"Aller à l'école, c'est préparer ses crayons pour dessiner sa vie"

R

Rabou, Rabout, Rabouty
Du patois rabou, « raboteux, inégal », voir le mot régional rabotu [Jaccard]. Rabou, Rabout sont aussi des patronymes rares.
Rabou, hameau (Gryon, district d´Aigle, Vaud) ;
En Rabout, lieu-dit (Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Pré Rabouty, lieu-dit (Les Montets, district de la Broye, Fribourg).

Raboud
Champ Raboud, maison isolée de la commune de Villorsonnens (District de la Glâne, Fribourg), avec un patronyme Raboud attesté dans la région, Rabbod en 1450, plus anciennement Rabboz.

Raca, Raccard, Raccards, Raccaz, Raccot,
Recard, Recardet, Recardets, Recards
Voir le mot régional raccard.
La Raca ou Le Raccard ou encore Le Raccaz, maison isolée (Le Châtelard, district de la Glâne, Fribourg) ;
Raccard, hameau (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Raccards, Les Roccards sur la Carte Nationale, habitat dispersé (Vernamiège, district d´Hérens, Valais) ;
Le Raccot, hameau, et Torrent de Raccot (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Le Recard, maisons isolées (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Recards d´Avau, maison isolée (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg).
Avec le suffixe diminutif -et :
Le Recardet, deux maisons isolées (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Recardets, pâturage, Ober Recardets et Unter Recardets, alpages (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).


Racettes
Mot local raisse, « terrasse de vigne soutenue par un mur »
Les Racettes, avec le suffixe diminutif -ette, vignoble (Founex, district de Nyon, Vaud).

Rachais, Rachaix, Rachasses, Rachat, Rachau,
Rache, Raches, Râches, Rachet, Rachy,
Ratsé, Rechasse, Rechasses, Rechat, Rêche,
Rèches, Rêches, Réchésat, Réchesse, Réchy
Endroit où a eu lieu une coupe de bois, vieux français rach, rachée, verbe ancien français racher, rachier, « déraciner, arracher », probablement du latin radix, « racine », avec la même évolution que eradicare, « arracher », préfixe latin e, ex et radix, « racine ». Cf. le provençal raisses qui signifie « racines ». Aussi : ancien français rache, rase, rasse, resse, « quartier de bois, mesure de pré qui variait en étendue suivant les localités ». Le patois rache, « teigne », pourrait aussi désigner des prés de mauvaise qualité. Dans certaines régions « rache » désigne la cuscute, une plante parasite, et « râche » une pierre de surface de mauvaise qualité, qui se détache par plaque. En patois valaisan, racha, « pré de forme rectangulaire dont le plus grand côté est perpendiculaire à la pente ».
Rache, alpage (Nus, vallée d´Aoste) ;
Les Raches, habitat dispersé (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Les Mauvaises Râches, pâturage (Pointe de Ressachaux, Morzine, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Rêche, quartier (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Rêches, vigne (La Neuveville, Jura bernois) ;
Les Rèches, maison isolée en clairière (Landry, Tarentaise, Savoie).
Avec le suffixe diminutif -et :
Le Rachet, pâturage déclive (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie).

Dérivé avec les suffixes collectifs -ais, -aix :
Mont Rachais, sommet, 2448m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie) ;
Le Rachaix, forêt déclive (Vacheresse, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif patois -at :
Le Rachat, maison isolée (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -y :
Le Rachy, Rachier en 1531, Dessus le Rachy en 1688, Ratchies à la fin du XVIIIème siècle, aussi Rachi en 1906, maisons isolées (Vers l´Eglise, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Réchy, hameau (Chalais, district de Sierre, Valais), Mayens de Réchy, alpage dans le Val de Réchy (Grône, district de Sierre, Valais).

Avec le suffixe -asse :
Les Rachasses, pâturage déclive, nom monté au Col des Rachasses, 3037m (Argentière, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Pointe de la Rechasse, 3212m, Plateau de la Rechasse, lieu-dit en montagne (Termignon, Haute-Maurienne, Savoie), et Glacier de la Rechasse (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Les Rechasses, sommet, 2522m (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais) ;
La Réchesse, maison isolée (Epiquerez, district des Franches-Montagnes, Jura).

Avec le suffixe collectif patois -at :
Rechat, maisons isolées (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif jurassien -at :
Réchésat, forêt (Boncourt, district de Porrentruy, Jura).

Ancien français racheau, « souche de bois » :
Rachau, alpage en clairière (Roisan, vallée d´Aoste).

Peut-être un participe passé :
Sex Ratsé, lieu-dit (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).


Rachigny
Hameau de la commune de Corcelles-le-Jorat (District d´Oron, Vaud), Raschignier en 1340, Rasthignye vers 1830.

Racine, Racines
Mot français issu du bas latin radicina, du latin radix, « racine », et patronyme Racine d´origine neuchâteloise.
La Racine, hameau (Saulcy, district de Delémont, Jura) ;
La Racine, maison isolée (Les Bioux, Vallée de Joux, Vaud) ;
Combe de la Racine, alpage, Combe de la Racine Dessus, lieu-dit (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Mont Racine, sommet, 1439m (Les Geneveys-sur-Coffrane, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Racines, lieu-dit en forêt (Brot-Dessous, district de Boudry, Neuchâtel).

Racleret
Lieu-dit en forêt de la commune de Chancy (Genève), voir le mot régional racleret.

Racoud
Le Racoud, Chez-Raccourt en 1847, Le Raccout en 1911, hameau de la commune de Faramans (Bresse, Ain), d´un patronyme régional Raccourt.

Raffinière
Par adjectivisation du patronyme Raffin courant dans la région lyonnaise, hypocoristique de Raffe, du germanique *raffon, « arracher ».
La Raffinière, lieu-dit (Reyssouze, Bresse, Ain) ;
La Raffinière, lieu-dit (Colombe, Bièvre, Isère).

Raffor, Raffort, Rafforts, Raffour, Raffours,
Rafor, Rafort, Rafoué, Rafour, Rafours
Four à chaux, chaufour, emplacement d´un ancien four à chaux ou à briques, voir le mot régional rafour.
Ancien français rafour, « four à chaux, à briques, etc. » :
Le Raffour, hameau (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Raffours, lieu-dit (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Le Champ du Rafour, subtus Raffor en 1339, Raffort et Raffour en 1441, Raffourt en 1545, au Rafour en 1771, lieu-dit (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Le Rafour, In Rafurno et Ou Raffor en 1345, ancien four à chaux (Ruffieu, Valromey, Ain) ;
Les Rafours, alpage (La Sagne, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

Formes patoises :
Le Raffor ou Le Rafor, lieu-dit (Rossens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Raffort, lieu-dit (Chavannes-le-Chêne, district d´Yverdon, Vaud) ;
Raffort, hameau (Saint-Denis, vallée d´Aoste) ;
Le Raffort ou Le Rafour, maisons isolées (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Les Rafforts, hameau (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Sur le Rafor, lieu-dit (Lourtier, Val de Bagnes, Valais) ;
Rafort, lieu-dit (Collonges, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Rafoué, hameau (Chésopelloz, district de la Sarine, Fribourg).


Rages, Ragès, Ragia, Ragiaz
Probablement de l´ancien français du XIVème siècle rachel, rajal « souche », du latin *radicalem, de radix, radicis, « racine ».
Etang les Rages (Chalamont, Dombes, Ain) ;
Etang des Rages (Saint-Nizier-le-Désert, Dombes, Ain) ;
Pas des Rages, lieu-dit en forêt (Rencurel, Royans, Isère) ;
Les Ragès, Vers les Ragies en 1275-1300 (Mionnay, Dombes, Ain) ;
La Ragia, hameau (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Ragiaz, hameau (Hauteville-Lompnes, Bugey, Ain).

Raide, Raides
Terrain en pente raide, ancien français rade, « rapide », ancien français roide, latin rigidus, « ferme, rigide ».
Le Raide, maisons isolées (Travers, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Les Raides, lieu-dit près de L´Etivaz (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Raies, Raye, Rayes, Rayette, Rayettes,
Rayons, Rays, Raÿs, Reijen, Rey,
Reys, Roie, Roua, Roualle, Rouannes,
Roue, Rouelle, Rouelles, Rouelletaz, Rouet,
Rouettes, Roy, Royères, Royes, Rue,
Ruelle, Rues, Ruettes, Ruge, Rugenet,
Rugeolet, Rugés, Ruget, Ruginel, Rui
1. Sillons dans un champ labouré, ou dans les pâturages, sillons pour étendre le lisier. Ancien français raie, raye, roie, roye, etc. « sillon », latin médiéval *riga, « parcelle labourée », gaulois *rica, « sillon », latin ruga, « ride, aspérité, pli ». Selon Prince, on appelait raies, etc. des champs soumis à l´assolement.
Les Courtes Raies, en patois jurassien Les Couetches Roues, lieu-dit (Courgenay, district de Porrentruy, Jura) ;
La Raye, lieu-dit (Noës, Sierre, Valais) ;
Belle Raye, lieu-dit (Sullens, district de Cossonay, Vaud) ;
Grande Raye, lieu-dit (Seigneux, district de Payerne, Vaud) ;
Plan de Raye, pâturage (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
Praz Raye, alpage (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Les Rayes, lieu-dit (Saint-Gingolph, district de Monthey, Valais) ;
Grandes Rayes, lieu-dit (Payerne, Vaud) ;
Becca des Rayes Planes, sommet, 2435m (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Sex des Rayes, lieu-dit (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Roies, maison isolée (Goumois, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
En Roue Vieille, lieu-dit (Ambérieux-en-Dombes, Dombes, Ain) ;
Lai Londge Roue (Ocourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Chalet de Roy, peut-être anciennement Roeis, Rues, alpage, nom passé au Lac du Roy (Le Praz-de-Lys, Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Royes, lieu-dit de la commune du Bémont, et Etang des Royes, étang marécageux de la commune de Saignelégier (District des Franches-Montagnes, Jura) ;
La Rue, a la vigne de la Riue en 1441, la Ruie de Corsalete en 1539, la Rue de Corsalete en 1593, la Ruaz de Corcelettes en 1674, lieu-dit (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Champs des Rues, lieu-dit (Perrignier, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).
Diminutifs avec les suffixes -et, -ette :
Le Rouet, lieu-dit (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Rouettes, lieu-dit (Bernex, Genève) ;
Les Ruettes, en Rueta et en Ruete en 1441, en Ruetta et en Ruette en 1545, lieu-dit (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Le Ruget, peut aussi être le patronyme Ruget, lieu-dit (Savagnier, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Avec le suffixe collectif -ière :
Royères, Apud Royeres en 1299-1369, Roeres en 1387, maisons isolées (Samognat, Haut-Bugey, Ain).

Avec le suffixe -anne :
Les Rouannes, lieu-dit (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois).

2. Petits couloirs ou ravins parallèles qui forment des sillons sur un versant raide, patois roué, « bord d´un précipice ».
Roua, lieu-dit (Grimentz, district de Sierre, Valais) ;
Roua, forêt, et Montagne de Roua, pâturage (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
Pra Roua, sommet, 2518m (Arbaz et Savièse, district de Sion, Valais) ;
Pro de la Roua, lieu-dit (Trient, district de Martigny, Valais) ;
Brèche de la Croix de la Rue, col, 2883m (Aussois et Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Ruge, lieu-dit (Gilly, district de Rolle, Vaud) ;
Forêt de Ruge, forêt déclive (Péry, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Rugés, hameau (Ayent, district d´Hérens, Valais) ;
La Rui, lieu-dit en montagne (Lanslevillard, Haute-Maurienne, Savoie).

Diminutifs avec le suffixe -et :
Rugenet, vignoble (Rances, district d´Orbe, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -alle :
La Roualle, sommet, 2589m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -elle, mais aussi mot régional de Haute-Savoie rouelle, « liseron » :
La Rouelle, lieu-dit (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
La Rouelle, sommet 2082m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Rouelles, lieu-dit en forêt (Doussard, Pays de Faverges, Haute-Savoie) ;
La Ruelle, alpage (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -elle et -ettaz :
Pointe de Rouelletaz, petit sommet, 2077m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -ole et -et :
Rugeolet, vigne (Bevaix, district de Boudry, Neuchâtel).

Avec le suffixe diminutif -el :
Ruginel, lieu-dit (Fontanezier, district de Grandson, Vaud).

Noms de même origine, ou cacographies de Raille, Reille :
Belles Raies, lieu-dit (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Raies des Follys, lieu-dit (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Courtes Rayes, maisons isolées (Torny, district de la Glâne, Fribourg) ;
Ciernes aux Rays, alpage (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Raÿs, forêt déclive (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Rey, lieu-dit (Chaulin, Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Les Reys, pâturage déclive (Roc d´Enfer, La Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -ette :
Becca Rayette, sommet, 3432m, et Col de la Rayette, 3320m (Alpes Pennines, Bagnes, district d´Entremont, Valais, et Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Rayettes, alpage (Valtournenche, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe diminutif -on :
Les Rayons de la Madeleine, sommet, 3051m (Alpes Pennines, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais et vallée d´Aoste).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Reijen, hameau (Loèche, Valais).

Voir aussi Longeraie.


Raiguel
Métairie du Bois Raiguel, maison isolée, auberge de la commune de Cortébert (District de Courtelary, Jura bernois), avec un patronyme Raiguel.

Raille, Reille, Reilles
Barre rocheuse. Ancien français raille, reille, « barre, latte », latin regula.
Chalet de la Raille, alpage (Val d´Abondance, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Reille aux Allemands,
Entre la Reille, lieux-dits (Canton de Berne, près d´Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Reilles, lieu-dit (Dent de Lys, Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Raimboeuf
Fin de Raimboeuf, lieu-dit de la commune de Villeret (District de Courtelary, Jura bernois), d´un patronyme Raimboeuf.

Raimeux, Ramelet, Rameul
Dans le Jura, ce mot désigne un abattis de forêt, et par suite un défrichement. Ancien français raim, ramier, « terre inculte et pleine de broussailles, bois, forêt », latin ramus, « branche, rameau », avec le suffixe -eux.
Le Raimeux, maison isolée (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Raimeux de Belprahon, hameau (Belprahon, district de Moutier, Jura bernois) ;
Raimeux de Corcelles, hameau (Corcelles, district de Moutier, Jura bernois) ;
Raimeux de Crémines et Pâturage du Raimeux, lieux-dits (Crémines, district de Moutier, Jura bernois) ;
Raimeux de Grandval, hameau (Grandval, district de Moutier, Jura bernois) ;
Arête du Raimeux, arête de rochers (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Champ Raimeux, maison isolée (Saint-Ursanne, district de Porrentruy, Jura) ;
Mont Raimeux, large élévation qui culmine à 1302m dans la commune de Grandval (District de Moutier, Jura bernois) ;
Le Petit Raimeux, forêt déclive (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Le Rameul, maison isolée (Pontenet, district de Moutier, Jura bernois).
Avec le suffixe diminutif -et :
Bois de Ramelet, forêt (Vaulion, district d´Orbe, Vaud).


Raimond, Raymond, Reymond, Rhemoz
Patronymes issu d´un prénom dérivé de l´anthroponyme germanique « Ragimund », du germanique *ragina, « conseil », et *mundi, « protection ».
Mont Raimond, colline, 670m (Malapalud, district d´Echallens, Vaud) ;
Chez Raymond, hameau (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pra Reymond, maison isolée (Yens, district de Morges, Vaud).
Probablement de même origine :
Rhemoz, Apud Reymo en 1400, Raymuz en 1413, Reymoz en 1455, Resme en 1670, Raime sur la Carte de Cassini, hameau, et Ruisseau de Rhemoz (Anglefort, Bugey, Ain).

Voir aussi Montremont, Praremon.


Rainfo
Lieu-dit de la commune de Perrefitte, district de Moutier (Jura bernois), de l´ancien français raim, voir Raimeux, et fo, dérivé de Fou, nom populaire du hêtre [Roche].

Rainie, Renier
Variantes du patronyme Reinier, de l´anthroponyme germanique *raginhari, « guerrier du conseil », germanique *ragina, « conseil », et *harja, « guerrier ».
Sur Rainie, Reinier en 1306, Rehnie et Renier en 1683, aussi Rénie, lieu-dit (Moutier, Jura bernois) ;
Pré Renier, maison isolée (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg).

Raisse, Raisses, Raissette, Rassat, Rasse,
Rasses, Rassetaz, Rassettes, Rèche, Reisse,
Reisses, Ressaz, Resse, Resses
La raisse est une scie actionnée par une roue hydraulique. Patois raissi, reissa, vieux français resse, « scie », rassier, « scier », français régional et ancien français rasse, « scie », raisse, resse, « scierie », resser, « scier », soit du latin resecare, « couper, tailler, rogner », puis « scier », racine indo-européenne *sek-, « couper », soit du germanique *rasa, « scierie ». Ce toponyme peut aussi désigner par métaphore. une crête de montagne en dents de scie. Aussi : mots régionaux rasse, reisse, resse, « bande de terre étroite », et resses, « tas de foin qu´on reserre au rateau » [Pégorier].
La Raisse, quartier, et Les Raisses, maisons isolées (Fleurier, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Les Raisses, maisons isolées (Marchissy, district d´Aubonne, Vaud) ;
Le Rassat, forêt déclive (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Rasse, hameau (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
La Rasse, cours d´eau affluent de l´Eau Noire (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Rasses, hameau (Bullet, district de Grandson, Vaud) ;
La Rèche, hameau (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Rèche, alpage, et torrent affluent du Rhône (Vallon de Réchy, Nax, district d´Hérens, et Chalais et Grône, district de Sierre, Valais) ;
La Reisse, hameau et moulin (Doussard, Pays de Faverges, Haute-Savoie) ;
Les Longues Reisses, lieu-dit (Jonzier-Epagny, Genevois, Haute-Savoie) ;
Combe des Reisses, lieu-dit (Saint-Etienne-de-Cuines, Maurienne, Savoie) ;
Le Ressaz, ruisseau affluent du Lion (Pays de Gex, Ain) ;
Chalets de Resse, alpage, Ruisseau de Resse, sous-affluent de la Dranse, Col de Resse, 1781m, Plan de Resse et Sous Resse, lieux-dits (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
La Resse (Lac d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Les Resses, hameau (Villargondran, Maurienne, Savoie).
Diminutifs avec les suffixes -ettaz, -ette :
La Raissette, petit cours d´eau affluent de la Suze (Cormoret, district de Courtelary, Jura bernois) ;
La Rassetaz, hameau (Chens-sur-Léman, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Rassettes, maisons isolées (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Voir aussi Torneresse.


Raitalet, Raiton, Rate, Ratenne, Râtes,
Ratie, Rattes, Rattey, Rattiers
Ces noms pourraient signifier « lieu où poussent des fougères », du gaulois ratis, « fougère », dérivé d´un plus ancien *pratis.
La Rate, maison isolée et vigne (Suscévaz, district d´Yverdon, Vaud) ;
Les Râtes, lieu-dit (Roche-d´Or, district de Porrentruy, Jura) ;
Champ des Rattes, lieu-dit (Enges, Neuchâtel) ;
Grange aux Rattes, hameau (Surpierre, district de la Broye, Fribourg).
Avec le suffixe collectif -ier, ou du patronyme Rattier :
Les Rattiers, lieu-dit en forêt (Giez, Pays de Faverges, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ie :
En Ratie, lotissement (Echenevex, Pays de Gex, Ain).

Avec le suffixe collectif -ey :
Le Rattey, lieu-dit (Noville, district d´Aigle, Vaud).

Diminutif avec les suffixes -ale et -et :
Raitalet, lieu-dit (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -on :
Le Raiton, lieu-dit (Seleute, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe qualificatif -enne :
La Ratenne, lieu-dit en forêt (Vouvry, district de Monthey, Valais).


Rama, Ramas, Ramasse, Ramaz, Rame,
Ramée, Rames, Ramey, Ramine
Enclos où le troupeau est rassemblé à l´alpage, mot patois, ou endroit boisé, [Pégorier], ancien français féminin raime, « branche, branchage, ramée », latin ramus, « rameau, branche, ramée ».
Rame, lieu-dit en forêt, nom monté à la Tête de Rame, 2644m (Le Périer, Valbonnais, Isère) ;
Forêt des Rames (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais).
Formes patoises :
La Rama, maison isolée (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud) ;
La Ramas, maison isolée en forêt (Crozet, Pays de Gex, Ain) ;
La Ramas, maison isolée en clairière (Esserts-Blay, Combe de Savoie, Savoie) ;
Les Ramas, ruines en forêt, et Combe des Ramas, lieu-dit en forêt (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain) ; Bois des Ramas, forêt (Oncieu, Bugey, Ain) ;
Ramaz, hameau, nom monté au Col de la Ramaz, 1559m (Sommant, Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Ramaz, lieu-dit en forêt (Brénaz, Valromey, Ain).

Avec le suffixe diminutif -ine :
Les Ramines, forêt déclive (Châtel, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ée :
La Ramée, alpage (Bonneval, Tarentaise, Savoie).

Avec le suffixe collectif -ey :
Ramey, lieu-dit (Ballaison, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Ramey, hameau (Ayas, vallée d´Aoste).

Du latin ramus, « rameau, branche, ramée » avec le suffixe collectif ou péjoratif -asse, la forme -acea étant attesté au XIIIème siècle :
Ramasse, Ramaci en 1299-1369, Ramaccia en 1414, Ramassia en 1509, Ramasse en 1650, commune et village du Revermont (Ceyzériat, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Les Ramasses, Les Ramassés sur la Carte IGN, hameau (Rignieux-le-Franc, Bresse, Ain).


Ramaclé
Forêt déclive de la commune de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud), probablement de l´ancien français ramaille, du latin pluriel ramalia, « bois sec, branchages, fagots ».

Ramadieu
Ramadieu, alpage de la commune de la Giettaz (Val d´Arly, Savoie), nom monté à la Tête de Ramadieu, 1746m ; ce nom est mentionné comme le patronyme d´un protestant héraultais réfugié à Genève en 1688.

Ramasse
La Ramasse, maison isolée de la commune de Lanslebourg-Mont-Cenis (Haute-Maurienne, Savoie), sur la route du col du Mont-Cenis, d´où l´on faisait descendre les voyageurs en ramasse sur un fagot de branches.

Rambert
Anthroponyme Rambert, germanique *Hramberht, « corbeau célèbre », de *hramn, « corbeau », et *berhta, « brillant, célèbre ».
Chètse Rambert, lieu-dit, avec un premier terme indéterminé (Le Mouret, district de la Sarine, Fribourg) ;
Crête à Rambert, colline, 813m (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Mont Rambert, lieu-dit (Grandval, district de Moutier, Jura bernois).

Ramble, Remble, Rembloz, Rimble, Rimbloz
Du patois reimbllo, « lieu bourbeux, fondrière ».
Ramble, hameau (Habère-Poche, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Le Ramble, lieu-dit (Bostan, Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Remble, lieu-dit (Vinzier, Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Rembloz, hameau (Pailly, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Rembloz, lieu-dit (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Le Rimble, lieu-dit (Mase, district d´Hérens, Valais) ;
Es Rimbloz, maisons isolées (Mossel, Ursy, district de la Glâne, Fribourg).

Rambochon, Rian Bossan, Rimbochat, Riombochon, Rionbochon,
Rionbosson, Rionbotset, Riond Bochat, Riondbochet, Riond Bosson,
Riond-Bosson, Rombochat, Romboëx, Rombois, Rombosson,
Rombu, Rombuet, Rombuis, Rondbois, Rond Bois,
Rond Bosson, Rond Buisson, Ronds Bossons
Bois rond, petit bois rond, noms composés, voir Rianda, etc., et Bochat, etc.
Avec le français rond :
Le Rondbois, maison isolée (Boncourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Rond Bois (Prêles, district de La Neuveville, Jura bernois) ;
Rond Bosson, ferme isolée (Ponthaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
Rond Buisson, petit bois (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Les Ronds Bossons, lieu-dit avec vigne (Cressier, Neuchâtel).

Avec le patois Rian, Riond, franco-provençal ryon, « rond » :
La Rian Bossan, lieu-dit (Excenevex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Rionbochon ou Rion Bochon, maison isolée (Prez-vers-Noréaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Rionbosson, lieu-dit (Gland, district de Nyon, Vaud) ;
Riond Bochat, lieu-dit (Echallens, Vaud) ;
Riondbochet, maisons isolées (Rue, district de la Glâne, Fribourg) ;
Rionbotset, hameau (Ferpicloz et Le Mouret, district de la Sarine, Fribourg) ;
Riond Bosson, lieu-dit (Pampigny, district de Cossonay, Vaud) ;
Avenue de Riond-Bosson (Tolochenaz, district de Morges, Vaud).

Avec les préfixes ram-, riom-, rom- :
Rambochon, maison isolée (Queige, Beaufortain, Savoie) ;
Le Rimbochat, maison isolée (Cottens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Riombochon, lieu-dit (Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Le Rombochat, lieu-dit (Montmagny, district d´Avenches, Vaud) ;
Romboëx, hameau (Reignier, Genevois, Haute-Savoie) ;
Rombois, maison isolée (Chavannes-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
Rombosson, lieu-dit (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud) ;
Bois de Rombu, petite forêt (Grandcour, district de Payerne, Vaud) ;
Rombuet, hameau (Attalens, district de la Veveyse, Fribourg) ;
En Rombuis, rue (Remaufens, district de la Veveyse, Fribourg).


Rambode
Le Gros Rambode et Le Petit Rambode, maisons isolées de la commune de Vermes, district de Delémont (Jura), pourrait être une francisation de l´allemand Rainboden, « limite de terrain », allemand Rain, « limite, lisière, borne », et Boden, « sol, terrain » [Prongué].

Rampignon, Rampon, Ramponnet
Pourrait être issu du verbe ancien français ramponner, « grimper », de ramper, rampir, « grimper, gravir ».
Rampon, maison isolée (Annecy-le-Vieux, Haute-Savoie) ;
Mont Rampon, 957m (Annecy-le-Vieux, Haute-Savoie).
Diminutif avec le suffixe -ignon :
Mont Rampignon, 894m (Annecy-le-Vieux, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et :
Ramponnet, Ramponetus en 1031-1032, Ramponet et Ramponnex au XIXème siècle, hameau (Menthon-Saint-Bernard, Bornes, Haute-Savoie).


Ramsera
Ferme isolée de la commune de La Roche (District de la Gruyère, Fribourg), probablement par féminisation d´un patronyme Ramseier attesté dans la région.

Ran, Rang, Rangs
Ancien patois jurassien ran, « terrain en pente, versant d´une montagne », allemand Rain, « lisière, pente, talus » [Prongué], germanique *raina, « bande de terrain herbeuse en limite d´un champ ».
Tête-de-Ran, sommet, 1422m, et Derrière Tête-de-Ran, pâturage avec maisons isolées (Les Hauts-Geneveys, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Sur le Rang, hameau sur une pente (Goumois, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Rangs, lieu-dit en pente (Coeuve, district de Porrentruy, Jura) ;
Pâturage sur les Rangs, lieu-dit (Soulce, district de Delémont, Jura) ;
Sous les Rangs, hameau (Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura).
Voir aussi Maran.


Ran, Ranc, Ranfolly, Ranquessy
Noms dérivés d´une racine pré-indo-européenne (méditerranéenne) RAN, RANC, « rocher escarpé ».
Nant du Ran, cours d´eau (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Le Ranfolly, sommet, 1770m, et Col du Ranfolly, 1656m (Verchaix, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Ranquessy, forêt déclive (Sassel, district de Payerne, Vaud).
Occitan ranc, « rocher, roche escarpée » [Pégorier] :
Le Ranc, maisons isolées en forêt (Rencurel, Royans, Isère) ;
Ranc de l´Abbé, lieu-dit en montagne (Corrençon-en-Vercors, Vercors, Isère) ;
Rochers du Ranc, falaises (Presles, Royans, Isère) ;
Rochers du Ranc Traversier, falaises (Saint-Andéol, Trièves, Isère).


Rancé
Commune et village de la Dombes (Reyrieux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), in villa quae dicitur Rantiaco en 994-1032, Rancies vers 1176, Ecclesia de Ranciaco en 1183, Ranceys en 1186, Ranciacus vers 1250, Rancie en 1462, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Ranciacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Rancius.

Rances
Commune et village vaudois du district d´Orbe, Rancias vers 973, peut-être du nom d´un Gallo-Romain.

Ranchat
Le Ranchat, lieu-dit de la commune de la Chaux-des Breuleux, district des Franches-Montagnes (Jura), du patois jurassien rantchat, « ornière » ou « petit tertre » [Prongué].

Ranche
Mot régional du Lyonnais ranche, « terre rachetée » [Pégorier].
La Ranche, lieu-dit (Villette-sur-Ain, Dombes, Ain) ;
A la Ranche, hameau (Leyment, Bugey, Ain).

Ranchée, Ranches, Ranziers, Renche, Rintche,
Rintse, Rintses, Rintze
D´un mot régional ranche, ranchée, « rangée d´arbres, de vigne » [Pégorier], et mot patois rintse, « rangée [d´arbres] » [Bossard].
Forêt de la Ranchée (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère) ;
Les Ranches, quartier (Vernier, Genève) ;
Les Ranches, hameau (Montriond, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Ranziers, hameau, et Les Pras des Ranziers, maisons isolées en clairière (Magland, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Renche, lieu-dit (Onnens, district de Grandson, Vaud) ;
La Renche, lieu-dit (Bretonnières, district d´Orbe, Vaud) ;
La Rintche, lieu-dit (Develier, district de Delémont, Jura) ;
La Rintse, lieu-dit (Nuvilly, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Rintses ou Les Rintzes, vignoble (Bellerive, district d´Avenches, Vaud) ;
Chemin de la Rintze (Versegère, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Rançonnière, Rassonières, Rossinière
Pourraient dériver d´un mot patois rossena, « échafaudage pour faire sécher fèves, pois, céréales » [Bridel], avec le suffixe collectif -ière.
La Rançonnière, aussi La Ransonière en 1906, maison isolée et cours d´eau à la frontière franco suisse, affluent du Doubs (Les Brenets, district du Locle, Neuchâtel) ; La Rançonnière Dessus, maison isolée (Le Locle, Neuchâtel) ;
Les Rassonières, hameau (Thônes, Bornes, Haute-Savoie) ;
Rossinière, Ransonery en 780, Rassoneri en 1238, Rassonere en 1255, La Ranxonière en 1453, Ronsonyère en 1518, etc., ancien nom allemand Russeneiri, commune et village (District du Pays-d´Enhaut, Vaud).

Randa, Randogne, Randonnaire, Randonne
Dérivés d´un gaulois *randa, « limite (entre deux pagi) », ou d´un germanique *randa, « bord, lisière », désignant le rebord d´un plateau, les deux d´une racine indo-européenne *rem-dh.
Randa, commune et village (District de Viège, Valais) ;
Randogne, Randonia en 1224, Randogny en 1250, Ragdogny en 1250, nom actuel attesté en 1517, commune et village (District de Sierre, Valais) ;
Randonne, Randona en 1262, Randonnaz en 1798, ancien hameau détruit vers 1930, maintenant un alpage (Fully, district de Martigny, Valais).
Dérivés avec le suffixe collectif -aire :
Randonnaire, forêt déclive (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
La Randonnaire, alpage à la limite de Fribourg (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud).


Randens
Commune et village de Basse-Maurienne (Aiguebelle, arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie), nom d´origine burgonde qui dériverait selon Perrenot d´un primitif *Randingos, « chez les Randingi », dérivé du nom propre Randa, Rando, du burgonde *rands, « bord [d´un bouclier] », germanique *randa, randô, et gaulois *randa, « limite (entre deux pagi) ».

Rangazey
Alpage de la commune d´Ayas (Vallée d´Aoste), Rangacey sur la Carte Nationale, toponyme lié à la présence d´eau.

Rangée, Rangiers
Haie vive, rangée d´arbustes, lisière, patois jurassien randgie, raindgie, « haie vive, rangée », ou reindgie, « lisière de forêt » [Prongué].
Rangée des Robert, lieu-dit (La Ferrière, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Rangiers, ancien nom allemand Rebetsch, maisons isolées (Asuel, district de Porrentruy, Jura).

Ranques, Ronc, Roncéaz, Ronchailles, Ronchère,
Ronchette, Rond, Rong, Ronques, Ronquos,
Ronquoz
Mot régional suisse ronques,« terres défrichées », patois ronco, « terrain défriché » [Pégorier], du patois roncâ, latin runcare, « sarcler » [Chessex]. Ces lieux-dits sont tous situés près d´un cours d´eau.
Les Ranques, lieu-dit au bord du Giffre (Le Fer à Cheval, Sixt, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Rue des Ronques, près du Rhône (Granges, district de Sierre, Valais) ;
Nouveaux Ronquos, lieu-dit au bord du Rhône (Sion, Valais) ;
Les Ronquoz ou plus rarement Les Ronquos, lieu-dit au bord du Rhône (Sion, Valais).
Patois valdôtain ronqué, « défricher » :
Ronc, hameau (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
Champ de Ronc, alpage (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Ronc Plan, alpage (Verrayes, vallée d´Aoste) ;
Roncéaz, maisons isolées (Valpelline, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe collectif -ère :
Ronchère, maisons isolées en clairière (Saint-Denis, vallée d´Aoste).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Ronchette, hameau (Verrayes, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe péjoratif -aille :
Ronchailles, lieu-dit (Valpelline, vallée d´Aoste).

Probablement de même sens, par remotivation :
Rond, alpage en clairière (Roisan, vallée d´Aoste).

Probablement une forme alémanisée :
Rong, hameau (Gaby, vallée d´Aoste).


Ranvorzier
Hameau de la commune des Villards-sur-Thônes (Bornes, Haute-Savoie), composé d´un premier terme peu clair et de Vorzier.

Rapa, Râpa, Rapailles, Rapanaire, Rapatolles,
Rapaz, Rape, Râpe, Rapenaz, Rapes,
Râpes, Rapetta, Rapette, Râpette, Râpettes,
Rapille, Rapilles, Rapillettes, Rapoué, Rappe,
Rappes, Rapy, Raspille
1. Friche avec des buissons, taillis, souvent en pente, terres incultes, broussailles, terrain râpé. Bas latin raspa, « terrain râpé », vieil allemand rapan, « arracher, raviner », germanique *raspan, « gratter, racler ».
Ancien français raispe, rape, raspe, « buissons, terres incultes, broussailles, basse futaie » ; le nom aurait évolué pour désigner de belles forêts :
Grand Rape, lieu-dit en forêt (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
La Râpe, in Raspa en 1339, Rapaz et Rapes en 1441, Raspa en 1530, Rape en 1596, Rappa et Raspe en 1600, hameau (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
La Râpe ou La Rape, forêt (Corpataux-Magnedens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Rapes, hameau (Peyres-Possens, district de Moudon, Vaud) ;
Les Râpes, bois (Pailly, district d´Echallens, Vaud) ;
La grand Rappe, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Les Rappes, hameau (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -ette, patois -etta, mot régional suisse rapeta, « petite bande de terrain buissonneux » [Pégorier] :
La Rapetta, maison isolée (Grolley, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Rapette, maisons isolées (Treyvaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Râpette, maison isolée (Rossens, district de Payerne, Vaud) ;
Râpettes, lieu-dit (Cremin, district de Moudon, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -ille :
Rapailles, alpage (Quart, vallée d´Aoste) ;
La Rapille, maison isolée (Gimel, district d´Aubonne, Vaud) ;
Les Rapilles, lieu-dit (Vallamand, district d´Avenches, Vaud) ;
Les Rapilles, hameau (Thyez, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le double suffixe diminutif -illette :
Les Rapillettes, ferme isolée (Cottens, district de la Sarine, Fribourg).

Patois romand râpa, « taillis en pente », et selon [Martignier], « La Rapaz (en patois) est un terrain de peu de valeur, couvert de buissons et disposé en pente plus ou moins roide » :
La Rapa, lieu-dit (Les Montets, district de la Broye, Fribourg) ;
Sur Râpa ou La Râpa, maison isolée en clairière (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Bois des Rapaz (Gressy, district d´Yverdon, Vaud).

Avec le suffixe qualificatif patois -enaz :
Rapenaz, lieu-dit (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie), et Col de Rapenaz 1735m, aussi appelé Col de Recon (Vionnaz, district de Monthey, Valais et La Chapelle d´Abondance, Chablais, Haute-Savoie).

Dérivé avec le suffixe collectif -aire, ou avec le suffixe -naire, « noire » :
Rapanaire, alpage (Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Autre forme patoise :
Rapoué, lieu-dit (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Rapy, hameau (Verrayes, vallée d´Aoste).

Peut-être de même origine, avec le suffixe diminutif -olle :
Les Rapatolles, lieu-dit en forêt (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

2. Cours d´eau qui ravine, nom de même origine, avec le suffixe diminutif -ille.
La Raspille, hameau (Mollens, district de Sierre, Valais), et La Raspille, torrent affluent du Rhône (Districts de Sierre et de Loèche, Valais).


Rapan
Hameau de la commune de Perouges (Meximieux, Dombes, Ain), Costa de Raspans en 1200, de Rapans en 1285, Rappans et Rappanz en 1376, Rapans en 1911, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Raspoldingos, « chez les Raspoldingi », dérivé du nom propre Raspold [Perrenot].

Rappacul
Lieu-dit en forêt de la commune de Fessy (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), sur le flanc des Voirons, composé de Rappa et de Cul, donc un lieu broussailleux en cul-de-sac.

Raraigue
Lieu-dit de la commune d´Aigle (Vaud), « eau rare », latin rara, « rare », et suffixe -aigue.

Rard
Patois masculin râr, « pâturage avec sapins clairsemés », féminin râra, « clairière, éclaircie », latin rarus, « peu serré, espacé, peu nombreux » [Jaccard].
Le Rard, maison isolée en clairière, Sous le Rard, lieu-dit (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Rarogne
Village, commune et district valaisans, Rarun en 1146, Raronia en 1210, Rarognia en 1221, Raroignia en 1260, Rarogni en 1267, Raroygnya en 1287, Rarogny en 1372, nom allemand Raron, origine inconnue.

Ras, Raz, Râz, Rez
En vieux français ras, raz, rez désigne une superficie rase, une étendue de terrain sans arbre ni bâtiment. du latin rasus, participe passé de radere, « raser ».
Grands Ras, lieu-dit (Valangin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
La Raz, hameau (Vallorbe, district d´Orbe, Vaud) ;
Râz d´Arbey, épaule, 2347m (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Le Rez, alpage (Rances, district d´Orbe, Vaud) ;
Les Rez, maison isolée (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Rez, partie basse du village de Bonnevaux (Bonnevaux, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Creux des Rez, lieu-dit (La Ferrière, district de Courtelary, Jura bernois).

Rasoir
Col du Rasoir, 2260m, col de la chaîne du Bargy, dont le nom vient certainement du fait qu´il est situé entre deux pentes raides, par métaphore.

Ratavolar
Chemin de la Ratavolar, à Montblesson (Lausanne, Vaud), du patois ratavolar, « chauve-souris » [Bossard].

Râteau, Râtelière
Chaîne de montagnes présentant plusieurs pointes, métaphore de râteau, latin rastellum, diminutif de rastrum, « bêche, râteau ».
Le Râteau, sommet, 3274m (Alpes Pennines, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais et Val d´Ollomont, vallée d´Aoste) ;
Le Râteau d´Aussois, Le Rateau d´Aussois sur la Carte IGN, sommet, 3131m (Aussois, Haute-Maurienne, Savoie).
Avec le suffixe -ière :
Pointe de la Râtelière, 2708m, et Brèche de la Râtelière (Rochers des Fiz, Faucigny, Haute-Savoie).


Ratériaz
Ratière, souricière, désigne une galerie souterraine.
La Ratériaz, lieu-dit (Nangy, Genevois, Haute-Savoie) ;
La Ratériaz, galerie souterraine (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Rathevi, Rathvel
Ruisseau de Rathevi, cours d´eau affluent de la Veveyse de Châtel (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg), où le second terme -evi signifie « eau », voir eve ;
Rathvel, lieu-dit de la commune de Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse (Fribourg), Rastivel en 1472, où le second terme -vel pourrait signifier « veau » [Aebischer].

Ratier
De l´anthroponyme germanique Rathari, ancien haut allemand rât, « conseil », et hari, « guerrier ».
Ratier ou Rattier, région du Valbonnais qui correspond au vallon de la Bizonne, mandamentum Raterii au XIVème siècle, et Château de Ratier, castrum de Rater au XIIIème siècle, castrum Raterii et castrum Ratiers au XIVème siècle, Rattiers au XVIIIème siècle, ruines (Nantes-en-Rattier, Valbonnais, Isère).

Ratti
Patronyme Ratti, surnom de ratier. Nom porté par Ambrogio Damiano Achille Ratti, né le 31 mai 1857 à Desio, dans la province de Milan (Italie), pape sous le nom de Pie XI, alpiniste chevronné.
Pointe Ratti, 1923m, et Col Ratti, 1900m environ (La Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pointe Ratti, 2856m (Ollomont, vallée d´Aoste).
D´après l´alpiniste Vittorio Ratti :
Voies Ratti, ouvertes en 1939 par Vittorio Ratti et L. G. Vitali (Aiguille Noire de Peuterey, Massif du Mont-Blanc, vallée d´Aoste).


Raulé, Roulin
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Rodilingos, « chez les Rodilingi », dérivé du nom propre Rodilo, diminutif de Rodo, de l´ancien haut allemand hrôd-, ruod- (seulement dans des noms propres), germanique *hrôþi, « gloire ».
Raulé, Raulens et Roulens en 1906, lieu-dit (Colombier, district de Morges, Vaud) ;
Roulin, Roulens en 1275, Rollens et Rorens en 1906, lieu-dit (Villars-le-Terroir, district d´Echallens, Vaud).
Patronyme Roulin :
Le Roulin, lieu-dit dans les vignes (Vétroz, district de Conthey, Valais) ;
Les Roulin, maison isolée (Sorens, district de la Gruyère, Fribourg).


Raus
Affluent de la Birse, district de Moutier (Jura bernois), Arosa et Orosa en 1159, Raousha par aphérèse en 1683, aussi Rause et Rauss, voir Areuse.

Ravaire, Ravaney, Ravare, Ravary, Raveire,
Ravère, Ravères, Ravière, Ravières, Raviers,
Ravires, Ravoise
Plantation de raves, de navets, ou autres racines comestibles, vieux français rabière, ravière, « plantation de raves ». Aussi endroit où poussent des plantes comme la ravenelle (Raphanus raphanistrum L.). Patois râva, latin rapa, pluriel de rapum pris pour un féminin, « rave », du latin raphanus, « navet, radis », grec raphos, « rave ».
Dérivés avec les suffixes collectifs -aire :
La Ravaire, lieu-dit (Levron, Vollèges, district d´Entremont, Valais) ;
La Ravare ou La Raveire, lieu-dit (Rossens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Ravary, lieu-dit (Penthalaz, district de Cossonay, Vaud) ;
La Ravère, maison isolée (Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Ravères, maisons isolées (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Rue de la Ravière (Bassins, district de Nyon, Vaud) ;
Les Ravières, lieu-dit (Perly-Certoux, Genève) ;
Les Raviers, maison isolée (Bény, Bresse, Ain) ;
Ravires, hameau (Corbeyrier, district d´Aigle, Vaud).

Avec les suffixes collectifs -ey, -oise :
Ravaney, vignoble (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
Ravoise, maisons isolées (Saint-Nicolas, vallée d´Aoste).

Voir aussi Ravoire.


Ravaires, Ravayres, Raveire, Raveires, Raverasses,
Raveratte, Raverettaz, Raverette, Raverettes, Raveyre,
Raveyres, Ravière, Ravières, Ravin, Ravine,
Ravines, Ravins, Ravire, Ravorens, Ravouéné,
Reuve, Revenaz, Revene, Revenette, Revenettes,
Revenne, Revennes
1. Terrain raviné, en pente, ravin, éboulis. Du latin rapina, « ravine, torrent ».
Français ravine, « petit ravin », vieux français ravine, « espèce de torrent formé d´eaux qui tombent subitement et impétueusement des montagnes ou d´autres lieux élevés, après quelque grande pluie ; aussi, le lieu que la ravine a cavé », ancien français ravine de terre, « éboulement » :
Ravin de l´Ours, lieu-dit en forêt (Collonges, Pays de Gex, Ain) ;
Ravin des Nex, lieu-dit (Novel, Chablais, Haute-Savoie) ;
Ravin du Chable, lieu-dit en forêt (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
La Ravine, hameau (Châtel, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Grande Ravine, couloir (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Ravine à Dzi, couloir en forêt (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Ravine de Saint-Gogeon, couloir en forêt (Saint-Gingolph, district de Monthey, Valais) ;
Ravines, hameau (Montmelon, district de Porrentruy, Jura) ;
Ravines Rousses, paroi rocheuse du Portalet, Glacier des Ravines Rousses, et Pointe des Ravines Rousses, 3258m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Sur les Ravins, lieu-dit en forêt (Montmin, Bornes, Haute-Savoie).

Patois ravena, « éboulis de terre, descente de terre mêlée d´eau, précipice » :
Ravouéné, maisons d´alpage (Anzère, Ayent, district d´Hérens, Valais) ;
La Revenaz, La Ruvinat, La Ravinaz et La Revenaz en 1289, Ruyna en 1357, Ruvina en 1420 et 1637, nommé aussi La Revene, hameau, et Nant de la Revenaz, affluent du Bon Nant (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
La Revenaz, maisons isolées en clairière (Cohennoz, Val d´Arly, Savoie) ;
Grotte de la Revenaz, grotte (Onnion, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pré Revenaz, alpage, avec un patronyme Revenaz (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Haute Revene, Autervenaz en 1906, alpage (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Grange de la Revenne, maisons isolées en clairière (Montmin, Bornes, Haute-Savoie) ;
Pouta Revenne, « mauvais ravin », lieu-dit (Orsières et Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Les Revennes, alpage (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Diminutif avec le suffixe -ette :
La Revenette, hameau (Vacheresse, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Les Revenettes, lieu-dit en forêt (Trient, district de Martigny, Valais).

Ancien français rave, « débordement, inondation », raviere, « impétuosité », ravoi, « ravine, torrent », ravoir, « ravine, inondation », avec les suffixes collectifs -aire, -ayre, eire, eyre, -ière ; mots régionaux ravière, « ravin » (Ain), « sol en pente rude subissant l´érosion » (Savoie), ravoire, ravyre, « terre pauvre, friche » (Suisse) [Pégorier] :
Les Ravaires, alpage (Château-d´Oex, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Ravayres, lieu-dit en forêt (Les Evouettes, Port-Valais, district de Monthey, Valais) ;
La Raveire, hameau (Yvorne, district d´Aigle, Vaud) ;
Roc de Raveire, maison isolée (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
Les Raveires, lieu-dit (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Raveires, alpage(Charmey, district de la Gruyère, Fribourg), et Vanil des Raveires, chaînon (Bellegarde, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Raveyre, lieu-dit en forêt (Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Les Raveyres, forêt déclive (Rances, district d´Orbe, Vaud) ;
La Ravière, lieu-dit en forêt, et Couloir de la Ravire, ravin voisin (La Baume, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Les Ravières, forêt déclive (Vallon de Montriond, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Ravire, forêt déclive (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Les Ravorens, lieu-dit en forêt silloné de ravins (Bex, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe collectif -atte :
Combe des Raverattes, lieu-dit (Souboz, district de Moutier, Jura bernois).

Avec le suffixe diminutif -ette, patois -ettaz :
La Raverettaz, forêt déclive (Granier, Tarentaise, Savoie) ;
La Raverette, forêt déclive, Ravin de la Raverette, nom monté à la Tête de la Raverette, petit sommet, 1823m (Le Lavancher, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
La Raverette, cours d´eau affluent de la rive droite de la Grande Eau (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
La Raverette, alpage (La Léchère, Tarentaise, Savoie) ;
Les Raverettes, alpage (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe péjoratif -asse :
Les Raverasses, lieu-dit dans les gorges du Trient (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais).

Autre dérivé :
Torrent de la Reuve (Fully, district de Martigny, Valais).


Ravet
Hameau de la commune d´Emarèse (Vallée d´Aoste), du patronyme Ravet, nom de métier, cultivateur ou marchand de raves.

Ravoire, Ravoires, Ravouire
Ces toponymes fréquents en Savoie et Haute-Savoie peuvent désigner une ravière, voir Ravière, ou une forêt de chênes, roman ravoria, voir Rouvraie, soit venir du mot régional suisse ravoire, ravyre, « terre pauvre, friche » [Pégorier].
La Ravoire, anciennement Villard-Valmar, Villare balmarum en 1488, La Ravoire en 1546, aussi Willarvarma-la-Ravoire canton, commune et village (Arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
La Ravoire, lieu-dit du vignoble (Leytron, district de Martigny, Valais) ;
La Ravoire, maison isolée (Bonne, Annemasse, Haute-Savoie) ;
La Ravoire, lieu-dit (Billiat, Michaille, Ain) ;
Ravoires, lieu-dit (La Crêtà, Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Les Ravoires, maisons isolées (Albens, Albanais, Savoie) ;
Ravouire, maisons isolées dans les vignes (Veyras, district de Sierre, Valais).
La Petite Ravouire, lieu-dit déclive en forêt.

Rawyl
Alpage du Rawyl, et Col du Rawyl, 2429m, moins souvent Rawil, lieu-dit, et passage vers le canton de Berne (Ayent, district d´Hérens, Valais), Rawins en 1257, Rawyn en 1418, forme alémanisée du nom français Les Ravins encore utilisé au XIXème siècle [Jaccard].

Raymontpierre
Château de Raymontpierre, de 1596, commune de Vermes, district de Delémont (Jura), francisation du toponyme allemand Remontstein, nom composé d´un dérivé de l´anthroponyme germanique « Ragimund », voir Raimond, avec Stein, « pierre, rocher » [Prongué].

Raynaude
La Raynaude et La Petite Raynaude, fermes isolées de la commune de Cerniat (District de la Gruyère, Fribourg), par féminisation d´un patronyme Raynaud attesté dans la région, variante de Renaud.

Rayplanne
Couloir au sud des Jumelles, commune de Vouvry (District de Monthey, Valais), composé de Raye et Planne.

Rayret
Le Rayret, hameau de la commune de Cervens (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), patronyme Rayret.

Raza, Razes
Ancien français rase, « rigole, fossé ; sentier ; sillon », razé, « fossé ; bordure de champ non cultivée », mot régional de l´Ain et de l´Isère rase, « fossé ; chemin creux » [Pégorier].
La Raza, hameau (Meillonnas, Revermont, Ain) ;
Les Razes, lieu-dit en forêt (Saint-Eustache, Annecy, Haute-Savoie).


R´biolle
Passerelle de la R´biolle, aussi Passerelle de la Rebiolle, pont sur le Giffre (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie), du savoyard rebioller, « reprendre force, se requinquer ; repousser [en parlent des feuilles] ».

Ré, Rialet, Rialets, Rialles, Riallet,
Riau, Riaux, Rieu, Rieux, Riez,
Rif, Rio, Riolaz, Riolet, Riond,
Rios, Riot, Rioz, Rivolet, Ru,
Rû, Ruau, Ruhaut, Rus, Ruy,
Ruz
Hydronyme, « petit cours d´eau ou ruisseau », latin rivus, « ruisseau, canal », racine indo-européenne *rei-, « couler, s´écouler ».
Français ru, « petit ruisseau » :
Ru d´Agiez, cours d´eau (District d´Orbe, Vaud) ;
Le Ru, maison isolée (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Le Mort-Rû, cours d´eau (Aulp du Seuil, Chartreuse, Isère) ;
Les Rus ou Les Ruz, maisons isolées (Avry, district de la Sarine, Fribourg).

Formes patoises :
Bas de Ruz, lieu-dit (Coffrane, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Blancs Ruz, alpage (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Ancien français ruau, « ruisseau » :
Le Ruau, affluent du lac de Neuchâtel (Neuchâtel) ;
Le Ruhaut, affluent du canal de la Thielle (Neuchâtel).

Ancien français rui, « ruisseau » :
Ruy, Rui au XIIème siècle, Ruy au XIIIème siècle, commune et village (Bourgoin-Jallieu, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère).

Patois riau, rieu, ancien français riaul, « ruisseau » :
Les Rialles, lieu-dit (Arith, Bauges, Savoie) ;
Le Riau, lieu-dit (Buchillon, district de Morges, Vaud) ;
Riau Berthoud, maison isolée (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Riau du Gros Mont, cours d´eau affluent de la Jogne (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Riaux, maison isolée et ravin (Léchelles, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Riaux ou Les Riauz, lieu-dit (La Sonnaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Le Rieu Blanc, ruines et torrent (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Chalets du Rieu Blanc, alpage (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Le Rieu Froid, torrent (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Le Grand Rieux, Le Grand Ruisseau en 1841, cours d´eau affluent de la Saône (Bresse, Ain) ;
Grange des Rieux, (Marlens, Pays de Faverges, Haute-Savoie) ;
Bois du Riez, forêt (Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Le Riez, ad Re en 1288, La riviére de Ryé en 1688, cours d´eau affluent de l´Ain (Haut-Bugey, Ain).

Diminutifs avec le suffixe -et :
Le Rialet, lieu-dit (Torny, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Rialets, hameau (Cottens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Le Riallet, hameau (Vuadens, district de la Gruyère, Fribourg).

Patois riô, ancien français riot, roman rio :
Le Rio de la Cibe, affluent de la Broye (District de la Veveyse, Fribourg) ;
Les Rios, maisons isolées (Cortébert, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Pont du Riot, sur le ruisseau d´Avully (Brenthonne, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Rioz, affluent de la Broye (Marnand, district de Payerne, Vaud).

Mots régionaux riolet, rivolet, « petit ruisseau » [Pégorier], avec le suffixe diminutif -et :
Chemin du Riolet, voisin d´un ru en partie canalisé (Pully, district de Lausanne, Vaud) ;
Le Grand Rivolet, hameau (Montceaux, Dombes, Ain) ;
Le Petit Rivolet, hameau (Francheleins, Dombes, Ain).

Mot régional du Dauphiné rif, « ruisseau, torrent » [Pégorier] :
Le Rif, petit cours d´eau (Beaufort, Chambaran, Isère) ;
Rif Bruyant, cours d´eau affluent du Ruisseau de la Croix Haute (Lalley, Trièves, Isère).

Avec le suffixe diminutif patois -olaz :
Riolaz, maisons isolées (Montagny, district de la Broye, Fribourg).

Mot régional de Bessans Ré, « ruisseau, torrent » :
Ré Bruyant, Rebruyant en 1935, affluent de l´Avérole (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Ré des Coverdettes, sous-affluent de l´Arc (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Le Ré d´Andagne, sous-affluent de l´Arc (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Fond de Bon Ré, lieu-dit en montagne (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).

Autres dérivés :
Le Riond, plutôt que de Riond, « rond » (Céligny, Genève et Vaud).


Rean
Hameau de la commune de Saint-Marcel (Vallée d´Aoste), du latin regalis, « royal », terrain ayant appartenu à un seigneur.

Réaumont
Commune et village du Pays voironnais (Rives, arrondissement de Grenoble, Isère), mandamentum Regalis Mons quod vocabatur Planeysia quando Templarii tenebant au XIIIème siècle, mandamentum Realis Mons au XIVème siècle, Réalmont au XVème siècle, « mont royal », voir mons, et regalis, « royal », et castrum Regali Montis au XIVème siècle, château dans la même commune.

Rebanets, Rebans
Ces termes désignent de très hauts pâturages situés près des crêtes [Bessat], noms issus de Ban avec un préfixe peut-être répétitif.
Les Rebans, lieu-dit en montagne, pâturage (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).
Diminutif avec le suffixe -et :
Les Rebanets Chassots, lieu-dit en montagne, pâturage (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).


Rebarme
La Rebarme, sommet de la vallée du Trient (Finhaut et Salvan, district de Saint-Maurice, Valais), composé de Rière et Barme, qui signifie « [situé] derrière [le Mont de la] Barme ».

Rebataires, Rebaterre, Rebatière, Rebats, Rebattiau,
Rebattières
Terrain en forte pente. Patois rebate, de rebatâ, « rouler ».
Les Rebats, hameau au-dessus de Chamonix (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Rebats, maison isolée dans un endroit déclive (Magland, Faucigny, Haute-Savoie).
Avec le suffixe diminutif -au :
Le Rebattiau, lieu-dit en forêt (Bassins, district de Nyon, Vaud).

Dérivés avec les suffixes collectifs -aire, -erre, -ière :
Rebataires, forêt déclive (Bottens, district d´Echallens, Vaud) ;
Rebaterre, lieu-dit déclive (Franclens, Genevois, Haute-Savoie) ;
La Rebatière, hameau sur une pente (Massieu, Valdaine, Isère) ;
La Rebatière, lieu-dit (Salaise-sur-Sanne, Pays viennois, Isère) ;
Les Rebattières, forêt déclive (Seythenex, Bauges, Haute-Savoie).


Rebatte, Rebattes
Battoir, moulin qui servait à écraser le chanvre ou les écorces d´épicéas dont on tirait le tan, ou à battre le fer. Probablement dérivé de rebattre.
La Rebatte, quartier (Chézard-Saint-Martin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Rebattes, lieu-dit non déclive (Metz-Tessy, Annecy, Haute-Savoie).

Rebaude
Lieu-dit de la commune d´Assens (District d´Echallens, Vaud), par féminisation d´un patronyme Rebaud, de l´anthroponyme germanique Raginbald, « audacieux avec le conseil [divin] », germanique *ragina, « conseil », et *balda, « fort, audacieux ».

Rebelle
Le Rebelle, maison isolée de la commune de Cernier (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), probablement d´un sobriquet, du latin rebellis, « rebelle, indocile, insoumis », de rebellare, « reprendre les hostilités, se révolter, se soulever, s´opposer », de bellare, « faire la guerre, combattre », avec un préfixe répétitif.

Rebetez
Bois Rebetez Dessous et Bois Rebetez Dessus, maisons isolées de la commune des Genevez (District des Franches-Montagnes, Jura), avec le patronyme Rebetez originaire du Praissalet (Le Bémont), peut-être d´un patois ribe, « moulin » [Michel Gogniat, L´Impartial, 20 novembre 2000].

Rebeuvelier
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Rebuvouilier en 1148, Ripoltswilre en 1184, Rubuvilier en 1308, nom allemand Rippertswiler, anciennement Rippertswyler, de l´anthroponyme germanique Rippert, Rippolt, avec le suffixe -velier.

Rebévelier
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Robervilier vers 1881. Selon Perrenot ce nom dérive d´un primitif *Roberti villa, voir Robert, avec le suffixe -velier.
Cerniers de Rebévelier, hameau (Rebévelier, district de Moutier, Jura bernois).

Rebrèque
La Rebrèque, forêt déclive de la commune de Fontaines-sur-Grandson (District de Grandson, Vaud), du germanique *brekan, « briser », avec un préfixe répétitif.

Recet
Le Recet, colline boisée de la commune de Buix, district de Porrentruy (Jura), du roman recet, receit, « refuge, asile, lieu où l´on se réfugie », dérivé du latin recipere, « recevoir » [Prongué].

Rechargère
La Rechargère, alpage de L´Etivaz, commune de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud), dérivé du verbe recharger.

Réchennes, Rétchennes
Primitivement Rey-chênes, bois de chênes soumis au droit de rey ou réage, du bas latin reagium, « affouage » [Jaccard].
Les Réchennes, Raichènes en 1906, forêt (Courchavon, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Rétchennes, Les Réchennes sur la Carte Nationale, forêt (Montignez, district de Porrentruy, Jura).

Rechille, Réselle
Soit du patois raîsaie, « raser », pour des pâturages broutés à ras de terre, soit des mots locaux résille, rézille, « terrain pierreux » [Prongué].
La Rechille, lieu-dit (Montsevelier, district de Delémont, Jura) ;
La Réselle de Movelier, maisons isolées (Movelier, district de Delémont, Jura) ;
La Réselle de Soyhières, maisons isolées (Soyhières, district de Delémont, Jura).

Réclère
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, Resclires en 1150, nom d´origine inconnue.

Recolaine, Recolan
Recolaine. hameau de la commune de Vicques, district de Delémont (Jura), dont le nom allemand Riklingen suggère une origine burgonde, d´un nom propre dérivé du burgonde *riks, « riche, puissant », germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne » ;
Recolan, peut-être de même origine, lieu-dit (Burtigny, district de Rolle, Vaud).

Recolas, Recoula, Reculafol, Reculafour, Reculande,
Reculanne, Reculaz, Reculefort, Reculet, Reculfort,
Reculfou, Recullières
Endroit reculé, isolé, écarté, long à atteindre.
Les Recolas, lieu-dit (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
Pra Recoula, maisons isolées en clairière (Icogne, district de Sierre, Valais) ;
Reculaz, alpage (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
Col de Reculaz, nom français du Col du Croix, 1803m (Châtel, Val d´Abondance, Haute-Savoie).
Avec le suffixe -anne :
La Reculanne, hameau (Montherod, district d´Aubonne, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ière :
Les Recullières, hameau (Lullin, Chablais, Haute-Savoie).

Ancien français reculet, recullet, « lieu isolé, écarté, reculé » :
Reculet Dessous et Reculet Dessus, alpages (Gingins, district de Nyon, Vaud) ;
Le Reculet, sommet, 1717m (Jura, Thoiry, Pays de Gex, Ain).

Probablement de même sens :
La Reculande, in villa qui dicitur Reculanda en 926, Reculandaz en 1563, hameau (Confrançon, Bresse, Ain).

Avec un deuxième terme, probablement issu de Fort, Four, « éloigné, à l´écart » :
Reculafol, loco dicto en Reculafol en 1390, ancien lieu-dit (Gex, Pays de Gex, Ain) ;
Reculafol, Recullafort en 1495, hameau (Argis, Bugey, Ain) ;
Reculefort, lieu-dit en forêt (Prémillieu, Bugey, Ain) ;
Reculefort, hameau (Rochetoirin, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Reculfort, Reculafort sur la Carte de Cassini, Reculefort en 1911, maison isolée (Birieux, Dombes, Ain) ;
Reculfou, hameau (Habère-Poche, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Le Reculafour, maisons isolées (Mégevette, Faucigny, Haute-Savoie).


Reconvilier
Commune et village du district de Moutier (Jura bernois), Roconis villare en 884, Roconsvillare en 962, Recconvillare en 1161, Riconvilier en 1180, Reconwilier en 1181, Reconvilier en 1225, noms allemands actuels Reckwiler, Rokwiler, et Rogwiler en 1441. Selon Perrenot c´est à l´origine le domaine d´un Germain Roca, qui dérive du germanique *hruk, hrûkian, « criailler, croasser », et qui signifierait « l´homme au cri puissant ».

Recorbaz, Recorbe, Récorbe, Recorbes, Recourbe
De Corbe, Courbe avec un préfixe répétitif, « recourbé ».
Le Recorbaz, maisons isolées (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
La Recorbe, vignoble (Eysins, district de Nyon, Vaud) ;
Récorbe, lieu-dit (Bas-Vully, district du Lac, Fribourg) ;
Passage des Recorbes, lieu-dit (Bionnassay, Saint-Gervais-les-Bains, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Le Recourbe, virage de la route (Les Pommerats, district des Franches-Montagnes, Jura).

Recorbet
Le Recorbet, maison isolée de la commune de Vaulion (District d´Orbe, Vaud), d´un patronyme Recorbet, d´un sobriquet recourbé.

Record, Recordet, Records, Recorts
Pré clôturé après les foins pour le soustraire au libre parcours et permettre une deuxième récolte de fourrage sec (regain), du patois recor, record, « regain, seconde coupe de foin », bas latin recordum, du latin chordus, « tardif, en parlant des plantes » avec un préfixe répétitif [Bossard].
Grand Record, lieu-dit (Penthaz, district de Cossonay, Vaud) ;
Records du Flon, lieu-dit (Ecublens, district de Morges, Vaud) ;
Les Recorts, hameau (Anthy-sur-Léman, Bas-Chablais, Haute-Savoie).
Avec le suffixe diminutif -et :
Chemin du Recordet (Collonge-Bellerive, Genève).


Recorne
La Recorne, de Corne avec un préfixe répétitif.

Recrettes, Recrue
Le mot recrue, participe passé féminin substantivé du verbe recroître, « croître à nouveau », désigne un endroit où l´on faisait une seconde récolte, ou un terrain gagné sur un marais, une zône inondée.
Les Recrettes, lieu-dit (Les Brenets, district du Locle, Neuchâtel) ;
Recrue, lieu-dit (Poliez-le-Grand, district d´Echallens, Vaud).

Reculée
Dans le Jura, ce terme désigne une petite vallée encaissée qui entaille le plateau et qui se termine en cul-de-sac. Ancien français reculée, « renfoncement ».
La Reculée de vers Cul, lieu-dit (Champagnole, arrondissement de Lons-le-Saunier, Jura).

Redalle
La Redalle, maison isolée de la commune de Provence (District de Grandson, Vaud), par féminisation d´un patronyme Redal attesté en France.

Redon
Peut-être de l´ancien français redon, « rondin, gros bâton de fagot », ou mieux de l´ancien français redonder, « être en abondance, affluer, abonder ; déborder, rejaillir ».
Le Redon, cours d´eau affluent du Léman à la Plage du Redon (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Ravin du Grand Redon, ravin avec un torrent (Saint-Colomban-des-Villards, vallée des Villards, Maurienne, Savoie).

Redonnée
Forêt et pâturage de la commune de Sainte-Croix (District de Grandson, Vaud), redonnés à cette commune par celle de Baulmes en 1864, suite à un procès de plus de deux cents ans, alors qu´ils avaient d´abord été attribués à celle-ci [Bossard].

Refa, Reffa, Reffes
Forme patoise de Ressaz, Resse, « scie », qui désigne une scierie ou par métaphore une crête de montagne dentelée, en dents de scie.
La Refa, maison isolée, peut-être d´une ancienne scierie Les Raisses située à proximité (Marchissy, district d´Aubonne, Vaud) ;
La Reffa, crête rocheuse découpée (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Reffes, lieu-dit (Vollèges, district d´Entremont, Valais).

Réfous
Tour de la ville de Porrentruy (Jura), aussi Reffouse, dont le nom signifie « maison sur le rocher », du gothique *riff, « rocher », et hûs, germanique *hûsa, « maison ».

Regard, Regards
Endroit d´où l´on peut surveiller les environs. Voir *vardô.
Le Regard, lieu-dit (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Regards, hameau (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Mont Regard, petite sommité (Sembrancher, district d´Entremont, Valais).
Regard est aussi un patronyme, sans doute issu du toponyme :
Champ Regard, maison isolée (Lavigny, district de Morges, Vaud).

Voir aussi Beauregard, Mauregard.


Regats
Les Regats, maisons isolées de la commune de Vallorcine (Vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie), d´un nom patois de la fougère de montagne selon Boyer, plus probablement du patois réga, « grange à moisson », synonyme de raccard [Bessat 2007], ou encore du patronyme Regat.

Regolu, Ricolles, Rigole, Rigoles
Rigole, petite rainure pour l´écoulement de l´eau, petit ruisseau, filet d´eau. Ancien français rigol, « ruisseau », rigole, rigolle, « fossé, petit canal pour amener l´eau », provençal rigar, « irriguer, creuser des rigoles », du latin rigare, « faire couler [en dirigeant], irriguer ».
Tête de la Rigole, petit sommet, 1160m (Vallée du Trient, Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Passage de la Rigole, lieu-dit (Le Fer à Cheval, Sixt, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Bois des Rigoles, lieu-dit en forêt (Lugrin, Chablais, Haute-Savoie) ;
Rigoles de Collombey, Regoles de Collombey en 1941, lieu-dit (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais).
Patois regola, même sens :
Regolu, lieu-dit (Essertines-sur-Rolle, district de Rolle, Vaud).

Probablement de même origine, avec assourdissement du son [g] en [k] :
Les Ricolles, lieu-dit en forêt (Scionzier, Faucigny, Haute-Savoie).


Reguéla
La Reguéla, maison isolée de la commune de Longirod (District d´Aubonne, Vaud), peut-être par féminisation du nom biblique Reguel, fils d´Esaü, nom qui signifie en hébreu « pied ».

Reignier, Rignat, Rigneux, Rignieu-le-Désert, Rignieux-le-Franc
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Renniacum dérivé du nom d´homme gaulois Rennius.
D´un primitif *[villa] Rennia :
Rignat, Rinna vers 1250, Rignia vers 1325, Rignies vers 1350, Rynia en 1433, Rigniacus en 1436, Rigniac et Rignac en 1557, etc., village de la commune de Bohas-Meyriat-Rignat (Revermont, Ain), commune jusqu´en 1974.

Dérivé avec le suffixe -acum :
Reignier, Rignie en 1270, de Reynerio en 1282, Regnie, Regnier au XIIIème siècle, Cura de Rignier vers 1344, canton, commune et village du Genevois (Arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
Rigneux, lieu-dit (Saint-Rambert-en-Bugey, Bugey, Ain) ;
Rignieu-le-Désert, Ecclesia de Rigniaco en 1191, Rinneu au XIIème siècle, Prior de Riniaco en 1280, Rigneu en 1285, Decima Rigniaci lo Desert en 1401, village (Chazey-Bons, Bugey, Ain) ;
Rignieux-le-Franc, Villa de Riniaco vers 1145, Rigneu en 1230, P. de Rigniaco en 1274, Rigneu lo Franc en 1285, etc., commune et village de la Dombes (Meximieux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).


Reine
Rue du Pré de la Reine, commune de Cartigny (Genève), pourrait être une remotivation de « pré de l´areine », avec mécoupure, de l´ancien français areine, « sable ».

Relevant
Commune et village de la Dombes (Saint-Trivier-sur-Moignans, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Relevant en 1850, Relevans en 1911, commune crée le 3 juillet 1846, nommée d´après le ruisseau qui la traverse, Le Relevant.

Reliause
La Reliause, maison isolée de la commune de Charmey (District de la Gruyère, Fribourg), par féminisation d´un patronyme Reliaux disparu, mais attesté au XIXème siècle.

Remaufens
Commune et village fribourgeois du district de la Veveyse, romulfens au XIIIème siècle, remofens et remoufens en 1309, Remuf[f]ens en 1367, Remouffens en 1462, Remuffens en 1578, Roudmonffens en 1584, Rémaufens en 1808, nom patois Remoufin, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *[H]Rômulfingos, « chez les Rômulfingi », dérivé du nom propre Hrômulf, « le loup glorieux », [Perrenot], du burgonde *hroþs, « gloire, victoire », germanique *hrôma, « gloire » et burgonde *wulfs, germanique *vulfa, « [qui a le courage du] loup ».

Remblai
Le Remblai, hameau de la commune de Belfaux (District de la Sarine, Fribourg), probablement par allusion au remblai du chemin de fer proche.

Remens
Ancien nom de Saint-Maurice-de-Rémens (Ambérieu-en-Bugey, Bugey, Ain), Remens en 1344, Versus Remencum en 1422, Remance en 1670, Remans en 1734, nom d´origine burgonde attesté en 1344, dériverait d´un primitif *Rimingos, « chez les Rimingi », dérivé du nom propre Rimo, germanique *remiz, « repos » [Perrenot].

Remointse, Remointsette, Remointze
Patois valaisan, voir le mot régional remoïntse. Remue, alpage d´altitude où le bétail séjourne quelques temps en été, avant d´être déplacé vers un autre alpage en fonction de la pousse des herbages.
La Remointse, alpage (Trient, district de Martigny, Valais) ;
Remointse du Sex Blanc, alpage (Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
La Remointze, alpage (Val d´Anniviers, Valais).
Diminutifs avec le suffixe -ette :
La Remointsette, alpage près de La Grande Remointse, alpage (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais).


Remondanges
Grand Remondanges et Petit Remondanges, maisons isolées de la commune de Saint-Didier-d´Aussiat (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain), villa de Hermondangis vers 1100, villa de Armondanges en 1345, Remondange en 1808, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Herimondingos, « chez les Hermundingi », dérivé du nom propre Herimund, « protecteur des guerriers », germanique *harja, « guerrier », et *mundi, « protection » [Perrenot].

Remua
Patois remue, petit chalet d´alpage, ancien français muer, « remuer », latin mutare, « mouvoir, déplacer », racine indo-européenne *mei-, « aller, se déplacer ».
La Remua, pâturage au-dessus d´Argentière, nom monté au Lac de la Remua, et à l´Aiguille de la Remua, 2883m (Aiguilles Rouges, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).
Voir aussi Mandallaz, Remointse.


Renage
Commune et village du Pays voironnais (Rives, arrondissement de Grenoble, Isère), Ecclesia de Renatico au XIème siècle, Renatiscum au XIVème siècle, peut-être d´un équivalent franco-provençal de l´occitan regnatge, « royaume, pays » [Nègre 1990].

Renailly, Renalière, Renoillin, Renollier, Renolly,
Renouillats, Renouillère, Renouillères
Grenouillère, lieu où se trouvent des grenouilles. Le mot grenouille est une altération apparue dès le XVème siècle de l´ancien français renouille. Patois renallhe, renaille, renoille, ancien français reinoille, renoille, renouille, renoule, renoulle, latin populaire ranacula, ranucula, diminutif du latin rana, « grenouille ».
Dérivés avec les suffixes collectifs -ère, -ier :
La Renalière, maison isolée en clairière (Les Houches, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Renollier, lieu-dit (Poliez-le-Grand, district d´Echallens, Vaud) ;
Renouillère, maisons isolées (Corbelin, Vallée du Guiers, Isère) ;
La Renouillère, lotissement (Sciez, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Renouillères, lieu-dit (Saint-Blaise, Neuchâtel).

Avec le suffixe collectif -y :
Le Renailly, hameau (Villaz-Saint-Pierre, district de la Glâne, Fribourg) ;
Renoillin, maisons isolées (Ferpècle, Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Renolly, maison isolée (Ogens, district de Moudon, Vaud).

Avec le suffixe collectif patois -at :
Les Renouillats, lieu-dit (Menthonnex-sous-Clermont, Genevois, Haute-Savoie).

Formes adjectives :
Renoillin, maisons isolées (Ferpècle, Evolène, district d´Hérens, Valais).


Renan, Renens
Noms d´origine burgonde qui dériveraient d´un primitif *Runingos, « chez les Runingi », dérivé du nom propre Runo [Perrenot], du burgonde rûna, « secret, décision », germanique *rûnô, « secret ».
Renan, Runens en 1178, Renens en 1765, nom allemand Rennen, commune et village (District de Courtelary, Jura bernois) ;
Droit de Renan, lieu-dit (La Ferrière, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Renens, in villa Runingis en 888-896, in fine Runingorum en 920, Runens en 1147, Runeins en 1218, Rugnens du XIIIème au XVIème siècle (District de Lausanne, Vaud) ;
Renens, lieu-dit (La Rippe, district de Nyon, Vaud).

Renard, Renardaire, Renardière, Renards
Lieu fréquenté par des renards, tanière de renards. Cependant le mot renard, qui a remplacé goupil suite au succès du Roman de Renart, n´apparaît qu´au XIIème siècle. Il peut donc s´agir ici de dérivés du patronyme Renard, de l´anthroponyme germanique Raginhard, « fort avec le conseil [divin] », germanique *ragina, « conseil », et *hardu, « dur, fort ».
Renard, alpage (Châtillon, vallée d´Aoste) ;
Le Renard, lieu-dit (Villarzel, district de Payerne, Vaud) ;
Petit Renard, lieu-dit (Ardon, district de Conthey, Valais) ;
Cerneux Renard, hameau (Moutier, Jura bernois) ;
Cerneux Renard, lieu-dit (Le Noirmont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Confin du Renard, forêt déclive (Veytaux, district de Vevey, Vaud) ;
Côte au Renard, lieu-dit en forêt, et Métairie au Renard, maison isolée (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Renards, habitat dispersé (Vex, district d´Hérens, Valais).
Patronyme Renard :
Chez les Renards, maisons isolées en clairière (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -aire, -ière :
La Renardaire, maisons isolées (Montricher, district de Cossonay, Vaud) ;
La Renardière, maisons isolées (Sciez, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Renardière, maisons isolées (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Voir aussi Verpillères.


Rénarosse
Lieu-dit de la commune de Bagnes, district d´Entremont (Valais), Renaroche en 1906, dont le nom signifie « ruine rouge, rousse » ou « ravine rouge, rousse », voir Rosse [Fellay].

Renaud, Renaudats, Renaudes, Renauds, Rennauds
Anthroponymes dérivés de Reginald, du nom d´origine germanique Raginwald, « celui qui gouverne avec le conseil [divin] », germanique *ragina, « conseil », et *valdan, « celui qui règne ».
Renaud, maison isolée (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain) ;
Bois Renaud, forêt (Villemotier, Bresse, Ain) ;
Chez Renaud, maisons isolées (Vermes, district de Delémont, Jura) ;
Rochers du Renaud, 2579m, Grand Renaud, Altum de Ronanc au XVème siècle, sommet, 2776m, Rocher du Grand Renaud et Petit Renaud, 2606m (Chantelouve, Villard-Notre-Dame et Villard-Reymond, Oisans, Isère) ;
Mont Renaud, lieu-dit (Boncourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Prés Renaud, maisons isolées (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Renauds, lieu-dit (Annecy-le-Vieux, Haute-Savoie) ;
Les Rennauds, d´un patronyme Rennaud, Rennaux attesté dans la région, hameau (Yvorne, district d´Aigle, Vaud).
Par féminisation : Les Renaudes, ferme isolée (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg).

Par adjectivisation :
Renaudière, maisons isolées (Huez, Oisans, Isère) ;
Pont de la Renaudière, sur le torrent de Rocheure (Termignon, Haute-Maurienne, Savoie).

Patronyme Renaudat :
Les Renaudats, hameau (Courmangoux, Revermont, Ain).


Renave
Lieu-dit de la commune de Pugieu (Virieu-le-Grand, Bugey, Ain), du nom du cours d´eau L´Arène, devenu La Renave par mécoupure, et avec le suffixe -ave, « eau ».

Rencurel
Commune et village du Royans (Pont-en-Royans, arrondissement de Grenoble, Isère), Ecclesia de Rancurello au XIème siècle, Rancurellum in Montibus au XIVème siècle, peut-être d´un patronyme Rancurel [Nègre 1990].

Reneveyres
Reneveyres, quartier de la ville de Morges (Vaud), par adjectivisation d´un patronyme Renevey attesté dans la région.

Renfile
Déverbel du verbe renfiler, de enfiler avec préfixe répétitif, probablement lieux de passage de contrebandiers [Jaccard].
La Renfile, maisons isolées à la frontière franco-suisse (Jussy, Genève) ;
La Renfile, lieu-dit sur l´ancienne frontière franco-suisse (Vernier, Genève) ;
La Renfile, lieu-dit (Collonges, Pays de Gex, Ain) ;
La Renfile, ferme (Mijoux, Valserine, Pays de Gex, Ain).

Renges
Renges, village de la commune vaudoise d´Ecublens, district de Morges, villa Rangeringis en 1031, villa Rangerensis en 1081, Rengerenges en 1223, Rengesrenges en 1557, Ranges en 1867, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Rangaharingos, « chez les Rangaharingi », dérivé du nom propre Rangar (Hranga-har) [Perrenot], inversion du germanique *harihrenga, « chef de l´armée ».

Reninge
Hameau de la commune de Sallanches (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), c´est selon Perrenot un nom d´origine burgonde qui pourrait avoir la même origine que Renens, ou qui dériverait d´un primitif *Riningum, « chez les Riningi », du germanique hrînan, « toucher, dépouiller ».
Torrent de Reninge, affluent de l´Arve.

Rennaz
Commune et village du district d´Aigle (Vaud), Raina en 1255, Reyna en 1272, Renna en 1276, Reynaz en 1420, Reyne en 1542, du vieux français raine, latin rana, « grenouille », selon Jaccard. Mot régional suisse rennaz, « terre humide » [Pégorier].

Renon, Rhins, Rin
De même origine que le fleuve Rhin, du gaulois renos, « eau courante, source » [Aebischer], racine indo-européenne *er-, or-, « bouger ».
Le Renon, Rivus de Ruonum en 1270, Riviera de Rognon en 1281, Ruennon et La riveri de Ruenon en 1299-1369, cours d´eau affluent de la Veyle (Bresse, Ain) ;
Le Renon de Cuina, cours d´eau temporaire (Leyssard, Haut-Bugey, Ain) ;
Rhins, château et hameau (Roisan, vallée d´Aoste) ;
Rin, maison isolée, et Fin de Rin, lieu-dit (Vallon, district de la Broye, Fribourg) ;
Bois de Rin, forêt, et Sous Rin, maison isolée (Montmagny, district d´Avenches, Vaud) ;
Crêt du Rin, lieu-dit (Dombresson, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Sur le Rin, maisons isolées (Les Planchettes, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

Renon, Renons
Nom de personne Renon d´origine germanique formé sur la racine ragin, « conseil » [Tosti].
Renon, maisons isolées (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain) ;
Le Renon, lieu-dit (Corveissiat, Revermont, Ain) ;
Les Renons, lieu-dit (Oyonnax, Haut-Bugey, Ain) ;
Bois des Renons, forêt (Villereversure, Revermont, Ain).

Rentes
Les Rentes, hameau de la commune de Mantenay-Montlin (Bresse, Ain), français rente, « ce qui est dû tous les ans pour un fonds aliéné, cédé ou affermé », ou encore « revenu annuel [du sol] ».

Repa, Repaires, Repe, Repetta, Reppes,
Ripaille, Ripaz, Ripe, Ripes, Rippa,
Rippaz, Rippe, Rippes, Rippetli, Rippettes
Du patois rippa, ancien haut allemand hrispahi, « broussailles », bas latin rispa, gaulois *rippa, « terre inculte, lieu aride, pente raide couverte de broussailles ».
Mots régionaux rippe, rippes, « broussailles, terrain vague provenant d´un sol anciennement boisé » [Pégorier], ancien français rèspe, respe, rèpe, rieppe, ripe, rippe, « broussailles » ; ou aussi dérivés du latin ripa, « rive, terre en pente », voir Rivaz, soit encore de ripe, « copeau de bois », déverbal de riper, « glisser, faire glisser », de l´allemand dialectal rippen, « frotter » :
La Repa, alpage (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Bois de la Repe, forêt (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Reppes, lieu-dit (Cortaillod, district de Boudry, Neuchâtel) ;
La Ripe, lieu-dit (Bioley-Orjulaz, district d´Echallens, Vaud) ;
La Ripe, forêt au bord d´un cours d´eau, le Lamponnex (Grancy, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Ripes, hameau (Etagnières, district d´Echallens, Vaud) ;
La Rippe, Rispa en 1290, de Rippis en 1384, Rispas et Rispis au XVème siècle, commune et village (District de Nyon, Vaud) ;
La Rippe, Apud Cracier et Rippas en 1437, hameau (Crassier, district de Nyon, Vaud) ;
Les Rippes, Apud les Ripes et de Rippis en 1467, Les Rippes en 1564, Les Ripes en 1734, hameau, aussi Les Mortes des Rippes et Communal des Rippes, lieux-dits en forêt (Certines, Bresse, Ain).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Les Rippettes, petite forêt (Peillonnex, Faucigny, Haute-Savoie).

Patois rippa, « endroit désert, lisière d´un champ » [Pégorier] :
La Ripaz, maisons isolées, et Nant de la Ripaz, torrent affluent de l´Arve (Magland, Haut-Faucigny, Haute-Savoie), et La Ripaz, lieu-dit voisin (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Rippa, pâturage, Hubel Rippa, avec l´allemand Hubel, « colline », Oberi Rippa, alémanique oberi, « d´en haut », Unteri Rippa, alémanique unteri, « d´en bas », Wälschi Rippa, alémanique wälschi, « romand », alpages (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Rippaz, lieu-dit (Cologny, Genève).

Avec le suffixe diminutif patois -ettaz :
La Repetta, maison isolée (Gimel, district d´Aubonne, Vaud).

Avec un suffixe diminutif alémanique -li :
Rippetli, alpage (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Dérivé avec le suffixe collectif -aire :
Les Repaires, probablement de même origine, lieu-dit (Boudry, Neuchâtel).

Mot régional ripaille, « endroit broussailleux » [Pégorier], avec le suffixe collectif ou péjoratif -aille :
Ripaille, pâturage, nom monté à la Pointe de Ripaille, 1927m (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Château de Ripaille, construit en 1434 par le duc Amédée VIII de Savoie, pape de 1439 à 1449 sous le nom de Félix V, qui s´y retira avec six anciens compagnons d´armes pour y mener une vie austère. Voltaire a ironisé sur cette retraite en jouant sur le mot [faire] ripaille, attesté en français depuis 1579 avec le sens de « [faire] bonne chère » ; aussi
Domaine de Ripaille, domaine entourant le château de Ripaille ; et
Port Ripaille, marina près du château de Ripaille (Thonon-les-Bains, Chablais, Haute-Savoie).


Repais
Mont Repais, lieu-dit de la commune d´Asuel (District de Porrentruy, Jura), Repast en 1302, Ripast en 1305, du vieux français past, « pâture », avec un préfixe répétitif.

Repentance
Dérivé du verbe se repentir, du latin médiéval repoenitere, issu par réfection analogique sous l´influence de poena, « peine » du latin classique paenitere, « avoir du regret, du repentir »
La Repentance, maisons isolées (Echichens, district de Morges, Vaud).

Repia, Répia
Champ où l´on pouvait cultiver une céréale donnée deux années de suite, du verbe patois repia, « préparer un champ pour une seconde semaille ».
La Repia, hameau (Epautheyres, Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud) ;
Répia, hameau (Fey, district d´Echallens, Vaud).

Replain, Replan, Réplana, Replanes, Replans,
Replat, Replaton, Replats, Replattes, Replens
Replat, terrasse en épaulement au flanc d´un versant.
Le Replain, alpage (Vacheresse, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Replan, alpage (Mission, Ayer, Val d´Anniviers, Valais) ;
Le Replan, hameau (Villard, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Réplana, ferme isolée (Ursy, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Replanes, lieu-dit en forêt (Brot-Dessous, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Les Replans, hameau (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
Le Replat des Canons, lieu-dit (Lanslebourg-Mont-Cenis, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Replat de Saint-Pierre, lieu-dit, et Au-dessus du Replat, lieu-dit en forêt (Saint-Georges-de-Commiers, Pays grenoblois, Isère) ;
Le Replaton, lieu-dit (Modane, Maurienne, Savoie) ;
Les Replats, maisons isolées en clairière, sur une épaule (Seytroux, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Les Replattes, alpage (Le Locle, Neuchâtel) ;
Les Replens dessous, granges, et Les Replens dessus, maisons isolées en clairière (Giez, Pays de Faverges, Haute-Savoie).

Replonges
Commune et village de la Bresse (Bâgé-le-Châtel, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), in villa Riplungio en 943-993, in villa Riplongio en 994, in villa Riuplongio, var. in villa Ruitplongio au Xème siècle, in villa que dicitur Replungium en 1096-1120, Replunge en 1206, de Replungio en 1234, signifie « rive longue », du latin ripa, « rive, berge, rivage, côte ». et longa, « longue », la ville étant proche de la Saône.

Repos, Repose, Reposet, Reposette, Reposiau,
Reposière, Reposieu, Reposieux, Reposoir, Reposoirs
Replat où l´on avait l´habitude de se reposer et surtout de faire reposer les bêtes dans une montée longue et ardue, ou simplement endroit où les bêtes se reposent. du latin tardif repausare, du latin pausare, « faire une pause, s´arrêter », de pausa, « arrêt, pause ».
Français repos, déverbal de reposer :
Pra Repos, hameau (Carrouge, district d´Oron, Vaud) ;
Sans Repos, maisons isolées (La Chapelle-du-Bard, Belledonne, Isère) ;
La Repose, maisons isolées en clairière (Villarodin-Bourget, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -et, ette :
Le Reposet, hameau (Saint-Georges-des-Hurtières, Basse-Maurienne, Savoie) ;
La Reposette, forêt déclive (Avrieux, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe collectif -ière :
La Reposière, maison isolée (Saint-Sigismond, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec les suffixes -au, -eu, -eux :
Marais du Reposiau, hameau (Châtonnaye, district de la Glâne, Fribourg) ;
Le Reposieu, lieu-dit (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Le Reposieux, replat dans une forêt déclive (Fretereule, Brot-Dessous, district de Boudry, Neuchâtel).

Avec le suffixe indiquant l´endroit où se fait une action (si l´on peut dire) -oir :
Le Reposoir, commune du Faucigny, dans la vallée de Béol, et village, anciennement Béol, renommé Repausatorium après la fondation de la Chartreuse en 1151 par un moine d´origine espagnole, Jean d´Espagne, venu de la Grande Chartreuse, abandonné en 1901, restauré en 1933 pour héberger des carmélites (Scionzier, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Les Reposoirs, maison isolée, et Forêt des Reposoirs, forêt déclive (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).


Reppaz
Hameau de la commune d´Orsières (District d´Entremont, Valais), Repas et Repais en 1861, soit une variante du patois rippa, « broussailles », voir Repa, soit selon les formes anciennes une variante de Repais.

Reprise, Reprises
Peut-être pour un endroit défriché, « repris » sur la forêt.
La Reprise, maison isolée (Le Locle, Neuchâtel) ;
Les Reprises, pâturages avec habitat dispersé (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

République
Aiguille de la République, 3305m, par métaphore, pour son profil qui évoquerait un tête de Marianne coiffée du bonnet phrygien [Boyer].

Resent
Lieu-dit près de Saint-Triphon, commune d´Ollon, district d´Aigle (Vaud), nom issu d´un cours d´eau mentionné comme Resin et Riesen en 1372, Resin, Rezin et Risen en 1734, Resent en 1750, nom probablement apparenté à Reuse [Jaccard].

Reshles
Patois valaisan reshle, « entaille parallèle aux lignes de niveaux aménagée pour faciliter le déplacement des vaches dans les pentes raides » [Fellay].
Les Reshles, pâturage (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Ressachaux
Pointe de Ressachaux, 2173m, au-dessus de Morzine (Chablais, Haute-Savoie), composé de Resse dans le sens de « crête de montagne en dents de scie », et de Chaux.

Ressat
Peut-être le mot régional ressat, « banquet pour célébrer la fin d´un travail ».
Chemin du Ressat, ancien hameau, aussi Reçat (Blonay, district de Vevey, Vaud) ;
Le Ressat, lieu-dit en forêt (Châtonnaye, district de la Glâne, Fribourg).

Ressudens
Ressudens Dessous, Ressudens Dessus et Fin de Ressudens, hameaux vaudois de la commune de Grandcour, district de Payerne, in villa Ransoldingis en 912, in villa Resoldingis en 922, in villa Ramsoldingis en 923, Resuldens vers 1080, Resodens et Ressoudens en 1184, Rasoldens en 1215, Ressudeins en 1228, in fine Resoldengis, in curte Resoldingis et resoldens au XIIIème siècle, ressudens en 1260, Rassoudens en 1291, Ressoudens en 1390, nom d´origine burgonde, dérivé du nom propre Ramsold, Ramiswald, « celui qui règne par la force » [Perrenot], du burgonde *rams, germanique *ram[m]a, « fort », et du burgonde *waldan, « régner, gouverner », germanique *valdan, « celui qui règne ».

Résy
Résy, hameau de la commune d´Ayas (Vallée d´Aoste), et Lacs de Résy, nom monté au Palon de Résy, 2675m, nom qui pourrait venir d´un patois valdôtain raisa, rese, resy, « résine », nom qui désignerait par synecdoque un arbre à résine, le mélèze.

Retaillon, Retaillons
Mot régional retaillon.
Retaillon, lieu-dit en forêt (Vaulion, district d´Orbe, Vaud) ;
Les Retaillons, forêt (Diesse, district de La Neuveville, Jura bernois).

Rête
Rête de Bise et Rête de Vent, maisons isolées de la commune des Ponts-de-Martel (District du Locle, Neuchâtel), par déglutination de Arête.

Retemberg
Maison isolée de la commune de Vicques, district de Delémont (Jura), de l´anthroponyme germanique *Resto, et du germanique *berga, « montagne », selon Prongué. C´est plus probablemente une francisation du lieu-dit voisin Rechtenberg, « montagne droite », sur la commune de Bärschwil (Soleure).

Retenue
Selon Prongué, « barrage de rétention érigé sur un ruisseau pour créer un étang destiné à alimenter la roue à aubes d´un moulin, etc. » Si cette explication correspond bien à la définition actuelle de ce mot, elle se heurte ici au fait qu´il n´y a pas de cours d´eau à proximité de ces lieux. On peut plutôt y voir un terme de droit, peut-être synonyme de ban.
La Retenue, lieu-dit (Les Pommerats, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Sur la Retenue, forêt (Grandfontaine, district de Porrentruy, Jura).

Retissinge
Hameau de la commune de Biziat (Châtillon-sur-Chalaronne, Bresse, Ain), in villa Restisengia en 971-977, Reticinges en 1443, Retissinges sur la Carte de Cassini, Retissange en 1811, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Restwicingos, « chez les Restwicingi », dérivé du nom propre Restwic, germanique *rastô, « repos », et *vîga, « combat » [Perrenot].

Retord
Probablement du latin tortuosus, tortus, « tordu, tortueux », avec un préfixe répétitif.
Ferme de Retord, nom ancien Willelmus de Retortous vers 1150, maison isolée (Billiat, Michaille, Ain), Chapelle de Retord (Le Grand-Abergement, Valromey, Ain), Prairie de Retord, lieu-dit (Hotonnes, Valromey, Ain), et Plateau de Retord, lieu-dit (Villes, Michaille, Ain), tous dans la même région ;
Chalet de Retord, alpage (Cevins, Combe de Savoie, Savoie).

Retornes, Retorney
De l´ancien français retorne, « retour, conversion », retornee, « retour, action de retourner, retraite ».
Les Retornes, hameau (Demi-Quartier, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Retorney, alpage (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Retours
Pâturage du Val Ferret, commune d´Orsières (District d´Entremont, Valais), français retour.

Reuse, Reuses, Roèses, Roisetta, Rose,
Rouèse, Ruoisa
Valais et Vallée d´Aoste : torrent issu d´un glacier, ou le glacier lui-même.
Valaisan reuse, « torrent » :
Reuse de Saleina, torrent affluent de la rive gauche de la Dranse de Ferret (Val Ferret, Valais) ;
Chez les Reuse, du patronyme valaisan Reuse de même origine, hameau (Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Grand Reuses, pâturage élevé (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Vieux valdôtain ruise, rouisa, roesa, rosa, « glacier », peut-être d´un préceltique *rens, « glacier, amas de neige » :
Tête des Roèses, 3216m (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Mont-Rose, sommet, 4634 m (Zermatt, Alpes Pennines, Valais) ;
Rouèse des Bancs, italianisé au XXème siècle en Rosa dei Banchi, sommet, 3163m (Champorcher, vallée d´Aoste) ;
Lac de la Ruoisa, cacographie de rouisa, lac temporaire (Val Ferret, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe diminutif patois -etta :
Mont Roisetta, 3334m (Ayas et Valtournenche, vallée d´Aoste).

Voir aussi Areuse, Rosablanche.


Reusses
Les Reusses, alpage de la commune de Val-d´Illiez (District de Monthey, Valais), probablement d´un patronyme Reusse.

Reuvroz, Revereulaz, Reverole, Reverolle, Reveyriat,
Revoireau, Revoiret, Revouire, Reyvroz, Rivoire,
Rouvraie, Rovarey, Roveray, Roveraz, Rovère,
Rovéréaz, Roverex, Roverriaz, Rovon, Rovorée,
Rovray, Ruère, Rueret, Ruerette, Ruerettes,
Rueyre, Rueyres, Rueyres-les-Prés, Rueyres-Saint-Laurent, Rueyres-Treyfayes,
Ruyre
Rouvraie, plantation de chênes rouvres (Quercus robur). Vieux français rouvraye, franco-provençal revoire, « lieu planté de chênes », roman revoria, rivoria, ravoria, bas latin ruboria, roboria, latin roboreta, roboretum, roburia, « rouvraie », nom issus du vieux français robre, roure, rouvrayee, rovre, « chêne blanc », de l´accusatif latin vulgaire *roborem de *robor, latin robur, « chêne rouvre », dérivé du nom de couleur ruber, « rouge », racine indo-européenne *r[e]udh-, « rouge ».
Français rouvraie, « endroit où poussent des rouvres », vieux français rouvraye, avec le suffixe collectif se rapportant à la flore -aie, -ay :
La Rouvraie, domaine (Bevaix, district de Boudry, Neuchâtel).

Formes patoises :

Peut-être de même origine, avec les suffixes patois -oz :
En Reuvroz, lieu-dit (Villars-sur-Ollon, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Reyvroz, commune et village de la vallée de la Dranse (Arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -eule, -ole, -olle ; mais selon Bossard, ce seraient des dérivés du latin riparia, « rive », avec les mêmes suffixes :
Revereulaz, Ruveraulaz en 1723, Reveleulaz en 1775, village (Torgon, Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Reverole, hameau (Chavannes-le-Veyron, district de Cossonay, Vaud) ;
Reverolle, Ruvilora en 1177, Revirola en 1223, Riveroula en 1228, Riverulaz en 1281, Reverola au XVIIème siècle, Reverolle au XIXème siècle, commune et village (District de Morges, Vaud).

Franco-provençal revoire, « lieu planté de chênes », roman rivoria, mais rivoire est aussi un dérivé franco-provençal du latin rivus, « rivière » :
La Reveyriat, Riveyria sur la Carte de Cassini, hameau, et Bois de la Reveyriat, petite forêt (Saint-Didier-d´Aussiat, Bresse, Ain) ;
Le Revoireau, hameau (Saint-Georges-d´Espéranche, Pays viennois, Isère) ;
Revoiret, Le Revoiret en 1734, Le Rivoiret sur la Carte de Cassini, hameau (Virignin, Bugey, Ain) ;
Revouire, forêt (Lens, district de Sierre, Valais) ;
Etang de Revouire, lieu-dit (Grimisuat, district de Sion, Valais) ;
Rivoire, hameau, et Pré de Rivoire, lieu-dit, du nom d´une montagne Cacumen montis Revoyrie en 1316, La Revoire en 1911 (Vieu-d´Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
La Rivoire, Revoria en 1231, Rivoyre en 1430, Rivoyria en 1466 (Montagnat, Bresse, Ain) ;
La Rivoire, Grange de la Revoire en 1609, maisons isolées (Lochieu, Valromey, Ain).

Roman revoria avec métathèse, de roboreta, pluriel neutre latin de roboretum pris pour un féminin :
Chemin de Roveraz (Lausanne, Vaud) ;
Rovère, hameau (Challand-Saint-Anselme, vallée d´Aoste) ;
Rovéréaz, Rovereia en 1226, Roverea en 1233, lieu-dit (Lausanne, Vaud) ;
Roverriaz, Ravorea en 1296, Roverea en 1299, Rovorea en 1521, etc., domaine au bord du lac, ancien château en ruine de la famille noble des Rovéréa ou Rovorée (Yvoire, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Porte de Rovorée, une des prtes de la ville fortifiée, sur le chemin qui conduisait au château de Rovorée (Yvoire, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ay, -ex :
Rovarey, hameau (Nus, vallée d´Aoste) ;
Roveray, maisons isolées (Aubonne, Vaud) ;
Roverex, lieu-dit en forêt (Payerne, Vaud) ;
Rovray, commune et village (District d´Yverdon, Vaud).

Dérivés du roman revoria, rivoria, ravoria, comme le montrent les formes anciennes :
Fin de la Ruère, lieu-dit (Delley-Portalban, district de la Broye, Fribourg) ;
Rueyre, Rueriz et Rueyriz en 1554, lieu-dit (Arnex-sur-Orbe, district d´Orbe, Vaud) ;
Rueyres, hameau, et Joux de Rueyres, forêt (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Rueyres, Rivoria en 1141, Ruvoeri en 1228, ancien couvent disparu (Saint-Saphorin, district de Lavaux, Vaud) ;
Rueyres, Rueria en 1177, Ruvoeri en 1228, en Ruere en 1288, aussi Ruveri, Riuori, Ravoire, ancien nom Bellavuarda du Jorat, appelé aussi Rueret, avec le suffixe collectif se rapportant à la flore -et, commune et village (District d´Echallens, Vaud) ;
Joux de Rueyres, forêt (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Rueyres-les-Prés, Rueria en 1437, Ruere en 1453, commune et village (District de la Broye, Fribourg) ;
Rueyres-Saint-Laurent, Rivorium au XIIème siècle, Rivoria et Ruerii au XIIIème siècle, ancienne commune et village (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Rueyres-Treyfayes, Ruery Treiffay en 1316, ancienne commune (District de la Gruyère, Fribourg) ;
Ruyre, Rivoery en 1266, lieu-dit (Luins, district de Rolle, Vaud).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Le Rueret, maison isolée (Puidoux, district de Lavaux, Vaud) ;
La Ruerette, maison isolée près d´un lieu-dit Rueyre (Palézieux, district d´Oron, Vaud) ;
Ruerettes, lieu-dit (Essert-Pittet, district d´Yverdon, Vaud).

Peut-être de l´occitan rove, « chêne rouvre », avec le suffixe -on :
Rovon, commune et village du Sud du Grésivaudan (Vinay, arrondissement de Grenoble, Isère).

Voir aussi Ravoire.


Revé, Revées, Revèrettes, Revers, Réversa,
Reverse, Revex
Situé sur le revers, sur l´envers de la montagne, latin reversus, « retourmé ».
Forêt du Revers (Hauteluce, Beaufortain, Savoie) ;
Grand Revers, hautes parois rocheuses au-dessus de Salanfe (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Pra Réversa, pâturage (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Lui Reverse, parois rocheuses (Liddes, district d´Entremont, Valais).
Diminutifs avec le suffixe -ette :
Les Revèrettes, lieu-dit (Icogne, district de Sierre, Valais).

Formes patoises ; selon Bossard ce seraient des dérivés du latin ripa, « rive », avec le suffixe collectif -é, -ex :
Le Revé, maisons isolées en clairière sur le revers de la montagne (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Les Revées, quartier au bord de l´Arve (Bonneville, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Revex, alpage (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).


Revêche
La Revêche, lieu-dit en forêt, et Chalet de la Revêche, alpage de la commune d´Arith (Bauges, Savoie), soit du français revêche, « d´abord difficile, peu engageant », soit de l´ancien français revecher, « résister », probablement du francique *hreubisck, « rude, âpre », germanique *hreuba, de même sens.

Revel, Revel-Tourdan
Equivalent franco-provençal de l´ancien français revel, « résistance, orgueil, rébellion » [Nègre 1990].
Revel, villa Sancta Maria super Dominam au XIème siècle, Domena, Santa Maria de Revel et Revel au XIIème siècle, parrochia de Revello au XIIIème siècle, commune et village du Grésivaudan (Domène, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Revel-Tourdan, capella de castro vocatum Revellum et Revel au XIème siècle, ecclesia de Revello au XIVème siècle, commune et village de la Bièvre (Beaurepaire, arrondissement de Vienne, Isère).

Reventin-Vaugris
Commune et village du Pays viennois (Vienne-Sud, arrondissement de Vienne, Isère), villa Reventinis au Xème siècle, du nom d´homme romain Repentinus.
Voir aussi Vaugris.


Reverjoux
Reverjoux, ruines en forêt, et Bois de Reverjoux, forêt (Miribel, Dombes, Ain), nom composé de Revers et de Joux, « forêt ».

Revermont
Nom composé de Revers et de mons.
Le Revermont, Reversimontis en 1084, Revermont en 1270, in Reversomonte en 1283, Reversi Montis en 1289, Revermontis en 1304, in Reversimonte en 1329, Forestas de Reversomonte en 1416, dernier chaînon du Jura (Bresse, Ain) ;
Le Revermont, hameau (Chaveyriat, Dombes, Ain) ;
Le Revermont, flan de montagne (Ramasse, Revermont, Ain).

Revonnas
Commune et village du Revermont (Ceyzériat, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Revena en 1126-1143, Revonacus en 1186, Revonas vers 1250, Revona vers 1325, pourrait venir d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[villa] Rebennatis, dérivé avec le suffixe d´appartenance -atis du gentilice *Rebennus, variante de Rebennius, nom qui serait devenu *Rebonnatis par dissimilation [Philipon].

Revou
Provençal revou, « lacet d´un chemin, détour », du latin revolvere, « tourner ».
Le Revou, lieu-dit (Saint-Vincent-de-Mercuze, Grésivaudan, Isère) ;
Revou Bayard, hameau (Luzinay, Pays viennois, Isère).

Reybes
Les Reybes, alpages d´Enney (Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg), patois rabie, « endroit raboteux, terre caillouteuse », ou du patronyme Reybat, Reybaz, ancien nom d´une famille fribourgeoise.

Reyrieux
Canton, commune et village de la Dombes (Arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Ecclesia de Reiriaco en 984, Raireu en 1226, Reyriacus en 1243, Rayriacus en 1263, de Rayriaco en 1299-1369, Rayreu en 1304, Reyreu vers 1325, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Reiriacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Reirius.

Reyssouze
Le nom primitif est celui de la rivière, Resosia, qui dérive peut-être d´une racine indo-européenne *rei-, « couler, s´écouler », avec le suffixe latin -osa.
La Reyssouze, in fluvio Resosia en 954-986, Resciosa en 996-1018, Aqua Roissosa au Xème siècle, Aqua de Reyssosa en 1084, Rixosa au XIème siècle, Aqua de Reyssusa en 1272, Royssousa en 1293, etc, cours d´eau affluent de la Saône (Bresse, Ain) ;
Reyssouze, Ad Riscosam au Xème siècle, Ville de Roysousa en 1328, Apud Ressouse en 1533, Reyssouze en 1808, commune et village de la Bresse sur la rivière du même nom (Pont-de-Vaux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Basse Reyssouze, partie de la Reyssouze (Bourg-en-Bresse, Ain) ;
La Vieille Reyssouze, ancien bras de la Reyssouze (Saint-Bénigne, Bresse, Ain) ;
La Vieille Reyssouze, ancien bras de la Reyssouze (Servignat, Bresse, Ain).
Avec le suffixe diminutif -et :
Le Reyssouzet, Roisoset vers 1335, Reysouset en 1345, Roissoset vers 1410, cours d´eau affluent de la Reyssouze (Saint-Didier-d´Aussiat, Bresse, Ain).

Voir aussi Chavannes-sur-Reyssouze, Cras-sur-Reyssouze, Saint-Etienne-sur-Reyssouze, Saint-Jean-sur-Reyssouze, Saint-Julien-sur-Reyssouze.



Rhêmes
Selon la tradition locale, ce nom viendrait du piémontais remma, « poutre ».
Val de Rhêmes, vallée parcourue par la Doire de Rhêmes, affluent de la Doire Baltée (Vallée d´Aoste) ;
Rhêmes-Notre-Dame, commune et village du Val de Rhêmes (Vallée d´Aoste) ;
Rhêmes-Saint-Georges, commune et village du Val de Rhêmes (Vallée d´Aoste).

Rhône
Fleuve, nom latin Rhodanus en 62 avant J.C. [Jules César, De bello gallico, Liv I, c. 6], Rodanus fluvius en 869, Rodonus en 915, Rodeno volvente en 941, Aqua Rodani en 1265, Rozer au XIIIème siècle, Aqua Rodagni en 1460, La rivière de Rosne en 1492, Aqua Rodanni en 1493. Son nom viendrait du celtique *rod, « rivière » et *danu, « hardi, fier », ou par aphérèse d´une racine indo-européenne *(f)rodan-us, « cours d´eau » ; pour Nègre 1990, ce nom est issu d´une racine préceltique hydronymique *rod-, « couler, humidité », avec un suffixe gaulois *-ano non accentué.
Bois Rhône, forêt (Dompierre-sur-Veyle, Bresse, Ain).

Rhun
Grand Rhun et Petit Rhun, hameaux de la commune de Saint-Vincent (Vallée d´Aoste), anciennement magno Run, serait un nom d´origine germanique ayant le sens de « plateau verdoyant ».



Ria, Rié, Riette
Probablement un champ cultivé, du latin médiéval *riga, « parcelle labourée », gaulois *rica, « sillon ».
Le Rié, hameau (Bretigny-sur-Morrens, district d´Echallens, Vaud) ;
La Ria, maisons isolées (Vullierens, district de Morges, Vaud).
Diminutif avec le suffixe -ette :
Riette, hameau (Bonvillars, district de Grandson, Vaud).


Rianda, Riande, Riant, Rion, Riond,
Rionda, Riondan, Riondaz, Rionde, Riondel,
Riondes, Riondet, Riondi, Riondy, Rond,
Rondat, Ronde, Rondel, Rondet, Rondettes,
Rondez, Ronds
Ces qualificatifs ne désignaient pas des objets de forme parfaitement circulaire, mais plutôt d´une forme irrégulière. Patois rian, rion, féminin rionda, vieux français réond, latin vulgaire retundus, latin rotundus, « rond, arrondi ».
Français rond, ronde, « qui a une forme circulaire » :
Bec Rond, sommet, 2563m (Combe de l´A, Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Rond Pré, lieu-dit (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Le Crêt Rond, petit sommet, 1212m (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Combe Ronde, lieu-dit (Chevenez, district de Porrentruy, Jura) ;
Ronde Chaux, alpage (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Pointe Ronde, 2700m (Martigny-Combe et Trient, district de Martigny, Valais) ;
Ronds Prés, maison isolée (Pleigne, district de Delémont, Jura).

Diminutifs avec le suffixe -el, vieux français rondel :
Le Rondel, hameau de la commune de Brot-Plamboz, et Sous le Rondel, marais (District du Locle, Neuchâtel),
Le Rondel, lieu-dit en forêt (Saint-Sulpice, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Le Rondet, lieu-dit (Haut-Vully, district du Lac, Fribourg) ;
Les Rondettes, lieu-dit (Constantine, district d´Avenches, Vaud).

Avec le suffixe diminutif jurassien -at :
Le Rondat, forêt, et Derrière le Rondat, lieu-dit (Bure, district de Porrentruy, Jura).

Mot régional riando, « place circulaire dans un champ ou une vigne dont la végétation contraste avec les autres parties » [Pégorier], patois rian, rion, « rond », féminin rianda, rionda, « ronde », mais aussi patronymes Riond, Rionda :
Roc de Rianda, petit sommet, 1951m (Bernex et Novel, Chablais, Haute-Savoie) ;
Planche Riande, colline boisée (Bottens, district d´Echallens, Vaud) ;
Chalet de l´Aulp Riant dessous et Chalet de l´Aulp Riant dessus, alpages (Alex, Bornes, Haute-Savoie) ;
Clous Rion, « enclos rond », maison isolée en clairière (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais) ;
Plan Rion, alpage, et Torrent de Plan Rion, affluent de la Tâna (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Riond, lieu-dit (Crans-près-Céligny, district de Nyon, Vaud) ;
Poyet Riond, « colline ronde », lieu-dit (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Six Riond, sommet, 2503m (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Rionda, hameau (Veyras, district de Sierre, Valais) ;
Rionda, lieu-dit avec d´anciennes casernes (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud) ;
Riondaz, alpage (Villaroger, Tarentaise, Savoie) ;
La Riondaz, alpage (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
La Riondaz, sommet arrondi, 1746m (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Pointe de la Rionde, 2104m (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Lui Rionde, pâturage (Derborence, Conthey, Valais) ;
Rionde de Vendes, sommet, 2742m (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Les Riondes dessous et les Riondes dessus, maisons isolées (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Le Riondi, peut-être un patronyme, maison isolée (Poliez-le-Grand, district d´Echallens, Vaud) ;
Riondy, hameau, peut aussi être un patronyme (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Les Rondez, hameau (Delémont, Jura).

Avec le suffixe diminutif -el :
Riondel, lieu-dit (Massongy, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et, voir aussi le patronyme Riondet :
Riondet, alpage (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Pointe de Riondet, sommet (Beaufortain, Savoie).

Avec le suffixe -an :
Riondan, maison isolée (Bofflens, district d´Orbe, Vaud) ;
Riondan, hameau (Belmont-sur-Yverdon, district d´Yverdon, Vaud).

Probablement d´une autre origine, par exemple d´un patronyme :
Rond , hameau (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Champriond, Chaurionde, Mont Riond, Pra Riond, Riondbochet, Riond Bosson, Sex Riond.


Riandets, Riondet
Patronyme Riandet, Riondet, sobriquet, patois Riand, Riond, « rond », avec le suffixe diminutif -et.
Les Riandets, alpage (Seytroux), nom monté à la Pointe des Riandets, 1659m (La Baume, Bellevaux et Seytroux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Bois Riondet, forêt (Etoy, district de Morges, Vaud) ;
Champ Riondet, maison isolée (Châbles, district de la Broye, Fribourg) ;
Pra Riondet, maisons isolées (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg).

Riaz, Roua, Roue, Rua, Ruat,
Ruaz, Rue
Du latin rota, « roue, char, disque du soleil », gaulois roto-, « roue », racine indo-européenne *ret(h)-, « courir, rouler », ou du latin ruga, « ride, sillon », puis « chemin bordé de maisons », tous dérivés d´une racine indo-européenne *ret(h)-, « courir, aller en char » [Delamarre], ou de l´ancien haut allemand riuti, germanique *ruda, reudra, reudia, « champ défriché », reudan, « défricher ».
Riaz, nom latin Rotavilla, puis Roda vers 859, Villa Roda en 900, ecclesia Rode en 1055, Rota in Ogo en 1136, Rua in Ogo en 1228, Rya en 1476, Riat en 1668, nom allemand Zum Rad, « à la roue », commune et village (District de la Gruyère, Fribourg) ;
Joux de la Riaz, forêt (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg) ;
La Rua, nom attesté vers 1515, lieu-dit, ancienne ferme près des Grand Etang de la Roue et Petit Etang de la Roue (Chalamont, Dombes, Ain) ;
Roua, forêt, et Montagne de Roua, alpage, traversés par le sentier du Meidenpass (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Rua, lieu-dit (Val d´Isère, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
Corba Rua, lieu-dit (Vuiteboeuf, district d´Orbe, Vaud) ;
La Ruat, la Rua vers 1341, La Ruaz en 1554, hameau (Druillat, Bresse, Ain) ;
La Ruaz, hameau (Saint-Jean-de-Sixt, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Rue, fiscus rouda en 1011 (douteux), Rota en 1147, Rua la villa en 1221, Rua et Roua en 1225, Roa en 1237, puis Roda, Rotavilla et Ruaz, nom allemand Rüw, commune et village (District de la Glâne, Fribourg).

Ribaudier, Ribaudière, Ribauds, Riboud, Riboudie
Patronymes Ribaud, Riboud, de l´anthroponyme germanique Ricbald, germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne », et *balda, « fort, audacieux ».
Les Ribauds, alpage (Saint-Colomban-des-Villards, vallée des Villards, Maurienne, Savoie) ;
Riboud, lieu-dit (Saint-Agnin-sur-Bion, Pays viennois, Isère), et Etang Riboud, étang voisin (Culin, Pays viennois, Isère) ;
Le Riboud, maisons isolées (Revel-Tourdan, Bièvre, Isère).
Avec le suffixe de propriété -ier, -ière :
Combe du Ribaudier, lieu-dit (Marcieu, Matheysine, Isère) ;
Ribaudière, hameau, et Ruisseau de la Ribaudière (Veyssilieu, L´Isle-Crémieu, Isère).

Dérivé avec le suffixe collectif -ie :
La Riboudie, quartier(Varces-Allières-et-Risset, Pays grenoblois, Isère).


Ricard, Richard, Richardière
Patronyme Richard, nom germanique signifiant « celui qui règne avec force », du germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne », et *hardu, « dur, fort ».
Ricard, hameau, et Forêt de Ricard (Niouc, Saint-Luc, Val d´Anniviers, district de Sierre, Valais) ;
Bisse de Ricard, courd d´eau (Chalais, district de Sierre, Valais) ;
Champs Richard, maison isolée en clairière (Onnens, district de Grandson, Vaud) ;
Côtes à Richard, forêt déclive (Sorens, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Crêt Richard, hameau (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
Pré Richard, lieu-dit (Corcelles-sur-Chavornay, district d´Orbe, Vaud) ;
Pré Richard, maison isolée, auberge, et Sous Prés Richard, maison isolée (Court, district de Moutier, Jura bernois).
Avec le suffixe de propriété -ière :
Richardière, hameau (Chichilianne, Trièves, Isère) ;
La Richardière, hameau (Domsure, Bresse, Ain).


Richebourg
Soit « le bourg riche », avec l´adjectif français riche, éventuellement par dérision, francique *riki, « puissant », germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne », soit directement d´un nom d´origine germanique Reichburg.

Richemont
Château sur la commune de Villette-sur-Ain (Chalamont, Dombes, Ain), Richomont en 1341, Richemont en 1344, traduit en Castellenia Divitis montis en 1434, latin dives, divitis, « riche, opulent ».

Riches
Les Riches, maisons isolées de la commune de Cordon (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), probablement un sobriquet.

Richesson
Lieu-dit et lotissement de Vers-chez-les-Blanc (Lausanne, Vaud), serait selon Bossard une cacographie d´un ancien Puchesson, qui pourrait être une variante de Possession.

Richonnière
Du patronyme Richon, dérivé du germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne », avec le suffixe de propriété -ière.
La Richonnière, hameau (Saint-André-sur-Vieux-Jonc, Bresse, Ain) ;
La Richonnière, A la Richoneri en 1272, hameau, et Bief de la Richonnière, canal (Saint-Denis-lès-Bourg, Bresse, Ain) ;
La Richonnière, hameau (Saint-Sauveur, Chambaran, Isère).

Richoz
Clos Richoz, hameau de la commune de Semsales (District de la Veveyse, Fribourg), avec un patronyme Richoz, du patois fribourgeois retso, « riche ».

Riddes
Commune et village du district de Conthey (Valais), Ride vers 1950, Ridda en 1153, Ritda vers 1200, Rida en 1262, Ryda en 1263, soit du gaulois ritu-, « gué », soit, mais moins probable, de l´ancien haut allemand riet, « marais ».

Rideau
Rideau de Iles, petite forêt de la commune de Collombey-Muraz (District de Monthey, Valais), au bord du Rhône, français rideau, « arbres ou arbrisseaux plantés en haie ou en palissade, pour produire de l´ombre ou pour rompre la violence du vent ». Mot dérivé de rider, du moyen haut allemand ridan, « tourner, tordre ».

Riedelet
Du patois fribourgeois riedo, « terrain marécageux », emprunté à l´allemand Ried, « roseau, marais », ancien haut allemand hriot, riet, germanique *hreuda, « roseau ».
Le Riedelet, avec le suffixe diminutif -et, quartier d´habitation (Marly, district de la Sarine, Fribourg).

Riedera
La Grande Riedera et la Petite Riedera, châteaux de la commune du Mouret, district de la Sarine (Fribourg), par féminisation d´un patronyme Rieder, ou du nom allemand Ried de l´ancienne commune d´Essert.
Schwand de la Riedera, clairière (Le Mouret, district de la Sarine, Fribourg).

Rièdes, Riedes-Dessus
De l´allemand Ried, « marais » [Prongué].
Les Rièdes, maisons isolées (Cornaux, Neuchâtel) ;
Riedes-Dessus, ancien nom allemand Oberriederwald (Soyhières, district de Delémont, Jura).

Riedmatten
Col de Riedmatten, 2929m, entre les communes d´Hérémence et d´Evolène (District d´Hérens, Valais), du nom d´un évêque qui aurait franchi ce col au XVIIème siècle [Guex].

Rière, Riérets
Ancien français riedre, rière, « derrière », latin retro, mot encore utilisé au XIXème siècle.
Pont de Rière, lieu-dit (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Rière Varmen, lieu-dit en forêt (Courchavon, district de Porrentruy, Jura).
Avec le suffixe diminutif -et :
Les Riérets, hameau (Lyaud, Bas-Chablais, Haute-Savoie).


Rièremont
Rièremont, Riermont ou Revermont en 1911, hameau, et Bois de Rièremont, Nemus de Ryermont en 1299-1369, forêt, nom composé de Rière, « derrière », et Mont.

Riex
Commune et village vaudois du district du Lavaux, Rualdo en 1053, Ruais en 1226, Ruas en 1238, Ruex en 1246, aussi Riez en 1906, nom d´origine gallo-romaine, ancienne villa.

Rigaud, Rigaudière, Rigauds
Patronyme Rigaud, de l´anthroponyme germanique Ricwald, composé du germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne », et *valdan, « celui qui règne »,
Chez Rigaud, maisons isolées (Marcellaz-Albanais, Albanais, Haute-Savoie) ;
Bois Rigaud, petite forêt (Anthon, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Pré Rigaud, lieu-dit (Chavannes-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Les Rigauds, hameau (Entremont-le-Vieux, Chartreuse, Savoie).
Avec le suffixe de propriété -ière :
La Rigaudière, hameau (Proveysieux, Chartreuse, Isère).


Rigognes
Les Rigognes, maison isolée en clairière de la commune de Buttes (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), patronyme français Rigogne.

Rigolet, Rigolettaz
Patronyme Rigolet, de même origine que Rigole.
Paquier Rigolet, maison isolée (Le Mouret, district de la Sarine, Fribourg).
Par féminisation patoise :
La Rigolettaz, maison isolée (La Roche, district de la Gruyère, Fribourg).


Rimboux
Pra Rimboux, lieu-dit de la commune du Flon (District de la Veveyse, Fribourg), avec un patronyme Rimboux attesté en France.

Ringe, Ringes
Ringe, hameau de la commune de Beaupont (Bresse, Ain), nom attesté en 1307 d´origine burgonde, serait un ancien *Ringens ou *Ringeins qui dériverait d´un primitif *Ringingos, « chez les Ringingi », dérivé du nom propre Ringe, issu du germanique *hringa, « anneau » [Perrenot].
Probablement de même origine :
Ringe, lieu-dit (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Ringes, lieu-dit (Beaupont, Bresse, Ain) ;
Ruisseau des Ringes, affluent du Rhône (Château-Gaillard, Bugey, Ain).


Riollant
Lieu-dit de la commune de Perrignier (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), patronyme Riollant.

Riondouneire
Maisons isolées de la commune de Châtel-Saint-Denis (District de la Veveyse, Fribourg), de Riond et neire, noir, mais le sens de ce toponyme n´est pas clair.

Rionnière, Rognause, Rogne, Rognes, Rogneuses,
Rogneux, Rognier, Rognolet, Rognon, Rognons,
Rognoux, Roignais
1. Sommet de forme arrondie, rognée, rongée, pelée. Bas latin retundiare, rotundiare, « rogner », latin rotundare, « arrondir », latin rotundus, « rond, arrondi ».
Vieux français rogne, « gale invétérée » :
Rogne Maison, colline boisée (Develier, district de Delémont, Jura).

Patois savoyard rogne, « terrain qui s´éboule, rongé » [Boyer] :
Les Rognes, arête rocheuse, 2623, et Col des Rognes, 2685m (Bionnassay, Saint-Gervais-les-Bains, Val Montjoie, Haute-Savoie).

Ancien français rogneux, « qui a la rogne » :
La Rognause, éminence rocheuse (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Rogneuse, Roignosa en 1448, sommet, 2573m (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Rogneuses, falaise (Cusy, Albanais, Haute-Savoie) ;
Mont Rogneux, sommet, 2694m (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, et Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Mont Rogneux, sommet, 3084m (Bagnes et Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Le Grand Rognoux, sommet (Arêche, Beaufort, Savoie).

Avec le double suffixe diminutif -olet :
Pic du Rognolet, sommet, 2659m (Chaîne de la Lauzière, Savoie).

2. Vieux français rognon, « rugueux, rocheux », désigen un gros rocher qui émerge d´un glacier.
Rognon des Drus et Rignon de la Charpoua, lieux-dits (Mer de Glace, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Gros Rognon, îlot rocheux du Glacier du Géant, et Col du Gros Rognon, 3415m, sur le glacier (Massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie) ;
Glacier des Rognons, lieu-dit, et Moraine des Rognons, zône rocheuse (Glacier d´Argentière, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Ancien français roignier, « tonsurer » :
La Rionnière, Apud Laroignairi en 1307, hameau (Pirajoux, Bresse, Ain) ;
Pointe de Rognier, sommet, 2341m (Massif des Hurtières, Savoie) ;
Le Roignais, sommet, 2999m (Bourg-Saint-Maurice, Tarentaise, Savoie).


Rionza, Rionze, Rionzey, Rionzi, Ronsuaz,
Ronze, Ronzes, Ronzet, Ronzi, Ronzier,
Ronzière, Ronzières, Ronziers, Ronzuel, Ronzy,
Rosière
Ronce, patois riontse, ronze, « ronce », du latin rumicem, accusatif de rumex, « dard », puis « arbuste épineux ».
La Rionze, lieu-dit (Essert-Pittet, district d´Yverdon, Vaud) ;
La Ronze, maison isolée en clairière (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
La Ronze, la Ronzi en 1365, La Ronge en 1911, ferme isolée (Sainte-Olive, Dombes, Ain) ;
Les Ronzes, hameau (Habère-Poche, Vallée Verte, Haute-Savoie).
Noms collectifs : roncier, lieu envahi par les ronces, où l´on cultive les ronces :

Dérivés avec les suffixes collectifs -et, -ey :
Le Rionzey, au Ronsel en 1332, lieu-dit (Vers-l´Eglise, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Ronzet, lieu-dit (Messery, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ier, -ière :
Ronzier, Les Ronziers en 1946, maisons isolées (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Ronzier, Ronzie en 1225, Roncye en 1257, hameau (Cruseilles, Genevois, Haute-Savoie) ;
Ronzière, hameau (Cormoranche-sur-Saône, Bresse, Ain) ;
Les Ronzières, lieu-dit (Gorrevod, Bresse, Ain) ;
Les Ronziers, lieu-dit (Avully, Genève) ;
La Rosière, hameau, et Chanton de la Rosière, lieu-dit (Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
La Rosière, Ronseria au XIIIème siècle, hameau (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs patois -a, -az, -i, -y :
Rionza, lieu-dit (Renens, district de Lausanne, Vaud) ;
Rionzi, lieu-dit (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud) ;
Ronsuaz, hameau (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Ronzi, lieu-dit (Cudrefin, district d´Avenches, Vaud) ;
Ronzy, hameau (Poisy, Annecy, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -el :
Ronzuel, Runzuel en 1250, Ronzuel en 1276, Ronsuel en 1699, maison isolée, aussi Grand Etang de Ronzuel et Petit Etang de Ronzuel (Chalamont, Dombes, Ain).


Rionzette, Rionziaz
La Rionziaz, Ruysi en 1287, Rionsiaz en 1315, Rionzo en 1317, Ruisy en 1323, Rionsy en 1326, Rionsettaz en 1327, Rionse en 1373, Rionze en 1438, Rionzette en 1595, Rionzettaz en 1626, Rionzeta en 1669, ancien nom de la Grande Eau [Jaccard] (District d´Aigle, Vaud).
Diminutif avec le suffixe -ette :
La Rionzette, Ruseta en 1279, Rionseta en 1425, affluent de la rive droite de la Grande Eau à Aigremont (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud).


Riortier, Riottier
Franco-provençal riortier, lieu où croissent les végétaux comme l´osier ou la viorne, dot on se sert pour faire les riorties ou rioutes, « liens de bois flexible », provençal redorta, « lien de fagot », du latin rotundus, « rond, arrondi ».
Riortier Dessous, maisons isolées, et Riortier Dessus, hameau, In parrochia Frontiscoperti a Riorterio superius et In manso de Reorter en 1244, Praebenda de Rioterio au XIVème siècle, Réortier en 1935 (Fontcouverte-la-Toussuire, Maurienne, Savoie) ;
Riottier, Actum Rodorterio en 969-970, Capella de Roorterio en 1094, Castrum Roherterium en 1096, De Riorterio en 1132, Reorteir en 1228, Riorter en 1235, etc., hameau de la commune de la Dombes de Jassans-Riottier (Trévoux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).
De même origine ou par transfert :
Riottier, St. de Riortieres en 1344, hameau (Jayat, Bresse, Ain).


Rioutes
Les Rioutes, lieu-dit en forêt de la commune de Giez (Pays de Faverges, Haute-Savoie), du nom régional rioutte, « aulne vert » (Alnus viridis).

Riponne
La Riponne, place de la ville de Lausanne (Vaud), par féminisation d´un patronyme Ripon, Rippon, nom d´une famille qui possédait une maison à la rue de la Madeleine [Chessex].

Rise, Rises
Français régional rise, « couloir en pente avec parties boisées permettant de faire glisser les troncs », riset, risi, « pente escarpée », ancien haut allemand rîsan, « monter, tomber », germanique *risan, « se mouvoir verticalement ».
La Rise, colline boisée (Grancy, district de Cossonay, Vaud) ;
Côte de la Rise, forêt déclive (Bassecourt, district de Delémont, Jura) ;
Les Rises, forêt déclive (Rebeuvelier, district de Delémont, Jura).

Risel
Le Risel, alpage de la commune de Montricher (District de Cossonay, Vaud), d´un patronyme Risel.

Risoud, Risoux
Noms d´origine inconnue.
Risoud ou Risoux, anciennement Risod, maisons isolées (Desingy, Genevois, Haute-Savoie) ;
Le Risoux, montem Risum en 1177, Risso en 1186, Riso en 1219, Risoud au XVIIIème siècle, mont et forêt de la Vallée de Joux (Vaud).

Risse
Le Risse, torrent affluent du Giffre, flumen quod vocatur Richiera avant 1113, Le Riche au XIXème siècle, pourrait dériver du gaulois *rica, « sillon, déchirure, fente ».

Rita, Rite, Rites, Ritte, Rittes
D´un patois ritta, diminutif vieux français *riette pour *ruette, « petite rue, petit chemin » [Aebischer].
La Rita ou La Rite, hameau (Murist, district de la Broye, Fribourg) ;
La Rite, alpage, et Ruisseau de la Rite, affluent de la Sarine, pourrait aussi venir de l´alémanique Rüti, voir Ruti (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Sur les Rites, hameau (Haut-Vully, district du Lac, Fribourg) ;
La Ritte, alpage (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Rittes, hameau (Pierrafortscha, district de la Sarine, Fribourg) ;
Bois des Rittes, forêts au bord de la Sarine (Marly et Pierrafortscha, district de la Sarine, Fribourg).
Voir aussi Larite.


Ritord, Ruitor, Rutor
Noms vraisemblablement issus du patois ru tors, « ruisseau tordu », de l´ancien français tors, tort, « tordu ».
Plan Ritord, pâturage, nom monté au Ritord, sommet, 3556m, et au Col du Ritord, 3527m, et passé au Dappey du Ritord, lieu-dit, pierrier (Liddes et Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
Le Ritord, alpage (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Le Ruitor ou Le Rutor, anciennement Ruthod, Rutors, Ru Tors, Retors, Rutorso, Retort, massif montagneux situé entre la Vallée d´Aoste et la Tarentaise (Savoie), culminant à la Tête du Ruitor, 3486m, et Le Ruitor, torrent qui en est issu, affluent de la Doire de la Thuile.

Ritses
Mont des Ritses, petit sommet, 2916m, de la commune d´Evolène, district d´Hérens, (Valais), « Mont des Riches », peut-être par ironie pour un terrain pauvre [Guex].

Riva, Rivaz, Rive, Rive Haute, Rives
Latin ripa, « rive, terre en pente », d´une racine indo-européenne *reip-, rei-, « couper, déchirer ».
Grande Rive, village (Evian, Chablais, Haute-Savoie) ;
Petite Rive, village (Maxilly-sur-Léman, Chablais, Haute-Savoie) ;
Rive Haute, Ripa alta en 1259, Rivataz et Rivate vers 1720, hameau (Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Sous la Rive, hameau (Eschert, district de Moutier, Jura bernois) ;
Rives, nom attesté en 1295, hameau (Desingy, Genevois, Haute-Savoie) ;
Rives, quartier au bord du lac Léman (Thonon-les-Bains, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Rives, Rives en 1343, Rupis de Petra de les Ryves en 1361, hameau sur un bras du Rhône (Massignieu-de-Rives, Bugey, Ain) ;
Rives, ecclesia de Ripis au XIème siècle, castrum de Rivis au XIIème siècle, canton, commune et village (Arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Les Rives, lieu-dit en bordure du marais (Brot-Plamboz, district du Locle, Neuchâtel) ;
Sur les Rives, maison isolée sur un pente (Grandval, district de Moutier, Jura bernois).
Formes patoises :
Riva, maison isolée au bord de la Borgne (Mase, district d´Hérens, Valais) ;
Rivaz, Ripa en 1141, Rippa en 1324, localité côtière détruite en 563 par le raz-de-marée causé par l´éboulement du Tauredunum et reconstruite à mi-pente avec le même nom, commune et village (District de Lavaux, Vaud).

Voir aussi Auberives, Bellerive, Hauterive.


Rival, Rivaud, Rivaux, Riviala, Roule
Riverain, situé sur la rive, du latin rivalis, « qui se tient sur les rives », adjectif issu de rivus, « ruisseau, cours d'eau ».
Le Rival, hameau (La Côte-Saint-André, Bièvre, Isère) ;
Le Rivaud, lieu-dit au bord du Glandon (Saint-Colomban-des-Villards, vallée des Villards, Maurienne, Savoie) ;
Les Rivaux, Versus los Rivauz en 1285, hameau près de la Saône (Montceaux, Dombes, Ain) ;
La Riviala ou La Rivala, maisons isolées (Avry, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Roule, quartier de Marly, Ruisseau du Roule, affluent partiellement canalisé de la Gérine, Bois du Roule, forêt, et Champs du Roule, lieu-dit (Marly et Pierrafortscha, district de la Sarine, Fribourg).

Rivarottaz
Lieu-dit de la commune de Bex (District d´Aigle, Vaud), ripa rupta, « rive rompue », exposée aux éboulements [Jaccard].

Rivayre, Rivière, Rivière-Enverse, Rivières
Anciennement le terme générique rivière désignait un terrain en bordure d´un cours d´eau, riverain, ancien occitan ribiera, « rive, bas-fond plat près d´un cours d´eau », latin populaire riparia, « qui est sur la rive », du latin ripa, « rive, terre en pente ».
Rivière, maisons isolées près de la Chalaronne (La Chapelle-du-Châtelard, Dombes, Ain) ;
Rivière, insula S. Mauricii in Riveri au XIIIème siècle, Terre de Rivière au XVIIème siècle, maisons isolées près du Rhône (Reventin-Vaugris, Pays viennois, I ;sère) ;
La Rivière, Ripperia Armevi et molendinum Ripparia au XIVème siècle, commune et village du Pays voironnais (Tullins, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
La Rivière, hameau au bord du Borne (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Rivière, la Riveri vers 1325, Rivière en 1734, hameau (Lescheroux, Bresse, Ain) ;
La Rivière, hameau près de la Valserine, et Ruisseau de la Rivière, affluent de celle-ci (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain) ;
La Rivière, Riperia au XIVème siècle, Riveyres au XVIIème siècle, Ripperia sans date, hameau (Saint-Baudille-et-Pipet, Trièves, Isère) ;
La Rivière, Rivera au XIIIème siècle, Ripperia au XVIème siècle, hameau sur le bord de l´Isère (Saint-Lattier, Chambaran, Isère) ;
La Rivière-Enverse, Rivierre en 1794, Rivière-en-Verse en 1801, « terrain riverain sur l´Envers », commune et village de la vallée du Giffre(Taninges, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Etang de la Rivière (Servas, Bresse, Ain) ;
Le Fond de Rivière, faubourg de Saint-Joseph-de-Rivière (Saint-Joseph-de-Rivière, Chartreuse, Isère) ;
Pré de la Rivière, lieu-dit au bord d´un ru (Saint-Trivier-sur-Moignans, Dombes, Ain) ;
Prés de la Rivière, lieu-dit (Songieu, Valromey, Ain) ;
Sous Rivière, lieu-dit (Sutrieu, Valromey, Ain) ;
Les Rivières, hameau près du Rhône (Les Avenières, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Pont des Rivières, sur l´Edioulaz (Fontcouverte-la-Toussuire et Villarembert, Maurienne, Savoie).
Par synecdoque, rivière désigne maintenant un cours d´eau secondaire affluent d´un fleuve ou parfois d´une autre rivière ou d´un lac, voire un simple ruisseau :
La Grande Rivière, petit cours d´eau (Roybon, Sud du Grésivaudan, Isère) ;
Rivière de Pont Canard, ruisseau affluent du ruisseau Les Ormes (Tramoyes, Dombes, Ain) ;
Vieille Rivière, ancien bras de la Reyssouze (Chavannes-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Rivière Morte, petit cours d´eau temporaire (Meillonnas, Revermont, Ain) ;
La Rivière Morte, bras de la Reyssouze (Montagnat, Bresse, Ain) ;
Sur la Rivière, lieu-dit au bord de l´Ain (Saint-Vulbas, Bugey, Ain).

Formes patoises :
La Rivayre, lieu-dit en forêt au bord du Drac (Saint-Jean-d´Hérans, Trièves, Isère).

Patronyme Rivière, personne originaire d´un lieu-dit de ce nom :
Le Molard Rivière, lieu-dit (Contrevoz, Bugey, Ain).


Riz
Les Riz, lieu-dit, et Torrent des Riz, affluent de la Sarine (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud), peut-être du vieux français ries, « terre en friche, pâturage ».

Robe, Robella, Robellaz, Robert, Robin
Patronymes Robert, de l´anthroponyme germanique *[H]rodhebert, « célèbre par la gloire », du vieil haut allemand hrôd-, ruod- (seulement dans des noms propres), germanique *hrôþi, « gloire », et germanique *berhta, « brillant, célèbre ». Diminutifs Robin, patois et féminin Robeilaz, Robellaz.
Paturage de Robe, lieu-dit (Courfaivre, district de Delémont, Jura) ;
Grande Robella et Petite Robella, maisons isolées acquises en 1527 par les frères Robeilaz des Bullets (Buttes, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
La Robellaz, Villars Luczon au Moyen Age, Vilar luccum en 1141, hameau (Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud) ;
Moille Robert, hameau (Hermenches, district de Moudon, Vaud) ;
Combe Robin, maison isolée (Diesse, district de la Neuveville, Jura bernois).

Roc, Rocha, Roche, Rocher, Rochère,
Rochers, Roches, Rochua
Dérivés du latin médiéval et gaulois *rocca, « roche », employés le plus souvent comme termes génériques.
Le Roc, hameau (Cornaux, Neuchâtel) ;
Roc Coupé, lieu-dit (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Roche, Rochia de Sancto Albano et Rupes au XIIème siècle, parrochia de Ruppis au XVème siècle, commune et village (La Verpillière, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
La Roche, commune et village (District de la Gruyère, Fribourg) ;
La Roche, pourrait aussi être issu du patronyme Roche, maison isolée d´alpage (Boveresse, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
La Roche, de Rupe en 1191, maisons isolées (Saint-Rambert-en-Bugey, Bugey, Ain) ;
La Roche Saint-Jean, lieu-dit (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Plan Rocher, lieu-dit (Salanfe, Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Grande Rochère , sommet, 3326m (La Salle, vallée d´Aoste) ;
Rochers Bruns, lieu-dit (Boudevilliers, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Roches, commune et village (District de Moutier, Jura bernois) ;
Hautes Roches, hameau (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
La Roches Corbets, maison isolée (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Roches Blanches, lieu-dit (Buttes, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Roches Franches, falaises (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).
Formes patoises :
Forêt de la Rocha, forêt déclive (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Rochua Dessous et La Rochua Dessus, maisons isolées (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).


Rocaille, Rocailles, Rochalle, Rochasset, Rochasson,
Rochatte, Rochattes, Rochelle, Rocherel, Rochet,
Rochette, Rochettes, Rochey, Rocheys, Rochoyer,
Roscheten
Ces toponymes dérivés de roche indiqueraient la présence de petites roches, de roches éclatées, d´un terrain rocailleux.
Diminutifs avec les suffixes -alle, -elle :
La Rochalle, forêt clairsemée (Diesse, district de la Neuveville, Jura bernois) ;
La Rochelle, hameau (L´Isle, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Rochelles, maison isolée (Epauvillers, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Rocherel, pâturage (Dombresson, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Forêt du Rochet (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
Rond Rochet, peut aussi être un patronyme Rochet, colline (Les Breuleux, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
La Rochette, hameau (Boudevilliers, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
La Rochette, sommet, 1328m, et maison isolée (Malleray, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Rochettes, lieu-dit (Cuarny, district d´Yverdon, Vaud).

Avec le suffixe diminutif jurassien -atte ou par féminisation d´un patronyme Rochat attesté dans la région :
La Rochatte, lieu-dit (Courroux, district de Delémont, Jura) ;
Les Rochattes, forêt (Fahy, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe collectif -aille :
La Rocaille, alpage (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Rocailles, lieu-dit en forêt (Miège, district de Sierre, Valais) ;
Les Rocailles, hameau qui doit son nom à la Plaine des Rocailles, dépôt de blocs calcaires qui viendraient d´un éboulement de la région des Bornes, et qui auraient été transportés par le glacier de l´Arve (Reignier, Genevois, Haute-Savoie).

Avec le suffixe péjoratif -asse et le suffixe diminutif -et :
Le Rochasset, maisons isolées (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe péjoratif -asse et le suffixe diminutif -on :
Rochasson, lieu-dit en forêt (Grilly, Pays de Gex, Ain).

Avec le suffixe collectif -ey :
Rochey, lieu-dit (Premier, district d´Orbe, Vaud) ;
Rocheys, lieu-dit (Monthey, Valais).

Autre dérivé :
Rochoyer, lieu-dit en forêt (Lignières, Neuchâtel).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Bad Roscheten, « bain des rochettes », lieu-dit (Loèche, Valais).


Roc de l´Autel
Lieu-dit jurassien des communes de Saint-Ursanne et Montmelon, district de Porrentruy, rupem Altare en 1210, Pierre de l´Oulter en 1436, autrefois sur Repais, nommé aussi sur la Roche, où auraient eu lieu des sacrifices au dieu celte Teutatès (Toutatis chez les Gaulois). Selon la croyance, des femmes moitié chrétiennes moitié païennes, venaient y effectuer des sacrifices druidiques et des danses profanes jusqu´à la fin du XVIème siècle. De l´ancien français alter, latin ecclésiastique altare, latin classique pluriel altaria, « lieu élevé réservé aux sacrifices », du latin altum, « hauteur ».

Rocfort, Rochefort
Composé de Roche, variante Roc, et fort, « endroit fortifié », latin fortis, « fort, robuste », c´est donc une redondance.
Rocfort, ruines de château en forêt aux Voirons (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Rochefort, ancien château, commune et village (District de Boudry, Neuchâtel) ;
Rochefort, de Rupeforti en 1149, Ruppisfortis en 1346, Castellanus Rupis fortis en 1361, village (Cressin-Rochefort, Bugey, Ain).

Roche, Roche-sur-Foron, Rochette, Rochy
Le mot roche a aussi signifié au Moyen Age « forteresse escarpée ou située sur un éperon rocheux », ancien français roche, « château-fort bâti sur une roche », latin médiéval et gaulois *rocca, « roche ».
Roche, Rocha en 1150, Rochi en 1177, la Rochy en 1402, Rochiz en 1540, commune et village (District d´Aigle, Vaud) ;
La Roche, nom allemand Zurflüh, « au rocher », commune et village (District de la Gruyère, Fribourg) ;
La Roche-sur-Foron, La Roche jusqu´en 1961, noms latins Rochia et Rupes Allobrogum, ce dernier étant une fantaisie de scribe, Ruppe en 1208, Rupe au XIIIème siècle, ville, canton et commune (Faucigny, Haute-Savoie).
Diminutif avec le suffixe -ette :
La Rochette, hameau et ruines d´un château dont subsiste une tour (Lully, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -y :
Lac de Rochy, dans la Combe de Rochy, lieu-dit, et Arête de Rochy, crête rocheuse (Servoz, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Rossillon.


Roche à Baptiste
Lieu-dit de la commune d´Yvonand, district d´Yverdon (Vaud), affleurement de molasse, ancienne carrière, avec le prénom et patronyme Baptiste, du grec baptizien, « plonger, immerger ».

Roche au Vilain
Lieu-dit à la limite des communes de Boécourt (District de Delémont, Jura), et de Montmelon (District de Porrentruy, Jura), nom qui signifie soit « roche au Diable », soit « roche au paysan », de l´ancien français vilain, « paysan, homme de basse condition », bas latin villanus, « habitant de la compagne ».

Roche aux Brochets
Rocher au bord du Doubs, commune de Saint-Ursanne (District de Porrentruy, Jura), allusion au poisson brochet (Esox lucius).

Rochebard
Hameau de la commune de Dingy-Saint-Clair (Bornes, Haute-Savoie), nom composé de Roche et de Bard, ce dernier terme pouvant aussi être un patronyme.

Roche-Bresenche
Lieu-dit de la forêt du Risoux (Vallée de Joux, Vaud), Brissenche en 1208, Roche Brésenche en 1716, Roche Bresanche en 1906, nom d´origine inconnue.

Rochebrune, Roche Brune
Noms composés de Roche et de l´adjectif de couleur brune, voir Brune.
Rochebrune, sommet, 1754m (Megève, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Roche Brune, pierrier, éboulis (La Salette-Fallavaux, Beaumont, Isère).

Roche-d´Or
Village, commune, et ancien château aujourd´hui en ruine (District de Porrentruy, Jura), nom allemand Goldenfels, même signification, Goldenvels en 1283, toponyme récent (XIIIème ou XIVème siècle).

Rochefort
Probablement à prendre au sens littéral de « roc imposant ».
Rochefort, alpage, nom monté aux Aiguilles de Rochefort, 4001m, et au Dôme de Rochefort, 4015m (Val Ferret, vallée d´Aoste).

Rochejoran
Ecart de la commune de Châbles, district de la Broye (Fribourg), du français Roche et de l´adjectif joran formé sur Jor.

Roche Polie
Lieu-dit de la commune des Contamines-Montjoie (Val Montjoie, Haute-Savoie), rochers polis par le Glacier de Tré la Tête.

Rocheray, Rochet
Pointe rocheuse, endroit rocailleux, fetite falaise rocheuse, du bas latin rocheretum, « amas rocheux », voir Roche, avec les suffixes collectifs -ay, -et.
Le Rocheray, hameau (Le Sentier, district de la Vallée, Vaud) ;
Sur le Rochet et Sous le Rochet, maisons isolées (Undervelier, district de Delémont, Jura).

Roches-de-Condrieu
Les Roches-de-Condrieu, commune et village du Pays viennois (Vienne-Sud, arrondissement de Vienne, Isère), Roche de Condrieu au XVIIIème siècle, de Roche et du village de Condrieu, Conriacus au Xème siècle, de Condriaco en 1251, du nom d´homme gaulois *Comerius variante de Comarius, situé sur la rive opposée du Rhône (Rhône).

Rocheta
La Rocheta et La Rocheta Dessous, fermes isolées de la commune de la Chaux-du-Milieu, district du Locle (Neuchâtel), par féminisation d´un patronyme Rochet.

Roche Tailla, Rochetaillée
Français « roche taillée ».
Rochetaillée, château et hameau (Le Bourg d´Oisans, Oisans, Isère).
Avec le patois tailla, « taillée » :
Roche Tailla, maisons isolées (Villard-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).


Rochetoirin
Commune et village (Arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), Parrochia Toyrino et de Rupibus au XIVème siècle, aussi capella Ruppibus et de Toyrin, Ruppium et Tuyrino, ecclesia Torino et Ruppibus, du latin féminin rupes, « rocher », et du nom de lieu Toirin, Torin au XIIème siècle, Toyrunum et ecclesia de Toyrino au XIVème siècle, du nom d´homme Torinus.

Rocourt
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, Rocort en 1148, Rocurt en 1308, probablement issu de *Rodi curtis, domaine de Rodo, de l´ancien haut allemand hrôd-, ruod- (seulement dans des noms propres), germanique *hrôþi, « gloire ».

Rodomont, Rodomonts
Du patois rodo, « rouge », et de Mont.
Rodomont Derrière et Rodomont Devant, alpages (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Rodomonts, lieu-dit, pâturage et forêt (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Rodosex
Signifie « rocher rouge », du patois rodo, « rouge », et sex, « rocher ».
Rodosex, alpage (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Rodosex Dessous et Rodosex Dessus, alpages à proximité du Sex Rouge (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Rodovanel
Hameau de L´Etivaz, commune de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud), rodo, « rouge », et Vanel, « rocher ».

Rodoz, Rodze, Rodzes, Rodzin, Rodzo,
Roju
De rodo, rodzo, adjectif patois signifiant rouge, roux, latin rufus, « roux », du celtique *roudos, racine indo-européenne *roudho-, « rouge ».
Six Rodze, falaises (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Rodoz, maison isolée du vignoble (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Rodoz, hameau (Montjovet, vallée d´Aoste) ;
Pierres Rodzes, lieu-dit (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Six Rodzes, falaises (Valsorey, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
Le Rodzin, lieu-dit (Corpataux-Magnedens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Pro Rodzo (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Mont Rodzo, 2632m (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
Le Roju, cours d´eau affluent de l´Armary (Montherod, district d´Aubonne, Vaud).

Rogemont, Rougemont
Montagne rouge, composé du français rouge, patois roge, et de Mont, nom dû à la présence de minerai donnant une couleur rouge ou rousse.
Rogemont, lieu-dit (Saint-Colomban-des-Villards, vallée des Villards, Maurienne, Savoie) ;
Rougemont, Rubeus mons en 1104, Robeomonte en 1228, Rojomont en 1270, aussi Rogemot, nom allemand actuel Rötschmund, anciennement Retschmund, commune et village (Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Rougemont, de Rubro Monte en 1144, de Rubeomonte en 1164, Castrum Rubeimontis en 1206, de Rogimonte en 1213, de Monterubeo en 1284, Rogimont en 1285, hameau, et Val de Rougemont, vallis de Rogemont en 1299-1369, Vallis Rubeimontis en 1467, Val de Rogemont en 1536 (Aranc, Bugey, Ain) ;
Bois de Rougemont, forêt (Viry, Genevois, Haute-Savoie).

Rogenant
Lieu-dit de la commune de L´Isle, district de Cossonay (Vaud), peut-être par composé du patois roge, « rouge », et de Nant.

Roget, Rouge, Rouges, Rougés, Rouget,
Rougeules, Roujarde
Qui apparaît de couleur rouge, souvent due à la présence d´oxydes métalliques. Du latin tardif rubeus, « roux, rougeâtre », dérivé de ruber, « rouge », rubere, « être rouge », racine indo-européenne *reudh-, « rouge ».
Rouge Terre, lieu-dit (Corbeyrier, district d´Aigle, Vaud) ;
Château Rouge, quartier (Annemasse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Clapier Rouge, lieu-dit en montagne (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie) ;
Maison Rouge, hameau (Fenin-Vilars-Saules, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Mont Rouge, sommet, 2491m (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Sex Rouge, sommet, 2884m (Ayent, district d´Hérens, et Arbaz, district de Sion, Valais) ;
Nant Rouge, cours d´eau affluent du Bon Nant (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Pointe de Terre Rouge, sommet, 2765m (Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Tête Rouge, sommet, 2805m (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais et vallée d´Aoste) ;
Les Aiguilles Rouges d´Arolla, chaîne de montagnes, 3646m, (Hérémence et Evolène, district d´Hérens, Valais), et Glacier Inférieur des Aiguilles Rouges, Glacier Supérieur des Aiguilles Rouges (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Champs Rouges, lieu-dit (Villaz, Bornes, Haute-Savoie) ;
Monts Rouges, culminant à la Cassorte, 3314m (Evolène et Val des Dix, Hérémence, district d´Hérens, Valais), Petit Mont Rouge, 2928m (Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Les Rouges-Terres, hameau (Le Bémont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Terres Rouges, lieu-dit (Pomy, district d´Yverdon, Vaud) ;
Rocs Rouges(Val d´Hérens, Valais).
Avec les suffixes collectifs -é, -et :
Le Roget, torrent affluent du Nant Rouge (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Les Rougés, anciennement Les Rougées, rochers en forêt où le sol serait de couleur rougeâtre (Crémines, district de Moutier, Jura bernois).

Avec le suffixe diminutif -et ou collectif -et :
Le Rouget, lieu-dit (Le Lieu, Vallée de Joux, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -eule :
Les Rougeules, lieu-dit en forêt (Courchavon, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe dépréciatif -arde :
La Roujarde, lieu-dit (Penthaz, district de Cossonay, Vaud).

Voir aussi Rodze, Roudge.


Roget, Rouge, Rougeat, Rouges, Rougeux,
Rougin
Patronymes Rougeat, Rouge, Rougeux, Rougin, à l´origine des sobriquets, soit une personne rouge de peau, soit de l´ancien français rouge, « habile, rusé », peut-être par allusion à la couleur du renard.
Etangs Rougeat, mares artificielles (Bonfol, district de Porrentruy, Jura) ;
Claude Rouge, pâturage (Verchaix, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Grange Rouge, maisons isolées (Rue, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Rouges, maisons isolées (Chéserex, district de Nyon, Vaud) ;
Les Rouges, vignoble (Perroy, district de Rolle, Vaud) ;
Rougin, lieu-dit en forêt (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
Côte du Rougin, lieu-dit (Glovelier, district de Delémont, Jura).
Avec le suffixe diminutif -et :
Roget, hameau, et Nant du Roget, torrent affluent du Malnant (Thônes, Bornes, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -eux, :
Rougeux, lieu-dit (Réclère, district de Porrentruy, Jura) ;
Champs Rougeux, lieu-dit (Bévilard, district de Moutier, Jura bernois).


Rogigue, Rogigues, Rogivue, Rougève
Eau rouge, du patois roge, « rouge », et suffixe -igue, ou -ève, -ivue.
La Rogigue, cours d´eau affluent de la Broye (District de la Veveyse, Fribourg) ;
Canal des Rogigues (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg) ;
La Rogivue, séparée de La Rougève en 1771, hameau (Maracon, district d´Oron, Vaud) ;
La Rogivue, maison isolée, probablement du patronyme Rogivue répandu (Eysins, district de Nyon, Vaud) ;
La Rougève, hameau, ancienne commune et cours d´eau affluent de la Broye, Rubea aqua en 1278 (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg).

Rogne
Déverbal de rogner, variante de ronger, voir Rognause, ou de rogner, variante de grogner.
La Rogne, Rongni en 1217, Rogny en 1243, Rongy en 1268, Rongny en 1362, torrent affluent de la Morge (Conthey, Valais).

Roguine
La Roguine, maison isolée de la commune de Fontanezier (District de Grandson, Vaud), par féminisation d´un patronyme Roguin attesté dans la région, nom mentionné par J.-J. Rousseau dans Les Confessions.

Roi
Le Roi est évidemment un sobriquet.
Chez le Roi, maison isolée (Montfaucon, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Côte au Roi, forêt (Saicourt, district de Moutier, Jura bernois).

Roisan
Commune et village de la vallée d´Aoste, Rosiano en 1005, ancien domaine d´origine gallo-romaine [praedium] *Rosianum, dérivé avec le suffixe -anum du gentilice Rosius. Nom monté à la Becca de Roisan, sommet, 2546m.

Roissard
Commune et village du Trièves (Monestier-de-Clermont, arrondissement de Grenoble, Isère), Riaciasco au VIIIème siècle, Super castro et mandamento de Royssanis et domus fortis de Royssanis au XIVème siècle, peut-être d´un nom de personne gaulois Rituscia selon Bouvier, ou Rinacia selon Nègre 1990, avec le suffixe pré-indo-européen (ligure) -ascus, substitué par les suffixes -anus puis -ard.

Roissiat
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Rociacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Rocius.
Roissiat, in Rociaco villa en 937-962, Royssie en 1402, de Royssiaco en 1416, Royssiacus en 1563, hameau, et Taillis de Roissiat, lieu-dit en forêt (Courmangoux, Revermont, Ain).

Rolat, Rolétan
Patronymes Rolat, Rolet, issus de « roue ».
Grande Rolat et Petite Rolat, forêts (Le Chenit, Vallée de Joux, Vaud).
Forme adjective ou cas régime :
Pra Rolétan, lieu-dit (Marsens, district de la Gruyère, Fribourg).


Rollaz
La Rollaz, alpage, et Bois de la Rollaz, forêt au-dessus de Notre-Dame de la Gorge (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie), serait à l´origine un *l´Arollaz, avec le mot régional arollaz, « pin cembrot », par mécoupure.

Rolle
Bourg, commune et district vaudois sur les rives du Léman, Castrum dictum de Ruelloz en 1231, Castrum Rotuli en 1294, Ruello en 1295, Ruelloz en 1330, « château rond », nom issu de de l´anthroponyme germanique Hrodilo, diminutif formé sur le germanique *hrôþi, « gloire », nom remotivé avec le bas latin rotulis, « petite roue », diminutif du latin rota, « roue », racine indo-européenne *ret(h)-, « courir, rouler » ;
Pré de Rolle, alpage (Saint-George, district d´Aubonne, Vaud).

Rollière, Rollières
Adjectif ancien français roliere, « roulante », de reoller, roeler, « rouler », de roel, « roue ».
La Rollière, Roleria en 1393, Apud la Roliri en 1443, La Rolliere en 1757, hameau (Saint-Jean-sur-Veyle, Bresse, Ain) ;
Les Rollières, lieu-dit (Cormoranche-sur-Saône, Bresse, Ain).

Romagne, Romagneux, Romagnieu, Romagny, Roman,
Romanéche, Romanèche, Romanèches, Romanel, Romanel-sur-Lausanne,
Romanel-sur-Morges, Romanex, Romans
Lieu habité par des romains, latin romanus,« romain, roman », ou domaine d´un romain Romanius ou Romanus.
Roman, Romans en 1213, de *[apud] Romanos, « chez les Romains », hameau (Lonay, district de Morges, Vaud) ;
Romans, Villa et fiscum Romanis en 917, Villa que Romanis dicitur en 942, in villa Romanis en 948, Romanas potestatem en 994, villa nomine Romanos, var. Romanis et Villaque Romana en 998, de Romanis en 1140, commune et village de la Dombes (Châtillon-sur-Chalaronne, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).
D´un primitif *[villa] Roman[i]a formé à partir du nom propre Romanius ou Romanus, « romain, roman » :
Romagne, Mansus de Romagni en 1285, hameau (Le Montellier, Dombes, Ain) ;
En Romagne, En Romagnie en 1332, maison isolée (Challex, Pays de Gex, Ain).

D´un primitif *[fundus] Romaniacus, formé avec le suffixe -iacum :
Romagneux, maison isolée (Béon, Valromey, Ain) ;
Romagnieu, Romaniacus en 1198, Romagniacus en 1345, Romagneu en 1563, hameau (Virieu-le-Petit, Valromey, Ain) ;
Romagnieu, ecclesia de Romaniaco et ecclesia de Romaneu au XIIème siècle, domus de Romaygnyeu au XIVème siècle, commune et village de la Vallée du Guiers (Le Pont-de-Beauvoisin, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Romagny, quartier (Annemasse, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -èche, pourrait venir d´un adjectif ancien franco-provençal romanesc, « de langue romane », copié sur tudesc, « de langue germanique » [Nègre 1990] :
Romanéche, Ecclesia de Romanesche en 1183, Romaneschi vers 1250, Curatus de Romanechi vers 1325, Romanechi vers 1350, Romaneschia en 1405, Romaneche en 1734, Romaneche-la-Saussaye en 1789, hameau (Montluel, Dombes, Ain) ;
La Romanèche, hameau (Etoy, district de Morges, Vaud) ;djectif
Romanèche, Romaneschi vers 1250, Romanechi vers 1350, Romanessia en 1505, Romanêche-la-Montagne en 1734, village et ancienne commune (Hautecourt-Romanèche, Revermont, Ain) ;
Romanèche, Romanesches en 1265, Romanechi en 1439, Romaneche en 1492, hameau (Replonges, Bresse, Ain) ;
Les Romanèches, lieu-dit (Beynost, Dombes, Ain).

Avec le suffixe diminutif -el :
Sur Romanel, lieu-dit à l´emplacement d´une ancienne localité disparue, Romanaz et Romanel en 1867, d´un primitif *[villa] Romana, « domaine de Romanus » (Croy, district d´Orbe, Vaud) ;
Romanel-sur-Lausanne, Romanel en 1182, Romanes en 1184, Romenes en 1191, Romaneaus en 1230, commune et village (District de Lausanne, Vaud) ;
Romanel-sur-Morges, villa Romanella en 967, commune et village (District de Morges, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ex :
Romanex, Romane sur la Carte Nationale, maison isolée (Léchelles, district de la Broye, Fribourg).


Romainmôtier
Commune et village du pied du Jura vaudois où se trouve un monastère dont la fondation au Vème siècle est attribuée à saint Romain. Le nom Romanis monasterium date du VIIIème siècle, Romanum monasterium en 996. Le pape Etienne II l´aurait nommé ainsi en l´honneur du saint et pour le mettre sous la protection de Rome. Une autre hypothèse fait remonter la première partie du nom à un hameau *Romanis, « chez Romanus ». Voir Môtier. Nom allemand Romansmünster, même sens.

Romairon
Commune et village vaudois du district de Grandson, Romeyron en 1403.

Romanans, Romanens
Noms d´origine burgonde, qui dériveraient d´un primitif *[H]rômanningos, « chez les Romaningi », dérivé du nom propre [H]rôma, « l´homme glorieux », du burgonde *hroþs, « gloire, victoire », germanique *hrôþi, « gloire », et germanique *mana, manna, « homme » [Stadelmann, Perrenot].
Romanans, Romanins au XVIIIème siècle, Romaneins en 1911, hameau (Saint-Didier-sur-Chalaronne, Dombes, Ain) ;
Romanens, nom attesté dès 1380, nom allemand Romaning, commune et village où se trouvait un établissement gallo-romain, hameau et ancienne commune (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg).

Romanche
Rivière du département de l´Isère, affluent du Drac, anciennement Romana ach, hybride du latin romana, « romaine », et du celtique *ach, « rivière ».

Romblaz
Hameau de la commune de Saint-Jean-de-Tholome (Faucigny, Haute-Savoie), [villa] Romblatis à l´époque romaine, Rombla en 1561, nom formé avec le suffixe d´appartenance -atis.

Romelles
Les Romelles, hameau de la commune de Bellevue (Genève), soit d´un patronyme Romelle, ancien prénom féminin, soit par féminisation d´un patronyme Romel.

Romma
La Romma, maison isolée de la commune d´Essertines-sur-Rolle (District de Rolle, Vaud), d´un patronyme Romma.

Romont
1. « Colline ronde, arrondie », du latin Rotundus mons.
Romont, Rommon en 1268, Rotundum montem dès le Xème siècle, nom allemand Remund, commune et village (District de la Glâne, Fribourg) ;
Pra Romont, maisons isolées (Puidoux, district de Lavaux, Vaud) ;
Prés Romont, lieu-dit (Mervelier, district de Delémont, Jura).
2. « Colline rouge », nom hybride, germanique *rauda, reuda, ou celtique *roudos, racine indo-européenne *roudho-, « rouge », et mons.
Romont, Redemont en 1311, Rodemunt en 1358, Rodmunt en 1359, nom allemand Rothmund, commune et village (District de Courtelary, Jura bernois).


Rompessey
Maison forestière de la commune de Scionzier (Faucigny, Haute-Savoie), « pessaie ronde », nom composé du préfixe rom- et de Pessey.

Rondaneire, Rondenoire
Rondenoire, « ronde noire », nom français d´une maison isolée et d´une colline (1296m) de la commune de Romairon, district de Grandson (Vaud), nom patois Rondaneire.

Rondchâtel
Hameau de la commune de Péry, district de Courtelary (Jura bernois), et ruines d´un château sur une colline ronde dans une boucle de la Suze.

Ronde
La Ronde, cours d´eau affluent d´un lac sans exutoire, peut-être dérivé de L´*Aronde par déglutination (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, et Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura).

Rondeau
Mot régional genevois rondeau, « rond-point ».
Rondeau de Carouge (Carouge, Genève) ;
Rondeau des Bougeries (Chêne-Bougeries, Genève).

Rondevert
Lieu-dit de la commune de Courtételle (District de Delémont, Jura), composé de ronde et peut-être de vert.

Rondins
Les Rondins, forêt déclive de la commune d´Asuel (District de Porrentruy, Jura), français rondin, « morceau rond de bois de chauffage ».

Ronge, Rongeat, Rongeay, Ronger, Rongère,
Ronget, Rongetan, Rongetang, Rongetant, Rongey,
Rongier, Rongière
Probablement de l´ancien français ronge, « rumination ».
La Ronge, Rongia en 1303, et La Vieille Ronge, hameaux, et Ferme de la Ronge, ferme isolée (Foissiat, Bresse, Ain) ;
La Vieille Ronge, Mansus de la Vieli Rongi en 1256, Apud veterem Rongiam v ers 1225, de Veteri Rongia en 1468, La Vieille Ronge en 1563, hameau (Etrez, Bresse, Ain).
Avec le suffixe collectif -ay :
Creux de Rongeay, lieu-dit (Chazey-sur-Ain, Bugey, Ain).

Patronymes Rongeat, Ronger, Rongier, Ronget, Rongey, du latin rumigare, « ronger », dans le sens de « rongeur, usurier », ou ruminare, « ruminer », patois rondzo, « rumination », dans le sens de « ruminant, ronchonneur » [Montandon]. Toutefois la distinction avec Ronger n´est pas toujours évidente :
Combe Rongeat, lieu-dit en forêt (Marcollin, Chambaran, Isère) ;
Le Ronger, lieu-dit (Balan, Dombes, Ain) ;
Le Ronger, Le Rongier en 1847, Le Ronget en 1911, hameau (Saint-Maurice-de-Gourdans, Dombes, Ain) ;
Grange Ronger, maison isolée (Songieu, Valromey, Ain) ;
Rongier, lieu-dit en forêt (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais) ;
Ronget, lieu-dit (Châtillon-la-Palud, Dombes, Ain) ;
Le Ronget, quartier (Vasselin, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Rongey, lieu-dit (Oytier-Saint-Oblas, Pays viennois, Isère).

Peut-être un cas régime :
Rongetan, quartier (Ambérieu-en-Bugey, Bugey, Ain) ;
En Rongetang, forêt déclive (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain) ;
Rongetant, lieu-dit (Ambronay, Bugey, Ain).

Par féminisation des patronymes Ronger, Rongier :
La Rongère, hameau (La Thuile, Bauges, Savoie) ;
La Rongière, maisons isolées (Coligny, Bresse, Ain).


Rongefer
Probablement un sobriquet, cf. Machefer.
Rongefer, maisons isolées (Messimy-sur-Saône, Dombes, Ain).

Ronjon
Le Grand Ronjon et Le Petit Ronjon, Ronjon en 1416, Grand-Rongeon et Petit-Rongeon en 1911, probablement d´un patronyme Ronjon, d´un sobriquet qui désigne celui qui a de mauvaises dents, du patois rondzon, « rongeon, dent cariée, rongée » [Montandon].

Ronnens
Lieu-dit de la commune de Combremont-le-Petit (District de Payerne, Vaud), nom d´origine burgonde.

Ronte, Rontemard, Ronteron, Rontes, Rontet,
Ronti, Rontin, Rontins, Rontures
Patois ronte, déverbal de ronter, « rompre, défricher », voir Rot.
Ronte ou Le Ronte, faubourg de Ponthaux (Ponthaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Rontes, maisons isolées (La Roche, district de la Gruyère, Fribourg).
Formes patoises :
Le Ronti, maisons isolées (Fey, Nendaz, district de Conthey, Valais).

Avec le suffixe diminutif -et :
Rontet, lieu-dit (Commeire, Orsières, district d´Entremont, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -in :
Le Rontin, maisons isolées (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Rontins, maison isolée (Villars-sous-Mont, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe -ure :
Les Rontures, torrent affluent de la Printse (Nendaz, district de Conthey, Valais).

Autre dérivé :
Sur Rontemard, avec un suffixe non identifié, lieu-dit (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud) ;
Ronteron, alpage (Nus, vallée d´Aoste).


Ropraz, Ropre
Pourrait signifier « pré rond ».
Ropraz, Rospraz en 1234, aussi Roppra, Rosprad, commune et village (District d´Oron, Vaud) ;
Ropre ou Roproz, lieu-dit (Denens, district de Morges, Vaud).

Roquet, Roquettes
Probablement un diminutif de Roc, « petit rocher » ou « petite forteresse ».
Le Roquet, château et hameau, nom attesté dès 1567 (Trévoux, Dombes, Ain) ;
Fontaine des Roquettes, source (Miribel, Dombes, Ain).
Probablement par féminisation d´un patronyme Roquet, issu d´un sobriquet « personne querelleuse » :
Les Roquettes, maisons isolées (Le Châble, Genevois, Haute-Savoie).


Rosablanche
La Rosablanche, sommet, 3336 m, limite entre les communes de Bagnes, district d´Entremont, de Nendaz, district de Conthey, et d´Hérémence, district d´Hérens (Valais), nom composé du vieux valdôtain Rosa, « glacier », et Blanche.

Rosaire, Rosaires, Rosairy, Rosaly, Rosalys,
Rosat, Rosay, Rosays, Rose, Rosé,
Roseaux, Rosées, Roseire, Roseires, Roseirettes,
Rosel, Roselend, Roselet, Roselette, Roselettes,
Roserette, Roses, Roset, Rosets, Rosettaz,
Rosette, Rosex, Rosey, Roseys, Rosi,
Rosiaz, Rosie, Rosier, Rosière, Rosières,
Rosiers, Rosireux, Rosis, Rosuel, Rosy,
Rozaigue, Rozet, Rozière, Rozières, Rozon
1. Lieu où poussent des roseaux, nom de diverses plantes des lieux humides, du germanique *rausa, rauza, « roseau, jonc ».
Français roseau, « plante aquatique » :
Les Roseaux, hameau (Préverenges, district de Morges, Vaud).

Ancien français ros, rosel, « roseau » :
Le Rosel, lieu-dit (Coffrane, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Le Rosel, lieu-dit au bord du Rhône (Martigny, Valais), et Mont du Rosel, lieu-dit au-dessus du Rhône(Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Plan des Roses, pâturage marécageux (Alpage du Rawyl, Ayent, district d´Hérens, Valais) ;
Sur la Rose, hameau (L´Abbaye, Vallée de Joux, Vaud) ;
Rosuel, maison isolée, et Ruisseau de Rosuel (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie).

Diminutif avec les suffixes -et, -ette :
Le Roselet, maisons isolées (Saint-Livres, district d´Aubonne, Vaud) ;
Le Roselet, hameau et lieu-dit (Muriaux, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Chalets de Roselette, alpage, Lac de Roselette, étang, nom monté à la Tête du Lac de Roselette, petit sommet, 2114m, et à l´Aiguille de Roselette, 2384m (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Canal des Roselettes (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais).

Patois rosé :
Rosé, hameau (Avry, district de la Sarine, Fribourg) ;
Chaux des Rosées, pâturage (Châtel, Val d´Abondance, Haute-Savoie), nom monté au Pas de la Chaux des Rosées, col, 2080m, à la frontière franco-suisse.

Noms collectifs issus du latin rosetum, rosarium, « roselière, marécage planté de roseaux, sol humide où poussent des plantes marécageuses » :

Avec les suffixes collectifs -aire, -eire, -ier, -ière, ancien français roseliere, rosiere, « lieu couvert de roseaux, marécage », latin rosarium ; mot régional rosière, « lieu où il y a des roseaux » [Pégorier] :
Rosaire, maison isolée (Brenles, district de Moudon, Vaud) ;
La Rosaire, Le Roseire sur la Carte Nationale, maisons isolées (Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Rosaires, lieu-dit (Dompierre, district de Moudon, Vaud) ;
La Roseire, hameau (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Roseires, lieu-dit (Vucherens, district de Moudon, Vaud) ;
Le Rosier, maisons isolées (Montaimont, La Chambre, Maurienne, Savoie) ;
Les Rosiers, lieu-dit (Vallorbe, district d´Orbe, Vaud) ;
Rosière, Mansus de Roseres en 1272, Rosières en 1911, hameau (Buellas, Bresse, Ain) ;
La Rosière, maisons isolées (Collex-Bossy, Genève) ;
La Rosière, zône forestière humide (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Rosières, hameau, et Côte de Rosières, forêt déclive (Noiraigue, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Les Rosières des Prés, lieu-dit (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
La Rozière, maison isolée (Etrez, Bresse, Ain) ;
Rozières, Mansus de Roseres en 1272, hameau (Buellas, Bresse, Ain).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Roserette, hameau (Peyres-Possens, district de Moudon, Vaud) ;
Les Roseirettes, alpage (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe -eux :
Le Rosireux, lieu-dit en forêt (Bassecourt, district de Delémont, Jura).

Avec les suffixes collectifs -at, -ay, -et, -ettaz, -ette, -ex, -ey, -y, latin rosetum ; mot régional rosay, « lieu où il y a des roseaux » [Pégorier] ; roset est aussi un nom vernaculaire du rhododendron :
Chalet du Rosairy, refuge, nom monté au Col des Frêtes du Rosairy, 1753m (Les Clefs, Bornes, Haute-Savoie) ;
Le Rosaly, maison isolée (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Rosalys, lotissement (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Rosat, peut-être un patronyme, maison isolée (Broc, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Le Rosay, maison isolée (Essertes, district d´Oron, Vaud) ;
Les Rosays, lieu-dit (Villette, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Roset, lieu-dit du vignoble (Auvernier, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Les Rosets, hameau (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Les Rosets, pâturage, nom monté au Mont Rosets, sommet, 2980m (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
La Rosettaz, hameau (Château d´Oex, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Combe de la Rosette, lieu-dit (Hérémence), et Pointe de la Rosette, 2965m (Nendaz, district de Conthey, et Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Le Rosex, hameau (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Prés de Rosex, lieu-dit marécageux (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud) ;
Le Rosey, pâturage (Isérables, district de Martigny, Valais) ;
Les Roseys, lieu-dit marécageux, et Ruisseau des Roseys, affluent du ruisseau des Merzeires (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Rosy, La Tour de Rosi en 1563, hameau et ancien château (Chavannes-sur-Suran, Revermont, Ain) ;
Le Rosy d´Amont et Le Rosy d´Avau, fermes isolées (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Gros Rosy, maison isolée (Mézières, district de la Glâne, Fribourg) ;
Le Rozet, clairière (Thoiry, Pays de Gex, Ain).

Dérivés avec les suffixes collectifs patois -az, -i, -ie :
Le Rosi, lieu-dit (Grangettes, district de la Glâne, Fribourg) ;
Le Rosi, lieu-dit (La Brillaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Rosis ou Le Rosy, lieu-dit (La Brillaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Rosiaz, quartier (Pully, district de Lausanne, Vaud) ;
Rosie, lieu-dit (Villars-le-Terroir, district d´Echallens, Vaud).

Avec le suffixe -on :
La Croix-de-Rozon, la croix de Roson en 1816, Croix-Roson en 1849 (Bardonnex, Genève).

Avec le suffixe -aigue :
Rozaigue, lieu-dit (Orbe, Vaud).

Mot régional roselend, « tourbière ; lieu où poussent des roseaux » [Pégorier] :
Cormet de Roselend, col, 1968m, et Lac de Roselend (Beaufortain, Savoie).

2. Plus rarement, lieu où croissent des rosiers ou des églantiers, latin rosa, « rose, rosier ».

Noms collectifs : roseraie, du pluriel latin pris pour un féminin rosaria, du neutre rosarium, « roseraie » :
La Roseraie, quartier (Ville de Genève).

Voir aussi Mont Rosard.


Rosé, Rosées
En ancien français du Jura, rosé, « fruits annuels de la terre, récolte » [Prongué].
Forêt de Rosé, forêt déclive, et Sur Rosé, colline et maison isolée (Vicques, district de Delémont, Jura) ;
Les Rosées, hameau, et Rosées Dessous, maisons isolées (Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura).

Rosemontets
Les Rosemontets, pâturage au-dessus de Fionnay (Bagnes, district d´Entremont, Valais), nom peut-être dû à la couleur rose, ou venir du patois rosa, « glacier », voir Rose, et Montet.

Roset
Hameau de la commune de Thyez (Faucigny, Haute-Savoie), peut-être Rosay, Rosacus en 1119.

Rossa, Rossat, Rosse, Rosses, Rossets,
Rosso, Rouse, Rousse, Rousses, Rousset,
Roussets, Roussette, Roux
De couleur rousse ou rouge, due à la présence de roches contenant certains métaux ou de tout autre source, par exemple feuillage. Latin russus, russeus, apparenté à ruber, « rouge », celtique *rudios, « roux », racine indo-européenne *reudh-, « rouge ».
Français roux, rousse, « d´une couleur entre le jaune et le rouge » :
Pointe Rousse, 2577m (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Névé de la Rousse, lieu-dit dont le nom est dû à la présence de cargneule, roche sédimentaire composée essentiellement de calcaire et de dolomie, et Névé de la Rousse, nom monté au Col du Névé de la Rousse, 2752m (Combe de l´A, Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Forêt Domaniale de la Rousse, forêt, Mont de la Rousse, 483m, et Col de la Rousse, 397m, d´un écart Apud Russam en 1276 (Simandre-sur-Suran, Revermont, Ain) ;
Dents Rousses, sommets, 2619m (Nendaz, district de Conthey, et Isérables, district de Martigny, Valais) ;
Roux et Sous Roux, pâturages (Le Flon, Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Les Roux, chaînon, 2955m, et Col des Roux, 2804m (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -ette :
Rousset, maison isolée (Saint-Genis-sur-Menthon, Bresse, Ain) ;
Le Rousset, maison isolée (Châtillon-la-Palud, Dombes, Ain) ;
Les Roussets, hameau (Chevroux, Bresse, Ain) ;
La Roussette, sommet (Val de Bagnes, Valais) ;
La Roussette, sommet, 3262m (Aiguilles Rouges, Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
La Roussette, lieu-dit, et Torrent de la Roussette, affluent de la Borgne d´Arolla (Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais).

Ancien français ros, rosse, rouse, « roux, rousse », dans certains cas par un patronyme, sobriquet d´une personne de cheveux roux :
Combe Rosse, lieu-dit (Salanfe, Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Ruisseau de la Rosse, cours d´eau affluent de la Mentue (District d´Echallens, Vaud) ;
Rosses, hameau, Croisée de Rosses, carrefour (Cranves-Sales), et
Bois de Rosses, forêt (Vétraz-Monthoux, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Rosses, pâturage, nom monté à la Pointe des Rosses, sommet, 2965m, à la Tête des Rosses, sommet, 2934m, au Mur des Rosses, sommet, 2930m, et au Glacier des Rosses (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ; du côté français, on a respectivement la Pointe des Rousses, le Col des Rousses, 2919m, et la Tour des Rousses, 2921m, ces deux derniers n´étant pas nommés sur la Carte Nationale ;
Les Rosses, lieu-dit en montagne près du Clapier Rouge (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie) ;
La Rouse, peut-être par féminisation d´un patronyme Roux, alpage (Vaulion, district d´Orbe, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -et :
Monts Rossets, 2980m (Nendaz, district de Conthey, et Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Formes patoises :
Fontana Rossa (Vollèges, district d´Entremont, Valais) ;
Grand Rossat, forêt déclive (Glovelier, district de Delémont, Jura) ;
Mont Rosso, 3021m (Ayas, vallée d´Aoste).

Voir aussi Chamrousse, Charousse, Omen Roso, Pararossa.


Rossan
Hameau de la commune de Saint-Pierre (Vallée d´Aoste), probablement d´un nom romain avec le suffixe -anus.

Rossan, Rossenges, Rossens
Noms d´origine burgonde, qui dériveraient d´un primitif *Rausingos, « chez les Rausingi », dérivé du nom propre Rauso, d´un ancien norrois *rausu, germanique *rausti, « splendeur » [Perrenot], ou des noms propres Rodzo, Rotzo, Rozzo, burgonde *hroþs, « gloire, victoire », germanique *hrôþi, « gloire » [Stadelmann].
Rossan, lieu-dit, peut-être de même origine (Lully, district de Morges, Vaud) ;
Rossenges, commune et village (District de Moudon, Vaud) ;
Rossens, nom actuel attesté en 1162, Rossin en 1668, nom allemand Rossing, commune et village (District de la Sarine, Fribourg) ;
Rossens, Rossans en 1286, Rossan en 1722, commune et village (District de Payerne, Vaud).

Rossan, Rossand, Rossat, Rossé, Rossel,
Rosseland, Rosselet, Rosselière, Rosselin, Rosseline,
Rosselle, Rosseltat, Rosset, Rossétan, Rossettaz,
Rossette, Rossettes, Rossi, Rossier, Rossière,
Rossiers, Rossy, Roux
Patronymes issus de sobriquets donnés à des personnes rousses de cheveux ou de teint. Même étymologie que Rosse.
Patronyme Rossé :
Champ Rossé, lieu-dit (Champoz, district de Moutier, Jura bernois).

Patronyme Rossel, de l´ancien français rossel, « roux, qui a les cheveux roux » :
Mont Rossel, maisons isolées (Sonvilier, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Rossel, alpage (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Par féminisation :
La Rosselle, maisons isolées (Mijoux, Pays de Gex, Ain) ;
Rosselière, lieu-dit (Pommier-de-Beaurepaire, Bièvre, Isère).

Patronyme Rosselet, avec le suffixe diminutif -et :
Planche Rosselet, hameau (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois).

Diminutif des patronymes Rossel, Rosselet formé avec le suffixe -at :
Les Rosseltat, la Rosseleta en 1688, vigne (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel).

Patronyme Rosselin, diminutif avec le suffixe -in :
Rosselin, lieu-dit en forêt (Riddes, district de Martigny, Valais).

Par féminisation :
La Rosseline, maison isolée (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud).

Patronyme Rossat avec le suffixe -at :
Rossat, hameau (Arthaz-Pont-Notre-Dame, Annemasse, Haute-Savoie).

Patronyme Rosset, diminutif de « roux » avec le suffixe -et, adjectif ancien français rosset, « roussâtre » :
Rosset, hameau (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain) ;
Le Rosset, lieu-dit, lotissement (Neyruz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Cheneau Rosset, ravin (Bargy, Massif des Bornes, Haute-Savoie) ;
Combe au Rosset, lieu-dit en forêt (Fontanezier, district de Grandson, Vaud).

Par féminisation du patronyme Rosset :
Rossettaz, forme patoise (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
La Rossette, maison isolée (Savigny, district de Lavaux, Vaud) ;
Les Rossettes, lieu-dit (Cruseilles, Genevois, Haute-Savoie) ;
Rossettes-Basses et Rossettes-Hautes, Rossetes vers 1341, hameaux (Druillat, Bresse, Ain).

Avec le suffixe -an :
Le Rossan, maison isolée en clairière (Saint-Maximin, Grésivaudan, Isère) ;
Sur Rossan, maisons isolées (Jujurieux, Haut-Bugey, Ain) ;
Rossand, hameau (Morêtel-de-Mailles, Belledonne, Isère) ;
Rosseland, lieu-dit (Vonnas, Dombes, Ain) ;
Rossétan, pâturage, nom monté à la Dent de Rossétan, 2616m (Champéry, district de Monthey, Valais).

Patronyme Rossier :
Le Rossier, rue (Couvet, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Les Rossiers, lieu-dit (Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg).

Par féminisation :
Rossière, alpage (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Rossières, maisons isolées (Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie).

Patronyme Rossi, équivalent patois de Rossier :
Au Rossi, quartier (Cottens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Champ Rossy, lieu-dit (Chavannes-le-Chêne, district d´Yverdon, Vaud).

Patronyme Roux :
Champ Roux, maison isolée (Montcherand, district d´Orbe, Vaud).


Rossemaison
Commune et village jurassiens du district de Delémont, nom allemand Rottmund, Rondemunt en 1194, Rosemason en 1462, dont le nom ancien signifie probablement « mont rond », du latin rotundus, « rond, varrondi », et du latin mons, le nom actuel signifiant « Maison rouge » (dont le nom allemand Rottmund est la traduction) étant apparu plus tard, par remotivation. Les armoiries de la commune, qui représentent un cheval rouge, sont des armes parlantes issues d´une autre remotivation, où Rosse est supposé venir de l´allemand Ross, « cheval » (plutôt que du français rosse, « mauvais cheval », jugé trop dépréciatif).

Rosseneyre
Maison isolée de la commune de Cerniat (District de la Gruyère, Fribourg), « roche noire », patois rotsé, « roche, rocher », et neyre, « noire ».

Rosses, Rotse, Rotsé, Rotzec, Rousses,
Routsé, Routsette
Mots régionaux rotse, rousse, « montagne, rocher » [Pégorier], du patois rotsé, « roche, rocher », aussi vieux celtique *rosson, « colline, épaule, replat, promontoire », racine indo-européenne *pro-ston, « proéminent ». Il est toutefois difficile d´exclure une référence à la couleur rousse dans certains cas, voir Rosse.
Bec des Rosses, sommet, 3223m, au nord de Lourtier (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Rosses, alpage en ruine, nom monté à la Dent des Rosses, 3613m, et aux Col des Rosses, 3498m et au Glacier des Rosses (Evolène, district d´Hérens, et Grimentz, district de Sierre, Valais).
Formes patoises avec mutation du son [ch] en [ts] :
Rotse, alpage, et Le Rotse, petit sommet, 2632m (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Rotse, alpage (Alpages de Monthey, Val d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
La Rotse, hameau (Miège, district de Sierre, Valais) ;
Le Rotsé, maisons isolées (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Rousses vient probablement du patois rotsé, commune et village (Morez, arrondissement de Saint-Claude, Jura) ;
Le Routsé, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Avec le suffixe collectif patois valaisan -ec :
Rotzec, lieu-dit (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais).

Diminutif avec le suffixe -ette :
La Routsette, maison isolée (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Voir aussi Rosseneyre.


Rossignolières
Les Rossignolières, maisons isolées de la commune de Sulignat (Dombes, Ain), lieu fréquenté par des rossignols ou par féminisation d´un patronyme Rossignol, sobriquet d´un chanteur ou siffleur.

Rossillon, Rossilon, Roussillon
Ce nom pourrait être une déformation de rochillon, double diminutif de rosse, rousse, « montagne, rocher », avec le suffixe -illon, nom souvent donné à des châteaux-forts, voir Roche. ou encore être l´ancien français, rossillon, « rossignol », peu probable.
Rossillon, de Rossellione vers 1130, Roseillun vers 1200, Rosellun vers 1225, Roseillon en 1239, Rossillum en 1258, Rosseillon en 1332, de Rossillione en 1339, Porto ville Rossellionis en 1359, etc., commune et village du Bugey (Virieu-le-Grand, arrondissement de Belley, Ain) ;
Le Rossillon, lieu-dit en forêt (Peyrieu, Bugey, Ain) ;
Rossilon, arboretum sur l´emplacement d´un ancien château de la commune de Crozet (Pays de Gex, Ain), Rusillun en 1227 Rosellon en 1228, Rosseilon en 1235, De Rossellyone en 1261, De Rossellione en 1287, Rossillione en 1397, Rossellion au XIVème siècle, Ruines du château de Rossillon en 1730 ;
Roussillon, de Rossellone au XIIème siècle, Rossillon, Rosseillun et Rossyllione au XIVème siècle, etc., canton, commune et bourg (Arrondissement de Vienne, Isère) ;
Roussillon, Campus Rossillon au XIIème siècle, et Grange de Roussillon, hameaux (Le Versoud, Grésivaudan, Isère) ;
Roussillon, villa Rossillon au XIVème siècle, Le Roussillon, lieu-dit en montagne, et Montagne de Roussillon, 1604m (Valbonnais, Isère) ;
Roussillon, maisons dans le vignoble près de Tartegnin (Essertines-sur-Rolle, district de Rolle, Vaud) ;
Roussillon, Roussillon en 1847, Rossillon en 1911, hameau (Saint-Etienne-sur-Chalaronne, Dombes, Ain) ;
Le Roussillon, hameau (Sainte-Euphémie, Dombes, Ain).
Probablement un lieu où poussent des roseaux, voir Roseaux :
Rossillon, lieu-dit sur un île (Brégnier-Cordon, Bugey, Ain).

Patronyme Rossillon, pourrait aussi être un diminutif de roux :
Rossillon, maison isolée (Onnion, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Chez Rossillon, maisons isolées (Menthonnex-sous-Clermont, Genevois, Haute-Savoie).


Rossmatte
Nom qui signifie en allemand « La Prairie aux Chevaux » [Prongué].
La Rossmatte, hameau (Vermes, district de Delémont, Jura) ;
La Rossmatte et Vieille Rossmatte ou Rossmatta, maisons isolées (Pierrafortscha, district de la Sarine, Fribourg).

Rossy
Partie du village de Froideville (District d´Echallens, Vaud), soit d´un patronyme Rossy, soit un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Rusciacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Ruscius, peut-être du latin ruscus, « fragon épineux » (Ruscus aculeatus).

Rot, Rota, Roté, Rôtes, Rotey,
Rots, Rotta, Rottaz, Rotte, Rottes,
Rottières, Route, Routes, Routet, Routia,
Rut, Rutets, Ruth, Ruthet, Rutheys,
Ruti, Rutil, Rutis, Rutisses, Ruts,
Ruttes, Ruttet, Ruttets, Rutty, Ruty
Terrain mis en culture. Ancien français rout, « rompu, brisé, cassé », roman roupta, ropta, bas latin rupta, « terre défrichée », du latin [terra] rupta « [terre] rompue, brisée ».
Mot régional rotte, « lieu éboulé » [Pégorier], adjectif ancien français rot, rote, « rompu, rompue », encore en usage en Suisse au XIXème siècle :
Le Rot, maisons isolées (Prévonloup, district de Moudon, Vaud) ;
Les Rôtes Champs, lieu-dit (Montfaucon, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Rots, lieu-dit (Corserey, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Rots, hameau (Marignier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Rotte, lieu-dit (Fahy, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Rottes, lieu-dit (Mex, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Rottes, hameau (Massongy, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -el :
Rotel, alpage (Travers, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Avec le suffixe collectif -ey, et ancien français routeïs, « terre inculte depuis longtemps » :
Le Rotey, lieu dit, zône d´activités (Notre-Dame-des-Millières, Combe de Savoie, Savoie) ;
Granges Rotey, Grange à Rotey en 1759, lieu-dit (Domdidier, district de la Broye, Fribourg) ;
Gros Rotey, alpage, Petit Rotey, ruine (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe collectif -ière :
Les Rottières, Rotteres et Roctires en 1501, aussi Rottères au XIXème siècle, cours d´eau affluent de la Sandoleyre (District d´Aubonne, Vaud).

Formes patoises :
La Rota, hameau (La Chaux-du-Milieu, district du Locle, Neuchâtel) ;
Sur Roté, lieu-dit (Alle, district de Porrentruy, Jura) ;
La Rotta, hameau (Attalens, district de la Veveyse, Fribourg) ;
La Rottaz, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais).

Adjectif ancien français rout, route, « rompu, rompue » :
La Route, En la Rotta en 1436, hameau (Jujurieux, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Routes, champs cultivés (Villars-sous-Yens, district de Morges, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Routet, lieu-dit (Sévery, district de Cossonay, Vaud).

Formes patoises :
La Routia, sommet, 1314m, mais le nom est peut-être monté d´un alpage (Ardon et Chamoson, district de Conthey, Valais).

Adjectif ancien français rut, rute, « rompu, rompue » :
Grange du Rut, Rut sur la Carte de Cassini, Rupt en 1911, ruines (Hauteville-Lompnes, Bugey, Ain) ;
Chemin des Ruts (Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Rutis, lieu-dit (Jasseron, Revermont, Ain) ;
Les Rutisses, lieu-dit en forêt (Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Ruttes, lieu-dit (Palézieux, district d´Oron, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -et :
Les Rutets, lieu-dit (Allonzier-la-Caille, Genevois, Haute-Savoie) ;
Chemin du Ruttet (Gland, district de Nyon, Vaud) ;
Les Ruttets, lieu-dit (Bernex, Genève).

Plus rarement : terrain défriché, alémanique Rüti, « terre défrichée », de l´ancien haut allemand riuti, germanique *ruda, reudra, reudia, « champ défriché » :
Le Ruti, maison isolée (Péry, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Rutil, lieu-dit (Grancy, district de Cossonay, Vaud).

Aussi des patronymes Rutty, Ruty :
Rutty, alpage (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Ruty, Rutil sur la Carte de Cassini, maisons isolées (Montanges, Michaille, Ain) ;
Le Ruty, alpage (Bière, district d´Aubonne, Vaud) ;
Bois Ruty, lieu-dit en forêt (Parves, Bugey, Ain).

Par remotivation sous l´influence du prénom féminin Ruth :
Ruth, Rouda en 1011 (incertain), Rous en 1280, Rouz en 1516, Ruz en 1776, Ruty en 1906, quartier (Cologny, Genève) ;
Le Ruth, Ruty en 1906, alpage, (Schönried, district de Gessenay, Berne), nom monté à la Dent de Ruth, sommet, 2236m, à la limite de Berne, Fribourg (Charmey) et Vaud ;
Sur le Ruth, lieu-dit en forêt (Hotonnes, Valromey, Ain).

Avec le suffixe diminutif -et :
Ruthet, maisons isolées en clairière (Péron, Pays de Gex, Ain).

Avec le suffixe collectif -ey :
Les Rutheys, maisons isolées (Etaux, Bornes, Haute-Savoie).


Rotherens
Commune et village du canton de La Rochette (Arrondissement de Chambéry, Savoie), Rotonens en 1281, de Rotorens au XIVème siècle, Roterens et eccl. Rotoniaci en 1571, aussi anciennement Rotterens, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Rothoningos, « chez les Rothoningi », dérivé du nom propre Rotho(n), « rouge » [Nègre 1990].

Rothonod
Hameau de la commune de Chazey-Bons (Bugey, Ain), in Rostonnaco, lire in Rostonosco en 861, Molendinum de Rotono en 1290, Rotonoz en 1429, nom dérivé avec le suffixe -od d´un anthroponyme Rotho, soit d´origine germanique Roth, « rouge », soit d´origine gauloise issu de roto-, « roue ».

Rôti
Praz Rôti, lieu-dit de la commune d´Arâches-la-Frasse (Faucigny, Haute-Savoie), soit un pré rôti par le soleil (il est exposé au sud), soit une variante de Rot.

Rottet, Rottets
Patronyme Rottet, joueur de rote, rotta, en ancien français « instrument de musique à cordes frottées du genre de la vielle ou du violon ».
Le Bois Rottet, maison isolée (Corban, district de Delémont, Jura) ;
Les Rottets, hameau (Les Clefs, Bornes, Haute-Savoie).

Roubattes
Déverbal du verbe patois roubata, « rouler, dégringoler » [Aebischer].
Les Roubattes, maison isolée, et
Ruisseau des Roubattes, affluent de la Neirigue (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg).

Roud
Pra Roud, maison isolée de la commune de Semsales (District de la Veveyse, Fribourg), avec un patronyme Roud, du germanique *hrôþi, « gloire », ou du latin rubeus, « rouge ».

Roudge, Roudgeolaine, Rudje
Patois jurassien roudge, « rouge » [Prongué].
Tchu Roudge Tiere, « sur rouge terre ? », lieu-dit (Courtedoux, district de Porrentruy, Jura) ;
Rudje, lieu-dit (Courgenay, district de Porrentruy, Jura).
Avec le suffixe -aine :
Fin de Roudgeolaine, lieu-dit (Soulce, district de Delémont, Jura).


Roue
Col de la Roue, 2552m, à la frontière franco-italienne (Alpes Grées, Savoie et Piémont), Col de la Rouz en 1622, nommé du côté italien Colle della Rho, Colle della Roz et Colle della Rou au XVIIème siècle, nom monté d´un alpage Grange La Rho (Bardonnèche, Val de Suze), noms issus respectivements des patois de la Maurienne arou, et du Piémont aro, « en pente raide », du latin abruptus, « escarpé, coupé brusquement » [ G. Tuaillon, Nouvelles du Centre d´Études Francoprovençales « René Willien », no 27, 1993].

Rouégno, Rouna, Rounes, Rouvena, Rouvenaulaz,
Rouvenaz, Rouvenes, Rouvènes, Rouveno, Rouvenoz,
Rovagne, Rovena, Rovenaud, Rovin, Rovinal,
Rovine, Rufinen, Rufinerweid, Rufinu, Ruinette,
Ruinettes, Ruvine, Ruvines
1. Terrain raviné, en pente, ravin, éboulis. Patois masculin rouveno, féminin rouvena, vieux français ruvine, « ruine (avec un v épenthétique), éboulis », latin ruina, « chute, écroulement, effondrement, désastre », du verbe ruere, « renverser, ruiner, se précipiter, s´écrouler ».
Mot régional ruine, « terrain éboulé, raviné » [Pégorier], avec le suffixe diminutif -ette :
La Ruinette, sommet, 3875m, Luis de la Ruinette, falaises, et Glacier de la Ruinette (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Ruinettes, lieu-dit (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Patois masculin rouveno, féminin rouvena :
La Rouvena, pâturage (Collonges, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Derrey Rouvena, maison isolée (Remaufens, district de la Veveyse, Fribourg) ;
La Rouvenaz (Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Les Rouvenes, maison isolée (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Rouvènes Derrière et Rouvènes Devant, alpages (Bellegarde, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Le Rouveno, maison isolée (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Rouvenoz, maisons isolées (Cranves-Sales, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Rovena Rossa, ravin (Bovernier, district de Martigny, et Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Rovenaud, hameau (Valgrisenche, vallée d´Aoste) ;
Rovin, hameau (Gignod, vallée d´Aoste) ;
Rovine, hameau (Sarre, vallée d´Aoste) ;
Torrent Rovine, affluent du Torrent des Bosses (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
Bois de Rovine, forêt (Etroubles, vallée d´Aoste) ;
La Ruvine, maisons isolées (Frenières-sur-Bex, Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Ruvines, forêt déclive (Vallon de la Gryonne, Gryon, district d´Aigle, Vaud).
Ruvines Noires, couloirs escarpés (Sanetsch, Conthey, Valais).

Diminutif avec le suffixe -al :
Rovinal, hameau (Ayas, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe diminutif -aulaz :
En Rouvenaulaz, lieu-dit (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Peut-être de même origine :
Rovagne, Rovagny en 1358, lieu-dit en forêt, nom monté à la Pointe de Rovagne, 1795m (Sommant, Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie).

Autres dérivés :
Rouégno, lieu-dit (Savièse, district de Sion, Valais) ;
La Rouna, alpage, peut-être de même origine (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Sous les Rounes, lieu-dit en forêt en-dessous des falaises (Botterens, district de la Sarine, Fribourg).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Rufinen, aussi Ruffinen, Rufine, alpage (Unterbäch, district de Rarogne, Valais) ;
Rufinerweid, forme adjective, avec l´allemand Weide, « pâture », lieu-dit (Loèche-les-Bains, district de Loèche, Valais) ;
Breiti Rufinu, « large ravin », (Erschmatt et Guttet-Feschel, district de Loèche, Valais).


Rouelbeau
Lieu-dit du domaine de la Touvière (Le Carre d´Aval, Meinier, Genève), où se trouvent les ruines d´une forteresse construite en 1318, nommée successivement Bâtie Compey, Bâtie Cholay, puis Soubeyron, qui signifie « supérieur, d´en haut, situé en hauteur », puis Sonneyro, enfin Rouelbeau, Roillebot, ces dernières dénominations étant d´origine inconnue.

Rouge Eau
Du français Rouge, et Eau.
La Rouge Eau, cours d´eau affluent de la Sorne (Bassecourt, district de Delémont, Jura) ;
La Rouge Eau, lieu-dit avec des cours d´eau issus d´une tourbière, et Forêt derrière la Rouge Eau (Saicourt, district de Moutier, Jura bernois).

Rougemonne
La Rougemonne, maison isolée de la commune de Provence (District de Grandson, Vaud), probablement par féminisation d´un patronyme Rougemont.

Rougepierre
Ecart de la commune de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud), nom dû à la présence de rochers contenant des minerais rouges.

Rouges-Terres
Les Rouges-Terres, Rougeterre en 1906, hameau de la commune du Bémont, district des Franches-Montagnes (Jura), nom dû à la couleur rougeâtre du terrain.

Rouillet, Rouillette
Ces toponymes issus de rouille évoqueraient un cours d´eau, un bief, un canal [Tosti].
Diminutif avec le suffixe -et :
Rouillet, hameau (Saint-Trivier-de-Courtes, Bresse, Ain), près du Bief de Rouillet (Servignat, Bresse, Ain), canal sur lequel se trouve le Moulin de Rouillet, maison isolée (Mantenay-Montlin, Bresse, Ain).

Par féminisation d´un patronyme Rouillet :
La Rouillette, lieu-dit (Balan, Dombes, Ain).


Roulave
La Roulave ou La Roulavaz, Roulauvaz en 1321, cours d´eau affluent de l´Allondon, et Grand Bois de Roulave, forêt, du français rouler, vieux français roler, ancien français reoller, roeler, de roele « petite roue », dans le sens de « rouler [des eaux torrentueuses] », avec le suffixe -ava, voir eve.

Roule Batz
Lieu-dit de la commune de Domdidier (District de la Broye, Fribourg), du nom d´une unité de monnaie et de pièces en billon et en argent qui eut cours entre le XVIème et le XIxème siècle, et dont le nom français était le batz et le nom allemand Rollenbatzen.

Roulette
La Roulette, ferme isolée de la Combe de Mijoux, commune de Gex (Pays de Gex, Ain), par féminisation d´un patronyme Roulet, attesté dans la région.

Roumaz
Hameau de la commune de Savièse (District de Sion, Valais), Roma en 1217, Ruma en 1239, Roma en 1250, apud Rhomann en 1260, Rouma en 1906, d´un anthroponyme gaulois comme Ruma, Rumo ou germanique comme Rodman, Roman [Jaccard].

Roussottes
Les Roussottes, Bas des Roussottes et Haut des Roussottes, hameaux de la commune du Cerneux-Pequignot (District du Locle, Neuchâtel), soit de la couleur rousse, avec le suffixe diminutif -otte, soit d´un patronyme Roussotte, ou par féminisation d´un patronyme Roussot de même signification.

Route
Français route, « voie aménagée pour la circulation hors agglomération », du latin [via] rupta, « voie rompue, frayée »,
Vieille Route, chemin (Perrex, Bresse, Ain).

Rovagny
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine comme *Ripaniacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice Ripanius.
Rovagny, Rivaniaco en 1214, quartier de Scionzier (Faucigny, Haute-Savoie) ;
Rovagny, hameau (Talloires, Bornes, Haute-Savoie) ;
Rovagny, hameau (Giez, Pays de Faverges, Haute-Savoie).

Royans
Région du Dauphiné sur la rive gauche de l´Isère, à cheval sur les départements de la Drôme et de l´Isère, qui comprend aussi une partie du Vercors, Roinum, Roianum, in Roianencis partibus et de pago Royano au XIème siècle, Royans au XIIème siècle, Roys et in Royanis au XIIIème siècle. Le nom de la région pourrait dériver de celui de Mars Rudianos ou Mars Rodianos, « Mars le rouge », gaulois *roudos, « rouge », dieu protecteur de la région de Pont-en-Royans et de Saint-Jean-en-Royans.

Royas
Commune et village du Pays viennois (Saint-Jean-de-Bournay, arrondissement de Vienne, Isère), Royas au XIIème siècle, Royac au XVème siècle, peut-être d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme romain Rhodius, de l´ethnonyme rhodius, « de Rhodes, rhodien » [Nègre 1990].

Roybon
Canton, commune et village du Chambaran (Arrondissement de Grenoble, Isère), Roibo au XIIème siècle, villa Roybonis et Villa nova de Roybone au XIIIème siècle, ripparia Roybonis et Ville nove Roybonis au XIVème siècle, Robons au XVIème siècle, peut-être du nom d´homme Robionus.

Ruan
Mont Ruan, sommet (3044m) de la chaîne située entre la Haute-Savoie (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny) et le Valais (Evionnaz et Salvan, district de Saint-Maurice), nom patois savoyard Mont Rouan, peut-être du latin ravidus « grisâtre, un peu gris, foncé » [Guex], plus probablement adjectif issu du patois roué, « bord d´un précipice » ; aussi Grand Ruan, sommet adjacent, 3057m, Petit Ruan, autre sommet adjacent, 2847m, Glacier du Mont Ruan, côté suisse, Glacier du Ruan, côté français, et Col du Ruan, 2801m, à la frontière.

Ruble, Rubli
Ruble, Rubloz en 1906, alpage, Creux de Ruble, lieu-dit, Ruisseau de Ruble, affluent de la Sarine sous le nom de Gouderlibach, Cheneau de Ruble, nom allemand Rüeblegraben, affluent du Chalberhönibach, nom monté au Rubli, sommet, 2285m, Reublo et Ruble en 1115, Ruebloz en 1449, monte Rubloz en 1456, Ruble en 1672, en alémanique Rübli, « petite carotte, petit navet » par remotivation (Rougemont, district du Pays-d´Enhaut, Vaud). Le nom français peut venir d´un germanique *reuban, « casser », cf. anglo-normand robel, « morceaux de pierres brisées ».

Ruche, Ruchère, Ruchers
Français ruche, ancien français rosche, du gaulois rusca, « écorce », utilisé ici par métaphore.
La Ruche, hameau (Founex, District de Nyon, Vaud) ;
Basse Ruche, maison isolée (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud).
Français rucher, endroit où sont les ruches, avec le suffixe collectif -er, ou patronyme Rucher, très rare :
Les Ruchers, hameau (Peillonnex, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Ruchère, Rucheria en 1488, hameau (Saint-Christophe-sur-Guiers, Chartreuse, Isère).


Ruchille, Ruisseau, Rusille, Russalet, Russel,
Russelin, Russille, Russon
Ruisseau, ruisselet, vieux français russel, même sens, du latin vulgaire *rivuscellus, diminutif du latin rivus, « ruisseau ».
Français ruisseau, « cours d´eau de largeur inférieure à une rivière » :
Le Ruisseau, hameau sur l´Asse (Grens, district de Nyon, Vaud).

Vieux français russel, « ruisseau » :
Russel, lieu-dit (Ponthaux, district de la Sarine, Fribourg).

Français régional suisse russalet, « ruisselet », encore en usage au XIXème siècle, ancien français russelet :
Le Russalet, lieu-dit, captage (Bière, district d´Aubonne, Vaud).

Diminutif avec le suffixe -ille :
La Ruchille, hameau (Chavannes-le-Chêne, district d´Yverdon, Vaud) ;
La Rusille, lieu-dit (Crésuz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Russille, lieu-dit (Mannens, Montagny, district de la Broye, Fribourg) ;
La Russille, hameau (Les Clées, district d´Orbe, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -in :
Mont Russelin, maisons isolées (Boécourt, district de Delémont, Jura).

Avec le suffixe diminutif -on, ancien français ruisson, « ruisseau » :
Le Russon, cours d´eau affluent de la Sionge et hameau (Vuadens, district de la Gruyère, Fribourg).


Ruclon
Le Ruclon, lieu-dit en forêt de la commune de Thônes (Bornes, Haute-Savoie), voir le mot régional ruclon.

Rudettaz
La Rudettaz, maison isolée de la commune de la Clusaz (Bornes-Aravis, Haute-Savoie), par féminisation d´un patronyme Rudet.

Rue
Français rue, « chemin bordé de maisons ou de murs dans une ville, dans un bourg, dans un village », bas latin ruga, « chemin bordé de maisons », latin ruga, « ride, aspérité, pli », voir Rue.
La Rue, hameau (Gorrevod, Bresse, Ain) ;
La Rue Basse, hameau (Messimy-sur-Saône, Dombes, Ain) ;
La Rue Haute, hameau (Chilly, Genevois, Haute-Savoie) ;
Rue Neuve, quartier (Tramoyes, Dombes, Ain) ;
Rue Vieille, hameau(Manziat, Bresse, Ain).

Rufenen
Hameau de la commune de Planfayon, district de Singine (Fribourg), nom d´origine romane qui dérive du latin rupina, « sol rocailleux, rochers, falaise ».

Ruffieu, Ruffieux
Ancien Ruffiacum, domaine d´un Gallo-Romain Ruffius, cognomen signifiant « le Rouge », latin rufus, « roux », formé avec le suffixe -iacum.
Ruffieu, Rufiacus vers 1135, Ecclesia de Rufeu en 1267, Cura de Ruphiou vers 1344, Ruffiacus et Apud Ruffiou en 1345, Ruffieux sur la Carte de Cassini, commune et village du Valromey (Champagne-en-Valromey, arrondissement de Belley, Ain) ;
Ruffieu, Rufeu en 1266, Ruffeu en 1317, hameau (Proulieu, Bugey, Ain) ;
Ruffieux, Cura de Ruphiou in Choutagnia vers 1344, canton, commune et village de Chautagne (Arrondissement de Chambéry, Savoie).

Ruillard, Ruillères, Rulliar
Patronymes Ruillard, Ruiller, qui pourraient être issus du nom de métier roulier, « voiturier », du latin rotulare, « rouler ».
Patronyme Ruillard :
Le Ruillard, lieu-dit (Chézard-Saint-Martin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Par féminisation du patronyme Ruiller :
Les Ruillères, es Ruliars en 1354, maisons isolées (Couvet, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Forme ancienne du patronyme Ruliard, Rulliard :
Pré Rulliar, lieu-dit (Misery-Courtion, district du Lac, Fribourg).


Ruine, Ruiné
Français ruine, « destruction », du latin ruina, « chute, écroulement, effondrement, désastre », du verbe ruere, « renverser, ruiner, se précipiter, s´écrouler ».
La Ruine, château et hameau (Morgex, vallée d´Aoste).
Du participe passé français ruiné :
Bois Ruiné, lieu-dit en forêt (Chavannes-des-Bois, district de Nyon, Vaud).


Rumières
Hameau de la commune de Champéry (District de Monthey, Valais), par féminisation d´un ancien patronyme Rumier attesté en 1789 à Ormont-dessous : Abraham Rumier, ancien syndic.

Rumilly
Canton, commune et village de l´Albanais (Arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Rumiliacum en 1146, Rumilie en 1225, Cura de Rumilliaci vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Romiliacum, Rumiliacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Romilius ou Rumilius. La similitude de ce gentilice avec le nom de la déesse des nourrices et des enfants Rumilia et le fait qu´au VIIème siècle la paroisse fut mise sous la protection de Sainte-Agathe, patronne des nourrices, peut faire croire qu´un lieu de culte à cette déesse se soit trouvé à cet endroit.

Rumont
Le Rumont et Rumont, lieux-dits en forêt de la commune du Pâquier (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), à la source du Ruz Chasseran, pourrait donc être un composé de Ruz, « ruisseau », et mont [Jaccard].

Rupa, Rupe, Rupé, Rupes, Rupille,
Ruppaz, Ruppe, Ruppes
Mot régional rupe, « terrain qui se ravine » [Pégorier], patois rupa, « pente raide » ou « terre inculte », du latin féminin rupes, « rocher, antre, caverne, précipice » ; patois savoyard rupa, « terre inculte, improductive, sauvage, pauvre, ne produisant rien, lande, friche, teppe » [Viret].
La Rupa, lieu-dit (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Rupe, maisons isolées (Cronay, district d´Yverdon, Vaud) ;
Le Rupé, lieu-dit en forêt (Faverges, Haute-Savoie) ;
Les Rupes, pâturage déclive (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
La Ruppaz, crête en forêt (Vailly, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Ruppe, hameau (Arthaz-Pont-Notre-Dame, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Ruppes, hameau (Fessy, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).
Avec le suffixe diminutif -ille :
La Rupille, probablement un endroit rocailleux, hameau (Arzier, district de Nyon, Vaud).


Rupalex
Le Rupalex, cours d´eau affluent du Léman et vignoble appelé par la suite Abbaye de Mont, Rupela en 979-1046, Rupelaz en 1177, Rupalai en 1237, Rupelai au XIIIème siècle, Rupellay en 1266, Rupalex en 1318, Rupellex en 1439, Rippalex en 1493, aussi Rupalay, probablement un diminutif de rupa, voir Rupa.

Russillonne
La Russillonne, maison isolée de la commune de Provence (District de Grandson, Vaud), par féminisation d´un patronyme Russillon attesté.

Russin
Commune et village du canton de Genève, villa Rucins en 1090, villa Russino vers 1100, Russins en 1217, pourrait être d´origine burgonde et dériver d´un primitif *[H]rôkingos, « chez les Rôkingi, Rûcingi », dérivé du nom propre Rôko, « homme grand et fort », du radical ancien nordique hrôkr [Perrenot].

Russy
Dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice latin, probablement Roscius [Stadelmann].
Russy, Rusie et Russi en 1228, Russie en 1267, Russye en 1272, Russy en 1578, commune et village (District de la Broye, Fribourg) ;
Russy, lieu-dit (Ponthaux, district de la Sarine, Fribourg).

Rutannes, Rutennes
Mot régional rutena, « grenier à foin » [Pégorier], viendrait de l´alémanique reitenen, « grenier, pont de grange » [Bossard].
Les Rutannes, maison isolée (Neyruz-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
Les Rutennes, maisons isolées (Flumet, Val d´Arly, Savoie).

Rutelins
Bois des Rutelins, lieu-dit de la commune de Saint-Sulpice (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), dont le nom viendrait d´un château de Röteln en Brisgau, possession des comtes de Hochberg, seigneurs de Neuchâtel entre 1457 et 1543. Des archers venus de ce château auraient combattu à cet endroit durant la guerre de Bourgogne en 1476 [Jaccard].